État civil :
Né le 6 mars 1820
Décédé le 12 juillet 1888
Profession :
Avocat
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 10 juillet 1882
Fin de mandat le 12 juillet 1888 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

ALLOU (EDOUARD), sénateur inamovible de 1884 à 1888, né à Limoges (Haute-Vienne), le 6 mars 1820, mort à Paris, le 12 juillet 1888, après de brillantes études à Paris au collège Bourbon, puis à l'Ecole de droit, se fit inscrire au barreau de Paris, le 4 novembre 1841. Secrétaire de la conférence des avocats l'année suivante, il plaida avec distinction à la Cour d'assises, puis, pour se rompre à la pratique des affaires, travailla pendant deux ans dans une étude d'avoué, devint secrétaire de Liouville et acquit bientôt, au civil comme au criminel, une réputation méritée. En 1849, Odilon Barrot, garde des sceaux, l'appela à faire partie de la commission de réforme du Code d'instruction criminelle ; il devint aussi avocat de l'administration des hospices et des douanes; élu pour la première fois membre du conseil de l'ordre en 1852, il en fit presque constamment partie. Bâtonnier en 1866 et en 1867, il plaida, sous le second Empire, de nombreux procès, parmi lesquels on cite les affaires Mérentié, Poulmann, Dubouchage, Patterson, Mirès, Laffitte, Bauffremont, Proudhon, Emile de Girardin; il se fit aussi une spécialité des affaires en séparation de corps. Mêlé à la politique du parti libéral, il lutta assez vivement contre le gouvernement de l'Empire. Aux élections générales de 1869, les libéraux du département de Maine-et-Loire ayant proposé à M. Allou d'appuyer sa candidature dans l'arrondissement de Baugé ou dans celui d'Angers, il écrivit une lettre adressée au journal radical l'Ouest, qui lui reprochait d'être patronné par MM. de Falloux et de Fitz-James : « Je ne parle que de liberté, écrivait-il, et c'est le mot démocratie que vous demandez; savez-vous pourquoi je ne le prononce pas? C'est qu'il peut s'y attacher une signification que je répudie. Dans le passé, j'ai le culte de la glorieuse tradition de 89, mais je ne respecte dans les souvenirs de 93 que la défense grandiose de la patrie menacée! »

En réalité, sa candidature au Corps législatif ne fut sérieusement posée que le 1er novembre 1869, dans la 4e circonscription de la Seine, par suite de l'option d'Ernest Picard pour Montpellier. Il se présenta comme libéral modéré, également opposé au gouvernement autoritaire et à la révolution. Il échoua, avec 146 voix seulement sur 20,826 votants, contre M. Glais-Bizoin, candidat démocrate.

Au mois d'avril 1873, il mena une campagne dans les réunions publiques pour soutenir la candidature républicaine conservatrice de M. de Rémusat contre celle de M. Barodet. Plus tard, après l'acte du 16 Mai, il se chargea de la défense de Gambetta, poursuivi par le ministère pour la fameuse formule de son discours de Lille : « se soumettre ou se démettre, » et il prit une part considérable aux délibérations du comité de jurisconsultes dit de la « résistance légale. » Toutefois, il n'entra complètement dans la vie politique et parlementaire que le 10 juillet 1882, jour où il fut élu sénateur inamovible, par 150 voix sur 153 votants, en remplacement du général de Cissey, décédé. Il prit place au centre gauche, mais il se rapprocha de la droite dans la plupart des votes importants. C'est ainsi qu'il combattit, dans la séance du 4 décembre 1882, la loi nouvelle, votée par la Chambre, sur le serment judiciaire, en adjurant le Sénat de ne point priver le serment de son caractère religieux. « Je voterai, dit-il, contre le projet de loi parce qu'il abroge une formule que je considère comme une garantie nécessaire pour le juge et pour l'accusé, parce que l'image de la divinité me parait nécessaire dans l'enceinte du prétoire. Je voterai contre le projet de loi parce que je ne veux pas m'associer à ces luttes stériles qui creusent l'intervalle qui sépare la République de tant de consciences honnêtes, de tant d'esprits généreux. » Il fut choisi, le 19 février 1883, comme rapporteur du projet de loi relatif à la situation des membres des familles ayant régné sur la France, avec mandat de conclure au rejet pur et simple de la loi. En juillet 1883, il attaqua le projet de loi tendant à suspendre l'inamovibilité de la magistrature. Enfin, en 1884, il se prononça nettement contre le rétablissement du divorce, et fit à ce sujet, dans la séance du 29 mai, un remarquable discours. Il soutint que l'indissolubilité du mariage était « un frein salutaire, une garantie », dont la suppression devait entraîner la disparition de la famille, et conclut par ces paroles : « Il y a là une grosse question de moralité sociale. A l'heure où nous sommes, de grandes libertés ont été prises au point de vue de la morale publique. Toute une littérature malsaine nous envahit et nous déborde... Ainsi s'infiltre un poison subtil qui empoisonne le sang si pur et si généreux de notre race française. Je redoute tout ce qui porte atteinte à cette pudeur publique, déjà mise à de si rudes épreuves. Si j'étais rovaliste, je répudierais la Régence; pour la République, je ne veux pas du Directoire. » Nommé chevalier de la Légion d'honneur par M. Dufaure, après 1871, M. Allou avait été promu officier du même ordre le 16 janvier 1882.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Edouard ALLOU

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