Séance du 14 mai 1998






SOMMAIRE


PRÉSIDENCE DE M. RENÉ MONORY

1. Procès-verbal (p. 0 ).

2. Questions d'actualité au Gouvernement (p. 1 ).

USINES GEC-ALSTHOM DE BELFORT (p. 2 )

MM. Michel Dreyfus-Schmidt, Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie.

INSTITUT DE PROPHYLAXIE DENTAIRE INFANTILE
DE PARIS (p. 3 )

Mme Nicole Borvo, M. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé.

NOUVELLES FORMES DE VIOLENCES URBAINES
CHEZ LES JEUNES (p. 4 )

Mme Nelly Olin, M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur.

AVENIR DES HÔPITAUX DE PROXIMITÉ (p. 5 )

MM. Philippe Arnaud, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé.

QUALITÉ DE L'AIR ET EXERCICE DU DROIT DE GRÈVE
DANS LES TRANSPORTS PUBLICS (p. 6 )

M. Nicolas About, Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.

PROGRAMME INTERNATIONAL « ÉCHELON » (p. 7 )

MM. François Lesein, Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie.

REDÉPLOIEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ (p. 8 )

MM. François Gerbaud, Alain Richard, ministre de la défense.

CONTRAT DE PLAN ENTRE L'ÉTAT ET LA POSTE (p. 9 )

Mme Josette Durrieu, M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie.

MISE EN OEUVRE DE LA DIRECTIVE NATURA 2000 (p. 10 )

MM. Jean-Paul Amoudry, Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.

SITUATION SCOLAIRE EN SEINE-SAINT-DENIS (p. 11 )

MM. Christian Demuynck, Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie.

INFORMATION EN MATIÈRE NUCLÉAIRE (p. 12 )

Mme Anne Heinis, M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.

3. Dépôt d'un projet de loi (p. 13 ).

4. Dépôt d'une proposition de résolution (p. 14 ).

5. Dépôt de propositions d'acte communautaire (p. 15 ).

6. Dépôt d'un rapport d'information (p. 16 ).

7. Ordre du jour (p. 17 ).



COMPTE RENDU INTÉGRAL

PRÉSIDENCE DE M. RENÉ MONORY

M. le président. La séance est ouverte.

(La séance est ouverte à quinze heures.)

1

PROCÈS-VERBAL

M. le président. Le compte rendu analytique de la précédente séance a été distribué.
Il n'y a pas d'observation ?...
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage.

2

QUESTIONS D'ACTUALITÉ
AU GOUVERNEMENT

M. le président. L'ordre du jour appelle les questions d'actualité au Gouvernement.
Mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, je rappelle la règle du jeu : cinq minutes sont affectées à chaque question, soit deux minutes et demie pour le sénateur qui la pose et deux minutes et demie pour le ministre qui y répond.
Dans l'attente de l'arrivée des ministres à qui s'adressent les deux premières questions, nous allons aborder la troisième. Nous reprendrons ensuite l'ordre prévu.

USINES GEC-ALSTHOM DE BELFORT

M. le président. La parole est à M. Dreyfus-Schmidt.
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Je suis très heureux que M. Christian Pierret soit là pour me répondre, même si ma question s'adresse, bien sûr, à l'ensemble du Gouvernement.
Le 9 avril, dans cet hémicycle, j'ai demandé à M. le ministre des transports d'approuver sans plus attendre - ce qu'il n'a toujours pas fait - les études d'avant-projet sommaire du TGV Rhin-Rhône, en soulignant qu'il contribuerait ainsi à ce que la division « transports » des usines GEC-Alsthom de Belfort remplisse son carnet de commandes et cesse de multiplier les plans dits sociaux.
J'ajoutais qu'après ceux de 1993, portant sur la suppression de 189 emplois, et de 1995, concernant la suppression de 289 emplois, venait d'être annoncée, dans le cadre d'un nouveau plan, la perspective proche de 273 licenciements et de 40 « externalisations. »
Dans le même temps, voilà huit jours, publiant les résultats de son exercice 1997-1998 en vue de sa mise en bourse prévue pour la fin du mois de juin, sous le nom de Alstom sans « h », GEC-Alsthom annonce une hausse de ses commandes de 41 % pour un total de 74,7 milliards de francs !
Nous avons besoin de l'aide du Gouvernement pour imposer à cette entreprise, quel que soit son nom, de ne pas s'appauvrir en hommes au moment où ils l'enrichissent tant et de partager le travail par la mise en place de la semaine de 35 heures.
M. Jacques Mahéas. Très bien !
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Le Gouvernement doit aussi obtenir de la SNCF qu'elle évite les à-coups, en mettant en place de manière urgente, et en les respectant, des plans pluriannuels de commandes à l'industrie ferroviaire française en général, et en particulier à ceux qui, à Belfort, ont su faire la « BB », championne du monde, puis le TGV.
Je vous demande donc de tout mettre en oeuvre pour qu'il en soit ainsi. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. Monsieur le sénateur, M. Gayssot, qui est en mission aux Etats-Unis, aurait certainement souhaité vous répondre. Je vais m'efforcer de vous apporter les précisions dont je dispose. Vous savez que je le ferai aussi en voisin, élu local vosgien, qui est très sensible à la situation de Belfort.
La SNCF achève en 1998 son grand programme d'équipement en rames TGV - les trains Duplex et Thalys - et en matériel à deux niveaux pour la ligne Eole du RER. Elle poursuit son programme d'acquisition de locomotives - 30 locomotives Astride, locomotives pour le fret - et commence un programme de renouvellement, qui peut être porteur d'espoir, des matériels régionaux en partenariat avec les collectivités locales, dont le montant total de commandes est, certes, plus faible que précédemment.
Il en résulte, dès 1998, des problèmes de charges dans plusieurs sites de production de l'industrie ferroviaire en France : dans le Nord, en Alsace et à Belfort, comme vous le signaliez à l'instant. Le ministère chargé de l'industrie étudie, en liaison avec le ministère chargé des transports qui assure la tutelle de la SNCF et de la RATP, la meilleure manière pour permettre aux industries ferroviaires de s'adapter à cette évolution difficile de leur plan de charges. Vous avez dit tout à l'heure qu'il fallait éviter les à-coups ; c'est en effet la philosophie de l'action qui doit être mise en oeuvre. Il faut distinguer les tendances lourdes et durables du marché français, à savoir un équipement qui est désormais très largement réalisé.
Mais le marché français n'est pas le seul. Il existe un marché européen et un marché mondial ; je pense notamment à certains pays comme la Chine, où des perspectives nouvelles peuvent être ouvertes. Il convient aussi d'étudier les évolutions plus conjoncturelles - il faut en effet essayer de les lisser - liées à l'arrêt de programmes anciens dans l'attente des programmes nouveaux. Telle est la situation dans laquelle nous sommes.
Par ailleurs, toutes les alternatives et toutes les possibilités permettant de diminuer les suppressions d'emplois doivent être examinées par les partenaires sociaux. Le Gouvernement invite ceux-ci à discuter sérieusement pour minorer les programmes qui ont été annoncés.
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Ou les supprimer !
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Est prévue également une incitation, que vous avez évoquée dans votre question, concernant l'aménagement de la réduction du temps de travail.
M. le président. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Enfin, le Gouvernement compte sur le sens des responsabilités des groupes. Installés dans des régions depuis de nombreuses années, ils doivent savoir qu'ils ne peuvent réduire les effectifs et leurs engagements dans ces régions sans égard pour l'environnement économique et social qui leur a permis de parvenir, dans les années de croissance, à la prospérité que l'on a connue. Le Gouvernement appelle donc le groupe GEC-Alsthom à assumer ses responsabilités, en particulier à Belfort. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. Je salue M. le Premier ministre, que je remercie de sa présence.

