État civil :
Né le 22 novembre 1878
Décédé le 8 mars 1961
Profession :
Journaliste
Département :
Savoie
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu du 3 mai 1931 au 13 janvier 1936

Réélu le 14 janvier 1936
Fin de mandat le 31 décembre 1944

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

BORREL (ANTOINE), né le 22 novembre 1878 à Moutiers (Savoie), mort le 8 mars 1961 à Paris-7e.

Député de la Savoie de 1909 à 1931. Sénateur de la Savoie de 1931 à 1944. Sous-secrétaire d'Etat aux travaux publics, chargé des mines et des forces hydrauliques, de janvier 1920 à janvier 1921.

Issu d'une famille de cultivateurs originaire de Saint-Laurent-de-la-Côte (Savoie), Antoine Borrel, qui avait perdu son père de bonne heure, entra, dès son plus jeune âge, comme employé dans une entreprise de transports pour aider sa mère, restée sens ressources.

Devenu par la suite typographe d'imprimerie, ses qualités d'intelligence et de ténacité le firent passer rapidement dans les salles de rédaction. Il commença alors dans la presse locale une carrière journalistique qu'il devait poursuivre avec succès dans la capitale, où il collabora à de nombreux journaux, dont la « Petite République », le « Gil Blas» et l'«Eclaireur ». Il rentra ensuite à Annecy pour y fonder « l'Avenir savoyard », qu'il consacra aux idées républicaines et à la lutte contre la presse conservatrice de son département. Dès cette époque il exerça son talent de publiciste à défendre les causes, dont il devait se faire plus tard le porte-parole à la tribune du parlement.

Ces activités et la place qu'il occupait dans la politique locale, le désignèrent normalement comme candidat à l'élection législative partielle du 7 mars 1909, consécutive à l'élection au Sénat du député de la Tarentaise, le Docteur Enpereur. Il fut élu par 3.732 voix contre 2.752 à son plus proche concurrent, dans la circonscription de Moutiers.

Réélu l'année suivante au premier tour de scrutin, aux élections générales du 24 avril 1910, il s'inscrivit au groupe des républicains socialistes et devint membre des Commission de l'agriculture, des postes et télégraphes, de la répression du vagabondage et de la mendicité, des pensions civiles, de la prévoyance sociale et du budget. Dans sa profession de foi, il avait notamment affirmé : « La démocratie ne peut pas continuer indifféremment à évoluer dans le cadre étroit de l'organisation administrative créée par Napoléon 1er. Une large décentralisation et une plus grande autonomie communale s'imposent ». Il développait longuement d'autre part les principes républicains qui étaient les siens et auxquels il devait rester fidèle tout au long de sa longue carrière parlementaire.

Ses activités législatives furent multiples et il serait difficile d'énumérer toutes ses interventions à la tribune ou au sein des commissions. Soucieux des intérêts de son département, il déposa mainte fois des propositions de loi tendant à ouvrir des crédits extraordinaires pour venir en aide aux victimes de diverses calamités dont avaient souffert certaines localités de la région des Alpes. Pendant cette législature, il prit part notamment à la discussion des projets de loi concernant les voies d'accès au Simplon et la modification du tarif général des douanes. En 1911, secrétaire de la Chambre des députés, dont il était alors. l'un des plus jeunes membres, il déposait une proposition de loi relative aux incompatibilités parlementaires et demandait à interpeller le Gouvernement sur la situation de l'aviation militaire française en 1913.

Réélu au premier tour de scrutin au renouvellement du 26 avril 1914-par 8.351 voix, sans concurrent, membre des Commissions des comptes définitifs et des économies, de l'armée, des travaux publics et de la révision des lois constitutionnelles, il déposa de nouvelles propositions de loi relatives notamment aux problèmes sociaux créés par l'état de guerre et tendant plus particulièrement à accorder une allocation spéciale aux-mères allaitant leurs enfants (1916). La même année, il déposait une autre proposition de loi tendant à la création d'une carte nationale d'identité.

Sans se désintéresser des travaux parlementaires, il participa à la guerre de 1914-1918. Mobilisé comme territorial, il fut affecté sur sa demande à une formation active et gagna au feu tous ses grades. Il termina la guerre comme lieutenant d'infanterie, avec la Croix de-chevalier de la Légion d'honneur (du 26 février 1916), la médaille militaire, la Croix de guerre et trois citations.

A l'issue du conflit, il se trouvait être l'une des personnalités les plus en vue du parti radical-socialiste de la région alpestre et il fut élu à cette époque conseiller municipal de sa ville natale et conseiller général de la Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice. Il devenait aussitôt président de l'Assemblée départementale, fonction qu'il devait assumer jusqu'à sa dissolution par le Gouvernement de Vichy en 1940.

