État civil :
Né le 1er janvier 1856
Décédé le 15 août 1908
Département :
Corse
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 18 septembre 1904
Fin de mandat le 15 août 1908 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

ARENE (EMMANUEL), né à Ajaccio (Corse) le 1er janvier 1856, mort au Fayet (Savoie) le 14 août 1908.

Député de la Corse de 1881 à 1904, puis Sénateur de la Corse de 1904 à 1908. (Voir 1re partie de la biographie dans ROBERT et COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 88.)

Aux élections générales du 22 septembre 1889, il fut réélu Député de Sartène au 1er tour de scrutin par 4.090 voix contre 2.965 à M. Abbatucci bonapartiste. Durant cette législature (la 5e de la IIIe République) il s'intéressa tout spécialement au vote du budget des Ministères de l'Agriculture et de l'Intérieur (1891, 1892), il demanda en outre le relèvement progressif de l'impôt pour la Corse, échelonné en dix années (1890) et l'achèvement de la ligne de chemin de fer de Vizzanova à Corte (1890). Il était inscrit au groupe des Républicains.

Bien que son nom fût prononcé en 1892 et au début de 1893 au moment où éclata l'affaire dite « de Panama », les électeurs de Sartène lui renouvelèrent son mandat aux élections générales du 20 août 1893, au premier tour de scrutin par 4.293 voix, contre 3.513 à M. Roccaserra. En 1896, à la suite de la publication par le journal La France d'un document appelé « Liste des 104 » qui citait les noms de 104 parlementaires qui auraient touché des fonds de la Compagnie de Panama (parmi lesquels figurait le sien), et de la plainte en diffamation portée contre ce journal, Emmanuel Arène voulut savoir si la confiance que lui avaient témoigné jusque là ses électeurs corses ne s'en trouvait pas ébranlée. Il saisit l'occasion qu'offrait le décès, le 8 août 1897, de M. Ceccaldi, Député d'Ajaccio pour briguer ce siège vacant. Il l'emporta le 7 novembre 1897 par 8.941 voix contre 1.008 à son concurrent M. Stefani.

La Chambre ne statua pas sur la validité de cette élection. Mais la situation politique d'Arène en Corse était désormais inattaquable. En effet, aux élections générales suivantes, qui eurent lieu le 8 mai 1898, Il fut réélu Député d'Ajaccio par 8.437 voix contre 2.464 à son concurrent le plus favorisé. Cette confiance lui fut renouvelée plus fermement encore aux élections générales du 27 avril 1902 où il fut réélu à Ajaccio par 10.084 voix contre 606 à son principal adversaire.

Durant ces trois dernières législatures, son activité se borna à défendre à la tribune les intérêts économiques de la Corse dont il était devenu aux dires de certains, le « Vice-Roi » ou le « Gouverneur ». Rien ne pouvait se faire en effet dans l'île sans son agrément. C'est ainsi que le 4 janvier 1903, il réussit à y faire élire Sénateur Emile Combes en dépit des émotions qu'avaient soulevées chez un peuple très attaché à ses croyances, l'affaire Dreyfus, l'affaire des fiches, et les querelles religieuses. Celui-ci qui avait d ailleurs été également élu dans la Charente-Inférieure, opta pour ce département. Le refus de Combes d'accepter de représenter la Corse, ayant laissé vacant ce siège, Arène y présenta Arthur Ranc qui s'était fait battre en 1900 dans la Seine, et qu'il fit élire le 15 février 1903 par 501 voix contre 216 à M. Carbuccia.

Lorsque le Sénateur Muraccioli mourut le 2 juillet 1904, Arène brigua son siège et l'emporta le 18 septembre 1904 par 676 voix sur 784 votants. Il mourut le 14 août 1908, pendant les vacances parlementaires, et son éloge funèbre ne fut prononcé qu'à la séance de rentrée du 13 octobre 1908, par M. Antonin Dubost, Président du Sénat.

Lorsque sa dépouille mortelle arriva à Ajaccio, selon sa volonté, à la fin du mois d'août 1908, elle fut accueillie par ses amis comme par ses adversaires avec le plus grand respect et le plus grand recueillement, et ils se trouvèrent à nouveau réunis en 1929 devant le monument que sa ville natale érigea à sa mémoire. Mais Arène ne fut pas qu'un homme politique, son talent s'exerça surtout dans le journalisme où ses nombreux articles obtinrent un éclatant succès. Il collaborait notamment au Matin. Son style brillant, teinté d'ironie, se plaisait particulièrement au badinage sans méchanceté, mais non sans malice. Après un recueil de nouvelles qu'il fit paraître en 1887 sous le titre : Le dernier bandit, il débuta au théâtre en collaboration avec Alfred Capus dans l'Adversaire. Puis suivirent Paris-New York qu'il écrivit avec Francis de Croisset, et enfin le Roi en collaboration avec de Flers et Caillavet qui obtint dans un théâtre des boulevards un succès quasi triomphal.

Ses réussites théâtrales ne lui faisaient point pour autant oublier le journalisme puisqu'il conserva jusqu'à sa mort la rubrique dramatique du Figaro, où son esprit parisien à la fois indulgent et facétieux faisait la joie des vieux boulevardiers dont il était un des plus brillants représentants.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Emmanuel ARENE

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