État civil :
Né le 25 octobre 1827
Décédé le 18 mars 1907
Profession :
Enseignant
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 16 juillet 1881
Fin de mandat le 18 mars 1907 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

BERTHELOT (PIERRE EUGÈNE MARCELLIN), sénateur inamovible et ministre de l'instruction publique, né à Paris, le 25 octobre 1827, fils d'un médecin, fit ses études au collège Henri IV, et mérita le prix d'honneur de philosophie au concours général. Reçu docteur ès sciences en avril 1854, il obtint un remarquable succès avec sa thèse sur les Corps gras neutres naturels; plus tard (1861), l'Académie couronna ses travaux sur la chimie organique. Depuis 1851 il était attaché au Collège de France comme préparateur des cours de chimie, lorsqu'il fut (décembre 1859) nommé professeur de chimie à l'Ecole de pharmacie; puis, une chaire de chimie organique fut, sur la demande de l'Académie des sciences, créée pour lui au Collège de France (1865). Membre de l'Académie de médecine en 1863 (section de physique et de chimie médicale), Il entra à l'Académie des sciences (section de physique), le 3 mars 1873. Entre temps, il publia une série d'ouvrages, dont le premier surtout a fait époque dans la science : Chimie organique fondée sur la synthèse. (2 vol. 1860); Leçons sur les principes sucrés (1862); Leçons sur l'isomérie (1865); Leçons sur les méthodes générales de la synthèse (1864); La force de la poudre et des matières explosives (1872); Traité élémentaire de chimie organique (1872), etc. Il écrivit aussi de très nombreux articles de science et de philosophie dans les journaux et dans les revues Temps, Revue des Deux-Mondes, Annales de physique et de chimie, etc. Tous ces travaux ont eu pour objet principal la « synthèse chimique », c'est-à-dire la reproduction des substances qui entrent dans la composition des êtres organisés; les résultats de ses recherches ont ouvert une voie nouvelle à la science, qui, jusqu'à lui, s'était bornée presque entièrement à l'analyse.

Au moment du siège de Paris, le gouvernement institua, le 2 septembre 1870, un comité scientifique pour la défense de Paris, sous la présidence de M. Berthelot. Ce comité s'occupa de la fabrication des canons, de la poudre et surtout de la dynamite, dont plusieurs fabriques furent établies sur sa proposition et d'après ses conseils. Aux élections générales de 1871, M. Berthelot réunit, sans être élu, et d'ailleurs sans avoir lui-même posé sa candidature, 30,913 voix à Paris. Décoré de la Légion d'honneur en 1861, officier de cet ordre en 1867 et commandeur en 1879, inspecteur général, depuis le 6 avril 1876, de l'enseignement supérieur, M. Berthelot prit, comme membre du conseil supérieur de l'instruction publique, une part très active à la discussion des nouveaux programmes de l'enseignement universitaire. Il entra au Parlement le 16 juillet 1881. Rallié, depuis les événements de 1870, au gouvernement républicain, M. Berthelot qui, jusque-là, s'était montré assez indifférent à la politique et qui avait, a-t-on dit, frayé sous l'Empire avec le prince Napoléon en compagnie de MM. Renan, About, etc., brigua et obtint de la majorité du Sénat un siège de sénateur inamovible; candidat de la gauche républicaine, il fut élu par 157 voix sans concurrent. Lors de la formation du ministère Goblet (décembre 1886), il accepta le portefeuille de l'instruction publique. Dans la discussion du budget de son ministère (janvier 1887), il convint, avec Mgr. Freppel, qu'il était nécessaire d'alléger les programmes scolaires, et tomba, le 17 mai, avec le cabinet, sur la question des économies à introduire dans le budget. Au Sénat, lors de la discussion de la loi militaire, il combattit avec talent la proposition du général Campenon tendant à incorporer pour trois ans tous les jeunes gens qui se destinent aux carrières libérales, soutint que cette prétendue égalité profiterait bien moins aux pauvres qu'aux riches, et fit rejeter la proposition par 185 voix contre 85.

Depuis son entrée au Sénat, M. Berthelot a voté généralement avec la gauche républicaine, et notamment, dans la dernière session, pour le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1889), pour la proposition de loi Lisbonne restrictive de la liberté de la presse (18 février) ; il s'est abstenu dans le scrutin relatif à la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats commis contre la sûreté de l'Etat (affaire Boulanger, 29 mars).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

BERTHELOT (PIERRE, EUGÈNE, Marcellin), né le 25 octobre 1827 à Paris, mort le 18 mars 1907 à Paris.

Sénateur inamovible de 1881 à 1907 Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (1886-1887) Ministre des Affaires étrangères (1895-1896). (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 289).

Il fut membre de plusieurs Commissions, en présida un certain nombre et prit part à différents débats concernant notamment le recrutement de l'armée, l'exercice de la médecine et de la pharmacie, le régime des raisins secs, l'enseignement secondaire.

Le 1er novembre 1895 il fut nommé Ministre des Affaires étrangères dans le Cabinet Léon Bourgeois. En cette qualité il soutint à la Chambre le budget de son département pour l'exercice 1896 et répondit à des interpellations sur la déclaration de Londres du 15 janvier 1896 et sur l'arrangement de Tananarive du 18 janvier 1896. Il démissionna avec tout le Ministère le 23 avril 1896 et reprit sa place à son banc de Sénateur. Il prit part à la discussion du projet de loi sur la protection de la santé publique en 1897, et en 1898 à la discussion du budget relatif à cet exercice. Il revint en 1900 et en 1901 sur la question de la protection de la santé publique renvoyée au Sénat, en qualité de Président de la Commission, et intervint au cours de la discussion du budget de l'Instruction publique et des Beaux-arts en 1901 puis en 1904.

Le 19 mars 1907, le Président Antonin Dubost annonçait son décès au Sénat et prononçait son éloge funèbre.

Mais l'exercice de son mandat de Sénateur dans lequel il apportait un esprit de défense des institutions républicaines qui n'admettait aucune compromission, ne l'empêchait pas pour autant de poursuivre ses travaux scientifiques. L'industrie des matières colorantes extraites du goudron de houille a notamment tiré un grand parti de ses découvertes. C'est d'ailleurs son oeuvre scientifique qui lui valut tous les honneurs officiels : Grand-croix de la Légion d'honneur, il avait été élu en 1900 membre de l'Académie française en remplacement de Joseph Bertrand.

En 1901 eut lieu à la Sorbonne une grandiose cérémonie, en présence du Président de la République, de ses élèves, de ses admirateurs et de ses amis pour fêter son cinquantenaire scientifique. Le Gouvernement lui fit des funérailles nationales et la loi du 24 mars 1907 décida le dépôt au Panthéon de ses cendres et de celles de sa femme, morte quelques heures avant lui.

Il était le père de Philippe Berthelot qui fut secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères et d'André Berthelot qui fut député et sénateur (voir plus haut).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Marcellin BERTHELOT

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