INSTITUT DE PROPHYLAXIE DENTAIRE INFANTILE
DE PARIS

M. le président. La parole est à Mme Borvo.
Mme Nicole Borvo. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, le projet de loi de lutte contre les exclusions doit, comme s'y est engagé le Gouvernement, relancer une politique de santé dans les écoles et les établissements scolaires, qui articule prévention, accès aux soins et éducation à la santé. Le 11 mars, Mme Ségolène Royal déclarait qu'il fallait améliorer l'état de santé des élèves qui en ont le plus besoin, souhaitant que l'école renforce ses liens avec les autres services publics et le système de soins pour suivre particulièrement, tout au long de la scolarité primaire, leurs déficits spécifiques, notamment dans le domaine de l'hygiène bucco-dentaire.
Les parlementaires communistes soutiennent pleinement ces orientations.
Or, l'Institut de prophylaxie dentaire infantile de Paris, qui, en 1996, a dépisté 53 000 enfants et soigné 6 000 enfants souvent d'origine modeste, est une structure médico-sociale en liaison avec les écoles maternelles et primaires du nord-est parisien qui permet de combattre chez les élèves les plus fragiles - ils sont nombreux dans les arrondissements concernés - une mauvaise hygiène et le manque de soins bucco-dentaires. Vous le savez, monsieur le secrétaire d'Etat, il s'agit à la fois d'un problème sanitaire et d'un problème social.
Interpellé le 20 janvier dernier à l'Assemblée nationale sur cette question, vous avez déclaré être attaché à la pérennité de tels établissements.
On le voit, les activités de cet institut peuvent contribuer à confirmer les orientations gouvernementales dans le domaine de la lutte contre l'exclusion.
Aussi, je ne peux que m'inquiéter de la décision de la Caisse primaire d'assurance maladie de Paris qui a fait connaître à une vingtaine de dentistes des services de soins et de prévention de cet institut leur licenciement à compter du 15 mai au soir. Ces mesures, si elles étaient appliquées, correspondraient à un abandon total des soins dentaires infantiles de l'institut et à une diminution de son activité de prévention, ce qui est en contradiction avec les objectifs affichés.
C'est pourquoi, monsieur le secrétaire d'Etat, à un moment crucial pour la réussite de l'application des orientations gouvernementales, dont le projet de loi sur la lutte contre les exclusions est un aspect important, je vous demande ce que vous comptez faire pour que l'on débouche enfin sur une table ronde avec tous les acteurs qui permette de maintenir les diverses activités de cet institut, et donc de surseoir à la décision de licenciement des praticiens. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen, ainsi que sur les travées socialistes. - MM. Braye et Hamel applaudissent également.)
M. le président. Monsieur le secrétaire d'Etat, je vous rappelle que le temps dont vous disposez pour répondre est limité à deux minutes et demie.
Vous avez la parole.
M. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé. Je veillerai à respecter le temps qui m'est imparti, monsieur le président, et je vous prie de m'excuser de ne pas avoir été présent à l'ouverture de la séance.
Madame le sénateur, j'ai déjà répondu, par deux fois, à l'Assemblée nationale à une telle question et vous avez raison de la poser ici. En effet, l'Institut de prophylaxie dentaire infantile de Paris était et demeure utile ; il a pris en charge un grand nombre d'enfants, dans les conditions que vous avez rappelées.
Toutefois, ce type de structure doit évidemment répondre à un nombre de critères bien définis, qui échappent au Gouvernement et qui sont l'apanage des partenaires sociaux. J'ai déjà dit et je le répète : l'activité orthodontique de cet institut doit être maintenue.
Vous avez fait allusion à la mise en oeuvre d'un plan social, à compter du 15 mai prochain, et je sais qu'une partie du personnel a reçu des lettres à ce propos. Ce plan social, au dire des partenaires sociaux, répond à la situation financière difficile dans laquelle se trouve, vous ne l'ignorez pas, cet institut. L'application de ces mesures ira de pair - nous l'espérons et nous y veillerons, madame le sénateur - avec une redéfinition, qui est en cours de négociation, de la mission de celui-ci. Nous ne pouvons pas intervenir sur ce point, mais nous avons déjà fait connaître notre sentiment, et l'autorité de tutelle veillera de très près à ce que la santé des enfants, notamment des quartiers est, soit préservée.
Quant au personnel concerné, nous avons obtenu l'assurance qu'il serait entièrement reclassé, et qu'il n'y aurait pas de licenciements individuels. S'agissant des chirurgiens dentistes, treize d'entre eux ont refusé les propositions qui leur ont été faites : dix recevront les indemnités de licenciement prévues par la convention collective des agents de la sécurité sociale - un mois de salaire pour une année de présence - tandis que trois seront licenciés dans les conditions normales. Par ailleurs, trois chirurgiens dentistes ont demandé et obtenu le bénéfice de la préretraite, cinq autres recevront une indemnité d'installation, un a accepté le nouveau contrat - qui prévoit moins de vacations - et enfin le dernier hésite.
Au-delà, nous serons bien évidemment, je le répète, très attentifs. N'oubliez pas, madame le sénateur, que le projet de loi de lutte contre les exclusions, auquel vous avez fait référence, sera, nous l'espérons, efficace dans le domaine de la santé bucco-dentaire. Cela signifie que non seulement à Paris et dans les quartiers difficiles, mais aussi à partir des expériences régionales menées dans tous les départements, des dispositifs seront mis en oeuvre pour mettre à la portée des enfants, en particulier des plus défavorisés d'entre eux, les soins nécessaires en matière d'hygiène bucco-dentaire.
Mais vous comprendrez, madame le sénateur, que nous devions, pour le moment, laisser faire les partenaires sociaux, dans ce domaine, en veillant de très près à l'application de cette stratégie de réduction des dépenses, mais aussi à ce que, comme cela est prévu, les enfants qui n'auront pas accès à cet institut soient répartis entre les dentistes libéraux des quartiers concernés afin qu'ils n'en pâtissent pas. (Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. Alain Gournac. Applaudissez !

