État civil :
Né le 21 décembre 1858
Décédé le 20 décembre 1935
Profession :
Médecin
Département :
Aveyron
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 7 janvier 1912
Fin de mandat le 8 janvier 1921 ( Non réélu )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

CANNAC (PAULIN, LÉON, AMANS), né à Carcenac-Peyralès (Aveyron), le 21 décembre 1858, mort à La Mothe, commune de Quins (Aveyron), le 20 décembre 1935.

Sénateur de l'Aveyron de 1912 à 1921.

Issu d'une famille paysanne dont les attaches terriennes dans le Rouergue remontaient à plusieurs siècles, Paulin Cannac fit de brillantes études au Lycée de Rodez, rivalisant d'ardeur au travail avec son frère aîné, dans la même classe, pour la conquête des premiers prix. Il obtint le baccalauréat et se fit inscrire à la Faculté de Médecine de Paris où il fut reçu Docteur en 1886.

Sans se laisser séduire par le mirage des villes, il revint à son pays natal pour y exercer la rude profession de médecin de campagne. Il s'installa à La Mothe, commune de Quins (Aveyron), allant par tous les temps, soit à cheval, soit en voiture, dans des pays montagneux et sans routes carrossables, apporter aux malades le soulagement que la science médicale pouvait leur procurer, véritable sacerdoce pénible, mais noble. Sa renommée de bon docteur s'étendit vite au-delà de son canton.

Il consacra sa vie au bien public, non seulement comme médecin, mais comme agriculteur et comme homme politique.

Il dirigea l'exploitation de son domaine de La Mothe. Le Ségala était alors une terre pauvre et sauvage d'où n'émergeaient que quelques champs de seigle. Mais, bientôt sous l'impulsion d'une poignée d'agriculteurs d'élite, dont il fit partie, « le trèfle chassa la bruyère rose et de blondes moissons prirent la place des fougères mordorées et des genêts d'or, tandis que la pomme de terre étalait ses pampres luxuriants ». Il fut un des premiers promoteurs de cette transformation culturale, remportant de nombreux prix aux concours agricoles pour sa ferme modèle.

Sa compétence, son activité et ses heureuses initiatives en matière agricole, le mirent en vedette dans le département de l'Aveyron. Aussi, fut-il élu, président des caisses régionales de réassurances mutuelles, de la caisse mutuelle agricole d'assurances sociales et de la caisse régionale de crédit agricole.

Il devint membre de l'office départemental agricole et de la société centrale d'agriculture et, lorsque les Chambres d'agriculture furent créées, en 1924, il fut élu membre de celle de l'Aveyron.

Ses qualités d'esprit et de coeur, sa simplicité, sa modestie, sa bienveillance, le rendirent vite populaire parmi les populations rurales qu'il fréquentait et avec lesquelles il avait plaisir à évoquer leurs préoccupations professionnelles et leurs peines.

En 1887, à l'âge de 29 ans, il fut élu maire de Quins, un des plus jeunes maires de France. Il le resta pendant près d'un demi-siècle sans interruption jusqu'à sa mort, ayant eu le mérite d'administrer une commune rurale d'une très grande étendue et très accidentée. Il s'efforça de remédier aux difficultés des communications en développant de nombreux chemins ruraux.

En 1889, il fut élu conseiller général de l'Aveyron pour représenter le canton de Naucelle. Au conseil général, il intervint fréquemment, notamment au sujet de la construction de la voie ferrée Rodez-Carmaux, de l'amélioration de la voirie, de l'électrification des campagnes et de l'organisation du réseau d'autobus. Défenseur de l'enseignement public, il fut membre du conseil départemental de l'enseignement primaire, du conseil d'administration des deux écoles normales d'instituteurs et d'institutrices et délégué cantonal. Il fut constamment réélu conseiller général pendant 46 ans.

Il fit acte de candidature aux élections générales législatives du 27 avril 1902, dans la 2e circonscription de Rodez, sous l'étiquette politique de «républicain démocrate ». Mais il fut battu par M. Gaffier, candidat de droite, député sortant, par 8.607 voix contre 6.065 sur 14.710 votants, bien qu'il se soit affirmé, dans son programme politique, très tolérant et libéral, partisan de la « liberté de l'enseignement et de la liberté du père de famille pour l'éducation de ses enfants ».