Réélu député de la Savoie aux élections législatives du 16 novembre 1919, le premier et le seul de la liste d'Union républicaine, par 18.828 voix sur 50.713 votants, membre de la Commission des mines et des travaux publics, il fut appelé le 20 janvier 1920 à faire partie du Ministère Millerand comme Sous-secrétaire d'état aux travaux publics, chargé des mines et des forces hydrauliques. Il conserva ces mêmes fonctions dans le deuxième Ministère formé par Millerand le 18 février 1920, après l'élection de Paul Deschanel à la Présidence de la République et dans le Cabinet Georges Leygues du 24 septembre 1920 après l'accession de Millerand à la Présidence de la République. Après son passage au Gouvernement, où il se préoccupa activement du développement touristique de la France, il déposa plusieurs propositions de loi tendant notamment à la création d'un office des routes (1921) et concernant la vente des carburants (1923).

Il fut réélu, à la majorité absolue, premier de la liste du Cartel des gauches, aux élections générales du 11 mai 1924 par 28.017 voix sur 55.780 votants et devint membre des Commissions des mines et de la force motrice, des travaux publics et des moyens de communication, et des finances. Il déposa alors de nouvelles propositions de loi relatives aux sinistres survenus dans son département, mais ne cessa pas pour autant de s'intéresser aux affaires générales. Il prit part ainsi aux discussions sur le projet de loi relatif à l'organisation générale de la nation pour le temps de guerre (1927) et concernant les membres du parlement désirant servir dans les unités combattantes. Il affirmait à ce sujet : « En temps de guerre, les membres des deux assemblées législatives doivent avoir une place fixée dès à présent par la loi, tous doivent être soumis à la même règle, le bon plaisir ne doit exister pour personne ». Parallèlement il se préoccupait toujours activement de l'aménagement hôtelier de la France et déposait à cet effet une proposition de loi tendant à modifier le Code pénal en ce qui concerne la « filouterie d'aliments dans les hôtels » (1926). Une autre de ses propositions de loi avait pour objet de créer un office national du cinématographe (1927). Vers le début de la législature, il avait été nommé membre du comité consultatif de l'Energie hydraulique.

Aux élections générales des 22 et 29 avril 1928 qui marquèrent le retour au scrutin d'arrondissement, il fut réélu dans la circonscription d'Albertville-Moutiers au deuxième tour de scrutin, par 8.050 voix, contre 6.082 à M. Jorioz, sur un programme dans lequel il déclarait notamment à ses électeurs : « Mon nom ne doit être pour vous qu'un symbole : celui de l'effort permanent et obstiné pour une république toujours plus belle et pour une Savoie toujours plus aimée ».

Son activité parlementaire ne se démentit pas et devait lui valoir le 3 mai 1931 d'être choisi par les comités républicains pour remplacer au Sénat M. Emile Machet, décédé. Elu à la Haute Assemblée au premier tour de scrutin, par 388 voix contre 142 à M. André Pringollat, il fut nommé vice-président de la Commission des travaux publics au renouvellement du 14 janvier 1936. Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il poursuivit ses efforts en vue de créer en France de véritables relais touristiques. A cet effet, il avait déjà publié, tout au long de sa carrière parlementaire, des ouvrages destinés à mettre en valeur les richesses naturelles et artistiques françaises et notamment en Savoie, département auquel il avait été toujours profondément attaché et dont il avait été président du syndicat d'initiative. Egalement président de la Fédération des syndicats d'initiative, du Comité du tourisme en montagne, de la Fédération des sociétés savoyardes de Paris, il mit toute son énergie à susciter dans sa province natale une expansion touristique, dont il prévoyait qu'elle serait bientôt l'une des ressources les plus solides du territoire français. « Le Tourisme en France », « A travers la France », « Sur les routes de Savoie » témoignent abondamment de ses travaux de prédilection, suivis d'autre part de livres consacrés à certaines questions sociales qui ne laissaient pas de l'inquiéter, notamment le dépeuplement des campagnes. Parmi ces ouvrages on peut citer : « Le chômage en France et à l'étranger », « Le chômage et ses remèdes », « Les villages qui meurent ». Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vota comme la majorité de ses collègues, les pouvoirs constituants demandés par le maréchal Pétain.

Après la Seconde Guerre mondiale- il s'était retiré définitivement de la vie politique - il put assister au couronnement d'une partie de ses efforts, en voyant reconnue en France l'importance de l'industrie touristique, de l'aménagement hôtelier et du développement des moyens de communication. Il fut alors nommé vice-président du Touring club de France Membre du cercle républicain, il contribua à la même époque à fonder l'amicale des anciens sénateurs, dont il fut membre du conseil d'administration et, en 1951, vice-président Ses anciens collègues s'accordaient à apprécier tout particulièrement la cordialité de ses manières, sa serviabilité et la finesse de son esprit.

Il est mort le 8 mars 1961 en son domicile parisien de l'avenue de Breteuil âgé de 83 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

BORREL (Antoine)

Né le 22 novembre 1878 à Moutiers (Savoie)

Décédé le 8 mars 1961 à Paris

Député de la Savoie de 1909 à 1934

Sénateur de la Savoie de 1931 à 1944

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pages 679 et 680)

Antoine Borrel vote en faveur de la réforme constitutionnelle du 10 juillet 1940.

Il se retire de la vie politique à la Libération, et meurt en 1961.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Antoine BORREL

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