NOUVELLES FORMES DE VIOLENCES URBAINES
CHEZ LES JEUNES

M. le président. La parole est à Mme Olin.
Mme Nelly Olin. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Le 9 mars dernier, un lycéen est tué d'une balle de fusil ; le 1er mars, à la suite d'une altercation entre jeunes gens, un adolescent est tué par balle ; le 30 avril, un adolescent est mortellement poignardé par d'autres jeunes gens ; vendredi dernier, un jeune de dix-sept ans est mort lynché par une vingtaine d'adolescents.
A ces actes inqualifiables s'ajoute une augmentation des attaques préméditées contre les policiers - deux furent d'ailleurs blessés la semaine dernière à Garges-lès-Gonesse - mais aussi contre les pompiers. On assiste de plus en plus à des incendies criminels, à des vols avec violence et à des affrontements entre bandes rivales, souvent même au sein des établissements scolaires, comme ce fut récemment le cas dans un lycée du département du Val-d'Oise.
Cette liste n'est malheureusement pas exhaustive, monsieur le ministre, mais elle montre que la plus extrême violence se généralise et se banalise dans nos cités.
A cela s'ajoute, ainsi que le souligne Mme Le Guennec, dans un rapport qui doit vous être remis, un changement total des mentalités chez les jeunes au cours de ces dernières années. Dès l'âge de douze ans, certains d'entre eux rejoignent la rue, s'organisent en bandes et s'accaparent certaines parties du territoire. Ces jeunes ne considèrent plus que les valeurs de la citoyenneté et de la République sont les leurs.
On peut dire qu'ils font sécession avec la société. Ils considèrent les institutions, la police, les élus, les éducateurs et tous ceux qui sont chargés de les encadrer comme un monde hostile qui leur est étranger.
Face à l'ampleur de ce problème et alors que nous apprenons que les effectifs du Val-d'Oise, notamment ceux de Garges-lès-Gonesse, vont diminuer avant l'été,...
M. Alain Gournac. Tiens, tiens...
Mme Nelly Olin. ... permettez-moi, monsieur le ministre, de m'interroger sur l'adéquation de la solution que vous proposez : le redéploiement des moyens qui se fera bien entendu au détriment de certaines parties de notre territoire, où l'insécurité, même si elle est moins médiatique, n'en est pas moins réelle.
En conséquence, monsieur le ministre, quelles mesures concrètes et surtout immédiates le Gouvernement entend-il prendre pour adapter les services de police à ces nouvelles formes d'insécurité particulièrement graves et préoccupantes ? (Très bien ! et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. Madame le sénateur, vous venez d'attirer l'attention du Sénat et du Gouvernement sur des faits affreux qui se sont produits notamment ces derniers jours et qui ont coûté la vie à plusieurs adolescents.
Ces violences urbaines, qui ont explosé depuis quatre ans, se tournent de plus en plus, au-delà des violences anti-institutionnelles, vers les jeunes eux-mêmes.
Ainsi, le nombre de rixes avec usage d'armes à feu est passé de 24 en 1994 à 32 en 1995, à 65 en 1996 et à 80 en 1997. Les chiffres des premiers mois de 1998 montrent d'ailleurs que ce phénomène continue. Quant au nombre de blessés, il a plus que doublé, passant de 983 en 1994 à 1 993 en 1997.
Ces jeunes se battent pour l'appropriation d'un territoire, pour des questions relatives à des vols, pour des conflits ou des susceptibilités personnels. Ces violences traduisent une crise sociale extrêmement profonde, liée à divers éléments entrant en jeu dans des proportions qu'il m'est difficile de définir précisément : chômage de masse, précarisation, perte de repères en raison de la crise des familles, ratés de l'intégration.
Le Gouvernement, très attentif à ce phénomène, a déjà pris plusieurs mesures fortes : l'élaboration de plus de 400 contrats locaux de sécurité, dont certains sont déjà signés, le recrutement de 8 250 adjoints de sécurité cette année et de 11 750 l'an prochain, pour renforcer les moyens, notamment dans les zones difficiles que constituent la petite et surtout la grande couronne parisienne, là où l'on rencontre beaucoup de difficultés.
M. Alain Gournac. Il faut des vrais policiers !
M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. Naturellement, ces jeunes doivent être encadrés. C'est la raison pour laquelle M. le Premier ministre a pris la décision de recruter par anticipation 1 400 policiers, compte tenu de l'accélération des départs à la retraite, de façon que des équipes d'îlotage puissent être constituées.
A cet égard, je présiderai demain un séminaire réunissant les principaux responsables de la police, séminaire dont l'objet sera précisément la question de la police de proximité et l'évolution de la doctrine que cela implique. En effet, lorsque l'on fait intervenir une brigade anti-criminalité, il est souvent trop tard. Par conséquent, le travail doit se faire longtemps à l'avance, sans que l'on puisse se faire trop d'illusions sur les résultats à court terme.
J'en viens à l'autre problème que constitue la délinquance des mineurs.
Un conseil de sécurité intérieure se réunira le 2 juin prochain en vue d'adopter des mesures permettant de combattre cette délinquance qui ne cesse de « rajeunir ». Ainsi, dans l'affaire du lynchage d'un jeune d'origine ivoirienne, que vous avez évoquée, madame le sénateur, des enfants de douze ans sont impliqués ; c'est effrayant !
Il faut donc trouver un moyen de réagir, car aucune politique ne peut se résumer soit à la prévention, soit à la répression. Nous ne gagnerons rien à essayer d'opposer ces deux notions qui vont de pair.
S'agissant d'une évolution enregistrée malheureusement depuis plusieurs années, vous serez sans doute d'accord avec moi, madame le sénateur, pour dire que nul n'a le droit de politiser outre mesure ces faits épouvantables, et je ne vous le reproche pas le moins du monde de l'avoir fait.
M. Philippe François. Cela n'a rien à voir !
M. le président. Veuillez conclure, monsieur le ministre.
M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. Je pense que la réponse de fond se situe tout de même dans la citoyenneté, c'est-à-dire dans le rappel des valeurs qui fondent notre société...
MM. Dominique Braye et Alain Gournac. Très bien !
M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur. ... et de ce qu'est le citoyen, traduction au quotidien du principe de la souveraineté populaire, avec les droits mais aussi les devoirs que cela implique. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur certaines travées du RPR.)