Le 7 janvier 1912, il se présenta aux élections sénatoriales, sous l'étiquette politique de radical, comme colistier d'Ernest Constans, ancien Ministre de l'Intérieur. Il fut élu, au deuxième tour de scrutin au siège de M. Ouvrier, Sénateur sortant de droite, par 414 voix contre 385, sur 802 suffrages exprimés.

Au Sénat, il se fit inscrire au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste. Tout au long de son mandat, il s'intéressa tout particulièrement aux questions agricoles et à tout ce qui se rapportait de près ou de loin aux intérêts de sa petite patrie. Il fit partie de diverses commissions spéciales : de celle relative aux établissements dangereux et insalubres (1912), de celle chargée d'examiner le projet de loi sur le repos hebdomadaire aux Halles de Paris (1913), de celle créée pour l'examen de la proposition de loi modifiant les articles 27 à 31 de la loi du 30 octobre 1886 sur la nomination et la révocation des instituteurs titulaires (1914) ; de celle des pétitions et de celle des chemins de fer (1915) ; de la Commission chargée d'examiner le projet de loi tendant à la ratification de la convention franco-suédoise pour la protection en Chine des marques de fabrique et de la Commission des congés (1916) ; de la Commission d'initiative parlementaire et de celle d'intérêt local (1917), de la Commission des congés (1918), de celle des chemins de fer (1920). Il intervint dans la discussion publique du projet de loi sur le sectionnement électoral, le 14 octobre 1919, pour demander l'adoption du texte de ce projet transmis au Sénat par la Chambre des députés.

Il se représenta au renouvellement du 9 janvier 1921 mais ne fut pas réélu. Bien que placé par le nombre de voix obtenues en tête de sa liste, il ne recueillit que 369 voix sur 794 suffrages exprimés, la liste des trois candidats de droite battant la liste des trois candidats de gauche.

Il professa toute sa vie des opinions républicaines très fermes, prenant la responsabilité de ses votes, même lorsqu'il présumait que ceux-ci seraient odieusement exploités contre lui par des adversaires politiques sans scrupule ; mais sa loyauté savait concilier la pureté de son orthodoxie avec la tolérance et la courtoisie qui sont de règle sous un régime de libre discussion. Cette attitude lui valait la fidélité indéfectible de ceux qui l'approchaient.

Il appartenait à une génération de républicains idéalistes qui, ayant lutté et souffert pour le triomphe de la République, maintenaient leurs principes inaltérables au-dessus des contingences et des opportunismes. Voisin de Jean-Jaurès, puisque son canton touchait la circonscription de Carmaux, et contemporain du grand tribun, à peine âgé de huit mois de plus que lui, il fut de ces médecins radicaux auxquels pensait celui-ci lorsqu'il répondait à ceux qui critiquaient le « Bloc républicain », qu'il ne pouvait oublier qu'au cours des déplacements qu'il effectuait dans les régions du Centre pour répandre la doctrine socialiste, il était souvent protégé contre les jets de pierres des réactionnaires par des hommes de gauche qui ne partageaient pas toutes ses idées politiques, des radicaux parmi lesquels on comptait souvent des médecins de campagne.

Il était Officier du Mérite agricole, Officier de l'Instruction publique et Chevalier de la Légion d'honneur.

Il fut inhumé dans le petit cimetière de Salan situé près de son domicile de La Mothe, aux côtés de son fils Louis étudiant en médecine, mort au champ d'honneur en 1917. Ses funérailles furent suivies par un imposant cortège qui exprimait sa douleur et sa sincère sympathie. Des éloges funèbres furent prononcés sur sa tombe par le préfet de l'Aveyron, le vice-président du Conseil général de l'Aveyron, le maire de Naucelle, le président de la Chambre d'agriculture et le représentant de la société des médecins de l'Aveyron. Toute la presse régionale relata la cérémonie et rendit hommage au disparu.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul CANNAC

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