État civil :
Né le 22 avril 1867
Décédé le 18 mai 1952
Profession :
Ecrivain
Département :
Guadeloupe
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 7 janvier 1912
Elu le 9 janvier 1921
Elu le 14 janvier 1930
Elu le 10 janvier 1939
Fin de mandat le 21 octobre 1945

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

BÉRENGER (HENRY), né à Rugles (Eure) le 22 avril 1867, mort le 18 mai 1952 à St-Raphaël (Alpes-Maritimes).

Sénateur de la Guadeloupe de 1912 à 1945.

Commissaire général aux essences et combustibles en 1918, 1919 et 1920.

Henry Bérenger fit de brillantes études au collège de Dinan, au lycée de Coutances, au lycée Henry IV et à la Sorbonne où il obtint la licence ès lettres. Il fut, en outre, lauréat du concours général de philosophie. Elu président de l'association des étudiants, il obtint du Conseil d'Etat, pour cet organisme, la reconnaissance de son caractère d'utilité publique. Il publia en 1891 une remarquable étude sur Lavisse. Il écrivit dès cette époque dans les revues l'Ermitage et la Conque des poèmes d'une esthétique inspirée de Gabriele d'Annunzio. Animateur du groupe « l'Art et la Vie», il s'attaquait au Symbolisme et tentait de réconcilier la libre pensée et le jeune clergé socialisant dans un mouvement de démocratie spiritualiste. Il publiait successivement : L'âme moderne et l'Effort (1892), l'Aristocratie intellectuelle (1895), couronnés par l'Académie française, la Conscience nationale, dont le succès fut retentissant, enfin un roman : La Proie. Non content d'écrire dans La Dépêche de Toulouse, il fonda en 1903 le journal l'Action. Il y créa une page coloniale à laquelle il dut sa renommée aux Antilles.

Il quitta bientôt l'Action pour d'autres grands journaux, devenant successivement directeur du Siècle (1908) et de Paris-Midi (1911). Son engouement pour l'Italie - il voyait dans ce pays le futur allié de la France contre l'Allemagne - lui fit écrire les Résurrections italiennes (1911).

En 1912 les électeurs sénatoriaux de la Guadeloupe lui demandèrent de les représenter. Il accepta et fut élu le 7 janvier. Radical-socialiste, il fit partie du groupe de la gauche démocratique et entra à la Commission de l'Algérie. Au moment de la discussion au Sénat du projet d'impôt général sur le revenu, il participa discrètement à la campagne de presse menée contre ce projet et contre Caillaux.

Grand travailleur, il fut l'avocat inlassable des mesures énergiques et des décisions bien tranchées. Son influence était déjà grande avant la guerre à la Commission de l'armée. En août 1914, il rapporta la loi réprimant les indiscrétions de la presse en temps de guerre, puis interpella le Gouvernement sur l'application de cette loi. Il fut également le rapporteur de la loi étendant aux communes de plein exercice du Sénégal l'application de la loi militaire du 11 octobre 1916. Membre de la Commission de l'organisation économique du pays, il déposa, et rapporta, en 1917, unè proposition de loi instituant la mobilisation civile et organisant la main-d'oeuvre. Il s'intéressa particulièrement à la production et au ravitaillement de la France en hydrocarbures, conscient qu'il était du rôle capital qu'ils allaient jouer à la fin de la guerre. Aussi Clemenceau le nomma-t-il Haut-Commissaire aux essences et aux combustibles le 21 août 1918 et le 18 février 1929. C'est là qu'il conçut un nouveau livre : La politique du pétrole (1919). La mise en application de sa doctrine devait, quelques années plus tard, assurer à la France 22,5 % du pétrole de Mossoul et eut pour conséquences indirecte la naissance d'une industrie française du raffinage.