AVENIR DES HÔPITAUX DE PROXIMITÉ

M. le président. La parole est à M. Arnaud.
M. Philippe Arnaud. Ma question concerne les hôpitaux de proximité.
L'idée répandue selon laquelle les malades seraient moins bien soignés dans une petite structure que dans une grande, parce que les médecins font moins d'actes et sont donc moins compétents, ne reflète pas la parfaite réalité.
Selon une étude de l'Association de petites villes de France, sur 600 accouchements, une sage-femme en effectue 54 dans une grande structure contre 62 dans une petite. La mortalité périnatale y est également plus basse : 3,84 contre 8,3 en moyenne sur le territoire.
L'autre idée selon laquelle les petites structures coûtent cher fait également long feu : les hôpitaux de proximité représentent seulement 20 % du coût hospitalier.
Il s'agirait plutôt de mieux répartir l'enveloppe : on dépense 2 170 francs par habitant en Ile-de-France pour faire fonctionner un centre hospitalier régional contre 597 francs en Poitou-Charentes ; pourtant, la carte sanitaire de la région Poitou-Charentes fait apparaître une insuffisance notoire de lits.
M. Jean-Pierre Raffarin. Ça, c'est vrai !
M. Philippe Arnaud. Par ailleurs, si les compétences existent, le seuil des 300 accouchements prévu dans les décrets ne peut pas être retenu comme référence pour un certain nombre d'établissements.
Je tiens, monsieur le secrétaire d'Etat, à attirer votre attention sur la situation de la maternité de l'hôpital de Barbezieux, en Charente. Cet hôpital possède un plateau technique des plus performants ; pourtant, il pratique moins de 300 accouchements par an.
Que va-t-il devenir dans ce schéma ?
Le vrai problème ne serait-il pas lié au déficit de certaines professions médicales, comme les gynécologues-obstétriciens ou les anesthésistes-réanimateurs, plus qu'à l'équipement des petites unités ? Ainsi, sur le territoire national, il manque près de 500 anesthésistes, et il n'en est formé que 100 par an.
En conséquence, si rien n'est fait, tous les hôpitaux de proximité risquent d'être condamnés à terme, du fait du manque de médecins spécialistes.
Quelles solutions envisagez-vous, monsieur le secrétaire d'Etat, pour améliorer le recrutement de ces filières et pour donner la possibilité aux petites structures de fonctionner efficacement ? (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. Jean-Pierre Raffarin. Excellente question !
M. Philippe François. C'est la province qui parle !
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à la santé. Monsieur le sénateur, deux minutes et demie pour vous répondre sur ces trois sujets majeurs, c'est peu !
J'ai lu avec attention la publication de l'Association des petites villes de France ; c'est d'ailleurs l'un de mes livres de chevet !
Mais il n'est à mon avis pas possible d'effectuer des comparaisons à partir du seul nombre de 600 accouchements ; il faut en effet comparer les pathologies, les risques, les différentes grossesses.
Par ailleurs, je n'ai jamais dit - bien au contraire ! - que les petites structures n'étaient pas utiles. J'ai tout simplement déclaré qu'il convenait de mettre en réseau les petites, les moyennes et les grandes structures, ce que je ne peux faire sans votre accord ou tout au moins sans un débat.
Pour répondre à votre préoccupation, la maternité de Barbezieux n'est nullement menacée. Il est simplement demandé une mise en réseau et le rapprochement de la maternité d'Angoulême et de celle de Barbezieux, dans un souci de complémentarité. J'espère que ce rapprochement se produira afin que les futures mères de Barbezieux et des alentours soient prises en charge dans les meilleures conditions possible et au mieux des possibilités de ces structures.
Des niveaux de compétences ont été établis par circulaire pour les établissements, s'agissant de l'obstétrique et de la cancérologie. C'est cela qui compte ! Les petites structures, si elles sont indispensables, ne sont pas menacées, à leur niveau de compétence. Il y aura un niveau 2 pour les accouchements présentant plus de risques pour la mère et pour l'enfant, et, enfin, un niveau 3 lorsqu'une réanimation lourde sera nécessaire. C'est cette espèce de complémentarité nécessaire qu'il convient de développer, monsieur le sénateur, et je serai à vos côtés pour que nous le fassions ensemble.
On parle toujours de ce qui va mal, et, dans le cas présent, l'hôpital dans lequel des réformes sont envisagées se rebelle, faute de discussions préalables suffisamment approfondies et parce qu'il faut du temps pour mettre en place la réforme. Mais j'ai connaissance tous les jours d'heureuses mises en réseau d'établissements dans certaines régions. Or, bien évidemment, personne n'en parle !
La dernière partie de votre question est très importante, monsieur le sénateur.
Les petites structures pâtiront encore plus que les moyennes et les grandes du manque de spécialistes. Vous avez tout à fait raison : des gynécologues-obstétriciens, des anesthétistes, des chirurgiens, des psychiatres, etc., font défaut. Vous avez avancé le chiffre de 500. Je pensais que le manque s'élevait à 400. C'est énorme de toute façon !
Pour cela, il faut changer tout d'abord la répartition au niveau de l'internat. A cet égard, Mme Aubry et moi-même avons déjà demandé que 10 % du choix soit réservé en plus aux spécialités manquantes. Mais ce n'est pas suffisant !
Par le biais d'une réforme ou au moins d'une modification de l'internat, il convient que l'on puisse décider des besoins de santé publique et que l'on oriente les médecins vers ces spécialités ; sinon, nous n'en sortirons pas et les petites structures fermeront parce qu'il n'est pas possible de laisser ouverte une maternité sans anesthésiste.
Plus avant, il conviendra de rendre la carrière hospitalière plus attractive. Si les médecins n'ont plus intérêt à travailler dans les hôpitaux publics, ces derniers fermeront, alors qu'ils sont la fierté de notre système. Il faut donc conférer au statut de praticien hospitalier plus de prestige et d'intérêt au travail, sans aucun doute, mais peut-être aussi plus de commodités financières.
Il faut également que les hôpitaux généraux et les petites structures ne soient pas pénalisants, du point de vue de la carrière, par rapport aux centres hospitaliers universitaires. Là aussi nous devons raisonner en réseaux.
Monsieur le sénateur, nous parlerons de tous ces points, je l'espère, au cours des états généraux de la santé, qui permettront à la population d'être informée de toutes ces possibilités et de comprendre qu'il s'agit de mesures de santé publique. (Applaudissements sur les travées socialistes ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

QUALITÉ DE L'AIR ET EXERCICE DU DROIT DE GRÈVE
DANS LES TRANSPORTS PUBLICS

M. le président. La parole est à M. About.
M. Nicolas About. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, bien qu'elle concerne également mon confrère secrétaire d'Etat à la santé.
Madame le ministre, l'indice de qualité de l'air calculé hier en Ile-de-France était de 8, c'est-à-dire mauvais. La concentration d'ozone et de dioxyde d'azote a atteint le niveau 1 sous l'effet cumulé de la chaleur et de l'ensoleillement, d'une part, et de la grève dans une partie des transports publics, d'autre part.
Aucun texte législatif d'ensemble ne réglemente le droit de grève dans les services publics, alors même que le préambule de la Constitution de 1946 y incitait le législateur. Ce texte dispose en effet que « le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ».
En raison de cette « carence législative », il appartient à l'autorité administrative compétente d'édicter, sous le contrôle du juge, les restrictions à l'exercice de ce droit nécessaires à la préservation de la santé publique, de l'ordre public et à la continuité du service public.
La loi se révèlerait bien impuissante face aux aléas météorologiques ! Il serait donc utile de poser, au nom de la préservation de l'intérêt général, le principe d'un service minimal dans tout service public de transport, dès lors qu'un certain niveau de pollution atmosphérique est atteint.
Au mois de février dernier, vous avez présenté, madame le ministre, une série de mesures destinées à lutter contre cette pollution, notamment en réduisant le trafic automobile en zone urbaine ; mais aucune mesure ne visait à garantir le transport collectif.
Dans ces conditions, que deviennent les usagers les jours de pollution et de grève des transports publics ?
Etes-vous dès lors favorable au fait d'inscrire ce principe de service minimal dans la loi ? (Très bien ! et applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.) M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Monsieur le sénateur, vous l'avez souligné, l'un des acquis principaux de la loi sur l'air est le développement d'une stratégie complète et cohérente d'information du public afin qu'aussi souvent que possible soient mises en place des stratégies de prévention de la dégradation de la qualité de l'air. La prévention doit en effet être privilégiée par rapport à la réparation, qui demande beaucoup plus d'efforts aux usagers en cas de « pics de pollution » - expression que je mets entre guillemets car il s'agit, en fait, non pas de pics mais de dépassements des normes conventionnelles.
Vous aurez noté aussi qu'il n'y a rien de commun entre l'échelle de qualité de l'air commodément et pédagogiquement adoptée par Airparif et les niveaux de qualité qui ont été retenus par la loi - niveaux 1, 2 ou 3 - et qui sont parfois également appelés seuils d'alerte.
M. Philippe François. C'est une bonne loi !
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Au cours des jours précédents, un niveau médiocre de qualité de l'air a été constaté qui ne justifiait pas vraiment que l'on prenne des mesures d'urgence mais qui pouvait inciter les usagers à recourir aussi souvent que possible à d'autres moyens de locomotion qu'à leur voiture.
M. Nicolas About. Il n'y en avait pas !
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Je vous rappelle que la moitié des déplacements en zone urbaine représentent moins de trois kilomètres et qu'il existe de nombreuses alternatives et à la voiture et aux transports collectifs.
M. Nicolas About. Ce n'est pas ce que je constate sur l'autoroute chaque matin !
M. Alain Gournac. La moto ?
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Si la situation avait été très dégradée, si nous avions eu des raisons de penser que nous allions atteindre le seuil d'alerte qui génère le passage à la circulation alternée et à l'usage de la pastille verte, nous aurions évidemment engagé le dialogue avec les organisations syndicales. Mais nous n'avions aucune raison de le craindre.
Engagés dans une stratégie de long terme de reconquête de la qualité de l'air, nous travaillons beaucoup à la revalorisation des transports collectifs.
Quoi qu'il en soit, rien, dans le contexte de ces derniers jours, ne permettait de remettre en cause une liberté fondamentale des salariés, le droit de grève (Très bien ! sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen), auquel ils sont attachés et qu'ils choisissent d'utiliser en fonction de leur liberté et de leur sens des responsabilités. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen. - Protestations sur les travers du RPR.)
M. Jean Chérioux. C'est de la dérobade !
M. Philippe François. C'est le ministre de la grève !

PROGRAMME INTERNATIONAL « ÉCHELON »