Il conserva ce commissariat dans les 1er et 2e Cabinet Millerand des 20 janvier et 18 février 1920, jusqu'à la démission de ce dernier le 23 septembre 1920. Réélu Sénateur en 1921, membre de la Commission des finances et véritable père de la loi sur le contrôle des dépenses engagées, il fut bientôt élu à l'unanimité rapporteur général et s'intitula lui-même «procureur général des contribuables ». II conserva cette fonction quatre années de suite (1922-1926) au cours desquelles il réorganisa la Commission, amplifiant son rôle de contrôleur des finances du pays. Il publia, à la même époque : La question des réparations. Entré a la Commission des Affaires Extérieures en 1924 il fut désigné en août 1925 comme délégué parlementaire de la mission Caillaux envoyée à Washington pour étudier la question des dettes interalliées. Nommé par Briand Ambassadeur de France aux Etats-Unis en 1926, il parvint à régler ce litige qui, fit l'objet de l'accord Mellon-Bérenger. Ses discours et articles sur cette question ont été rassemblés et publiés en 1933. Mais, à la négociation, Bérenger préférait l'action, et, peu soucieux d'un pouvoir éphémère, il cherchera désormais à accéder aux véritables leviers de commande, c'est-à-dire à la présidence d'une des grandes Commissions. Après sa deuxième réélection, en 1929, on le vit simultanément participer aux travaux de l'Académie diplomatique, collaborer à la Revue des Deux Mondes, à la Revue de Paris, et à la Revue des revues, diriger le périodique Actualités. Il ne renonçait pas cependant aux Belles-Lettres et entreprenait la biographie de Chateaubriand (1930), analysant avec finesse les qualités poétiques du grand romantique et insistant sur ses fautes politiques.

A son retour en France (1928), la Commission des Finances l'avait chargé du rapport sur le budget des Affaires étrangères. Vice-président de la Commission des Affaires étrangères il demanda, de concert avec Joseph Caillaux à interpeller le Gouvernement sur les relations entre la France et l'Union soviétique (12 novembre 1931). Quelques jours plus tard il succédait à Victor Bérard à la présidence de la Commission des Affaires étrangères. Il devait conserver cette charge jusqu'en 1939. Le 21 septembre 1932, il fut, en outre, nommé délégué titulaire de la France à la Société des Nations. Le 20 décembre 1934, il déposa et fit adopter une motion de félicitations à M. Pierre Laval, Ministre des Affaires étrangères. Quoi qu'hostile au fascisme, il préconisa une politique de non-intervention dans la guerre civile espagnole. Dans divers articles, notamment dans le Sémaphore, il prit de plus en plus ouvertement position contre la politique de violence pratiquée par Hitler et Mussolini et appela de ses voeux une coalition armée des nations pacifiques ». Quand, à partir de 1938, affluèrent d'Allemagne et d'Autriche les réfugiés, en particulier israélites, fuyant la domination nazie, Henry Bérenger organisa l'aide à ces émigrés et devint vice-président du Comité intergouvernemental d'Evian. Après Munich, il intervint auprès de M. Georges Bonnet, Ministre des Affaires étrangères, avec l'espoir que celui-ci pourrait obtenir, dans une atmosphère détendue, le règlement de cette question. Hitler fut intraitable.

Le 9 mars 1949, Henry Bérenger fit à l'American Club de Paris une retentissante conférence sur le rôle historique de la France en Méditerranée, soulignant que les Français avaient toujours été partisans de la liberté des mers et que loin de parler d'une mare nostrum, ils avaient contribué, en perçant l'isthme de Suez, à en faire une mare omnium. Son éloquence pleine de fantaisie et d'originalité, toujours brillante, avait comme à l'accoutumée, ravi ses auditeurs. En juin 1940 il ne vota pas la délégation des pouvoirs au maréchal Pétain : il ne prit pas part au vote. Il se retira alors chez sa soeur, à Saint-Raphaël, où il vécut discrètement et où il mourut. Henry Bérenger était Président de l'Union des Français de l'étranger. Depuis 1933 il présidait le conseil d'administration de la société «Les Chargeurs Réunis ». A la fin de sa carrière il faisait partie du comité directeur du groupe sénatorial de la gauche républicaine démocratique.

II était Officier de la Légion d'honneur.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

BÉRENGER (Henry)

Né le 22 avril 1867 à Rugles (Eure)

Décédé le 18 mai 1952 à Saint-Raphaël (Alpes-Maritimes)

Sénateur de la Guadeloupe de 1912 à 1945

(voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pp. 547 et 548)

Henry Bérenger n'est pas présent aux délibérations de l'Assemblée Nationale réunie à Vichy ; il ne prend donc pas part au vote du 10 juillet 1940.

Il ne participe plus, ensuite, à la vie politique, et se retire à Saint-Raphaël, où il meurt en 1952.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Henry BERENGER

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