M. le président. La parole est à M. Lesein.
M. François Lesein. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, le 21 avril dernier, un article du quotidien Libération révélait la publication d'un rapport du Parlement européen intitulé « Evaluation des moyens technologiques du contrôle politique », concernant les avancées technologiques en matière de contrôle des personnes et des organisations dans le monde.
Ce document présentait les moyens les plus performants employés dans le domaine de la surveillance et, si nécessaire, de la répression des personnes. Les méthodes décrites englobaient un large éventail de mesures, allant des écoutes téléphoniques jusqu'à la torture en passant par le détail des armes chimiques à la disposition des autorités.
La partie la plus surprenante du rapport figure aux chapitres 3 et 4. Particulièrement instructives, ces deux sections aux titres évocateurs - « Dernières tendances et innovations en matière de contrôle politique » et « Développements technologiques dans le domaine de la surveillance » - nous révèlent l'existence d'un système de surveillance mondiale dénommé ECHELON.
ECHELON utilise les satellites Intelsat qui acheminent la plupart des communications téléphoniques, courriers électroniques, e-mail, télécopies et télex sur le plan mondial. C'est dire l'ampleur de ce réseau qui dispose d'une capacité de tri de deux millions de conversations à la minute.
L'Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, sous la direction des Etats-Unis, coopèrent à cette réalisation et s'en partagent les fruits.
Historiquement dévolu à la surveillance du bloc soviétique, ECHELON a été réorienté vers l'espionnage politique et industriel au lendemain de la guerre froide, pour profiter plus particulièrement aujourd'hui aux industriels de ces cinq pays.
Faut-il faire un lien entre ECHELON et la toute récente perte d'un marché de 80 avions Rafale aux Emirats ?
S'il est pour le moins contestable d'assister à de telles pratiques de la part d'Etats extra-européens, j'estime profondément déloyal de constater qu'un Etat membre de l'Union européenne participe à une entreprise constituant une atteinte à la sûreté de l'Union.
Monsieur le Premier ministre, face à un problème aussi grave et d'une telle ampleur, je vous poserai trois questions.
Premièrement, aucune réaction officielle n'ayant à ce jour été signifiée aux instances européennes, pourriez vous nous faire part du sentiment du Gouvernement concernant ECHELON ?
Deuxièmement, la France va-t-elle émettre une protestation officielle à l'encontre des Etats-Unis, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ? Va-t-elle porter l'affaire devant l'Organisation mondiale du commerce ?
Enfin, s'agissant de la Grande-Bretagne, le gouvernement français évoquera-t-il la question lors du prochain Conseil européen ? Déposera-t-il une plainte officielle devant la Cour de justice des Communautés européennes ? (Applaudissements sur les travées du RDSE, de l'Union centriste, du RPR et des Républicains et Indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour répondre de manière résumée - et unique - à ces trois questions. (Sourires.)
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. Je vais m'efforcer d'être bref, monsieur le président.
Monsieur le sénateur, l'hebdomadaire italien Il Mondo a effectivement révélé, au mois de mars dernier, la vulnérabilité potentielle des systèmes d'information en Europe et, donc, la fragilité de notre pays vis-à-vis du programme international ECHELON.
Ce dernier programme, qui consiste en un réseau d'écoute créé pendant la guerre froide, permet d'intercepter des conservations téléphoniques - deux millions de conversations téléphoniques peuvent être interceptées par minute ; c'est dire l'ampleur de ce système technologique ! - mais également d'intercepter des télécopies, des télex, des courriers électroniques et l'ensemble du trafic sur Internet à partir des satellites de télécommunications internationaux.
Ce réseau a été évoqué récemment à l'occasion d'un rapport du Parlement européen qui lui a été consacré et qui a décelé, derrière l'existence de ce réseau, des menaces tout à fait réelles d'atteinte à la concurrence économique dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Ces menaces doivent être prises en compte en urgence.
Cette affaire illustre l'importance des enjeux qui s'attachent à l'intelligence économique, dont le Gouvernement a récemment renforcé la coordination interministérielle, ainsi que des enjeux qui s'attachent à la sécurité des systèmes d'information.
Sur ce dernier point, le service central de la sécurité des systèmes d'information, qui dépend du Premier ministre, a pour mission, d'abord, de sensibiliser les administrations et les entreprises au problème de l'intelligence économique ; ensuite, de mettre à leur disposition de véritables moyens de sécurité ; enfin, de former des hommes et des femmes à la sécurité des systèmes d'information et de communication. Il nous faut, bien entendu, rattraper notre retard en ce domaine.
Enfin, nous souhaitons mettre en oeuvre une nouvelle réglementation en matière de cryptologie, récemment décidée par M. le Premier ministre et qui constitue un moyen essentiel pour assurer la sécurité.
Le programme d'action gouvernemental pour la société de l'information a pris en compte cette problématique, et plusieurs actions ont été mises en place dès le début de cette année pour que, au sein de l'administration des différents ministères - intérieur, défense, industrie notamment - soient mis à la disposition des acteurs économiques tous les moyens de se prémunir contre ce grave danger et d'assurer une meilleure sécurité des systèmes d'information et de communication.
Le sujet est d'importance, il constitue une des priorités d'action du Gouvernement dans ce domaine. (Applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)

M. Alain Gournac. Et les Anglais ?

REDÉPLOIEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ

M. le président. La parole est à M. Gerbaud.
M. François Gerbaud. Ma question s'adresse à M. le ministre de la défense.
On vient d'en parler à l'instant, nous avons connu récemment des drames, exemples tragiques d'un terrible constat, que M. le ministre de l'intérieur a rappelé : en 1997, la violence a fait dans les cités 36 morts et 2 000 blessés. Ces drames imposent d'urgence - et nous le souhaitons tous - que l'on tente de mettre fin, si on le peut, à cette montée de graine de violence.
Le 27 avril dernier, le conseil de sécurité intérieure a décidé de procéder à un redéploiement des effectifs de gendarmerie et de police au profit des vingt-six départements où l'insécurité est la plus forte dans un délai de trois ans, à compter du 1er janvier 1999. C'est, certes, une bonne réponse. Est-elle suffisante ?
Cependant, ce redéploiement, dont la conséquence est de répartir autrement les forces de sécurité, semble s'inscrire dans le cadre de la nouvelle politique de l'aménagement du territoire annoncée par le Gouvernement, qui consiste à privilégier les zones urbaines au détriment des zones rurales.
Vous avez déclaré, monsieur le ministre, qu'il faudrait convaincre les élus locaux d'accepter la fermeture de brigades de gendarmerie ou de commissariats de police.
Cette perspective, qui se traduit déjà dans les faits dans certains départements, pose au monde rural des problèmes de sécurité, sans parler, bien sûr, des conséquences économiques, humaines et sociales pour toutes les communes, cantons et départements qui vont subir les effets de ce redéploiement, qui ne manquera pas d'être interprété comme un accélérateur de désertification.
Depuis des années, l'objectif des travaux de notre Haute Assemblée tend vers un véritable rééquilibrage entre zones urbaines et zones rurales, travail dont les fruits ont été le fondement de la loi du 4 février 1995. Or ce que le Gouvernement nous propose va, semble-t-il, à l'encontre de cet objectif, gravement compromis par l'annonce d'une nouvelle polique d'aménagement du territoire, inacceptable pour le monde rural aujourd'hui.
Permettez-moi, monsieur le ministre de la défense, de souligner que, si un effort en matière de sécurité doit être fait en faveur du monde urbain - et plus particulièrement des cités et des villes victimes de leur démographie et de leur urbanisme - cet effort légitime et sans doute insuffisant ne doit pas se faire au détriment du monde rural, qui, de récentes statistiques viennent de le démontrer s'ouvre lui aussi à la petite et à la grande délinquance.
C'est la raison pour laquelle je vous demande, monsieur le ministre, de bien vouloir me préciser les mesures concrètes que vous entendez prendre pour contenir l'insécurité qui se développe aussi dans le monde rural.
Laissez-nous nos gendarmeries ! Elles sont pour la prévention, l'ordre et la sécurité les vigies d'un monde rural que l'on s'emploie, semble-t-il, à désespérer. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.) M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Alain Richard, ministre de la défense. Je vous remercie beaucoup de cette question, monsieur le sénateur, qui me donne l'occasion de confirmer un certain nombre des points positifs que vous avez bien voulu relever dans le plan du Gouvernement et, en même temps, d'éclaircir certaines conséquences préoccupantes qui, je crois, ne se produiront pas.
Tout d'abord, le plan que le conseil de sécurité intérieure a adopté voilà quelques jours comporte un certain nombre de réaffectations de secteurs entre la police et la gendarmerie. On compte aujourd'hui, globalement, 26 ou 27 millions d'habitants dans les secteurs où la responsabilité de sécurité publique incombe à la gendarmerie, et 31 millions d'habitants dans les secteurs où cette responsabilité relève de la police nationale. Or nous allons déplacer la charge d'environ 1 million d'habitants en trois ans.
Par conséquent, dans les zones où, éventuellement, on supprimera la police nationale lorsque la gendarmerie paraît la mieux adaptée au terrain, l'effort de sécurité publique sera évidemment consolidé. Le « redéploiement » - pour ma part, j'évite d'ailleurs d'utiliser ce terme : je parle plutôt de meilleure adaptation des effectifs - n'aboutira pas à supprimer le principe selon lequel il doit y avoir une brigade par canton.
Je sais qu'il peut y avoir, à la marge, quelques situations où deux cantons voisins situés dans des zones où les temps d'accès sont limités n'auraient qu'une seule brigade. La question sera évoquée au cours des concertations départementales, mais la norme est que nous devons avoir, en milieu rural et semi-rural, une brigade par canton.
Par conséquent, le risque de déperdition de services publics, de disparition de la présence de l'Etat, je l'exclus complètement, pour deux raisons : d'abord, tout un travail de prévention est effectué ; ensuite, dans un certain nombre de situations de délinquance, les zones à très faible occupation étaient en même temps des repaires, des lieux de préparation de mauvais coups. A cet égard, le travail de sécurisation du territoire réalisé par la gendarmerie est tout à fait important.
Il reste qu'à l'intérieur de la zone « gendarmerie » - vous la connaissez très bien, monsieur le sénateur - il y a aussi des secteurs où la délinquance augmente et où les besoins d'action se font sentir plus fortement. Nous devons donc procéder à quelques mouvements et, là où il y a deux ou trois brigades par canton, nous pouvons réaliser des réadaptations.
Par ailleurs, nous ne travaillons pas à somme constante. La loi de programmation que nous sommes en train d'appliquer va créer 4 000 postes supplémentaires dans la gendarmerie et remplacer 12 000 jeunes gendarmes auxiliaires appelés par 12 000 jeunes volontaires professionnels rémunérés. Avec une ancienneté plus importante et une formation plus longue, leur caractère opérationnel sera supérieur.
L'ensemble des mesures auxquelles nous travaillons aujourd'hui, le ministre de l'intérieur et moi-même, après la fixation des principes lors du colloque de Villepinte, répondent bien à une préoccupation globale de sécurité qui prend pleinement en compte les nécessités de l'équilibre du territoire. (Applaudissements sur les travées socialistes.)

CONTRAT DE PLAN ENTRE L'ÉTAT ET LA POSTE

M. le président. La parole est à Mme Durrieu.
Mme Josette Durrieu. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'Etat à l'industrie et concerne La Poste.
Dans le prochain contrat de plan, un cadre nouveau va être mis en place pour La Poste, qui sera déterminant pour son avenir. Dans l'état actuel de nos informations, un certain nombre de réponses semblent d'ailleurs, dans l'immédiat, rassurantes. Ainsi, les tarifs postaux seraient stabilisés, quand ils ne baisseraient pour certains produits ; La Poste pourrait obtenir la liberté de gestion des CCP, et offrir ainsi à sa clientèle un certain nombre de placements plus rémunérateurs ; si sa candidature pour une prise de participation dans le Crédit foncier était retenue, La Poste pourrait aussi expérimenter de nouveaux services dans l'assurance santé dès 1999, mais pas dans les assurances dommages. Tout cela nous paraît positif, monsieur le secrétaire d'Etat.
En revanche, demeurent un certain nombre de points délicats qui appellent de ma part des questions. Il en va ainsi du financement des régimes de retraite et du maintien des 17 000 guichets, dont 62 % sont dans des zones rurales. Ces zones rurales ne regroupent, certes, que 25 % de la population - une population qui, d'ailleurs se stabilise - mais ceux qui y vivent sont des Français à part entière ; le droit au service de la Poste leur est dû.
Tout cela sera, bien sûr, foncion de la politique d'aménagement du territoire que nous mettrons bientôt en place. Ce sera soit une politique de solidarité, soit, si les réponses ne devaient pas être satisfaisantes, une politique d'exclusion. Mais nous ne voulons pas désespérer l'espace rural, monsieur Gerbaud : la politique d'aménagement du territoire que nous attendons apportera, à n'en pas douter, des réponses positives.
La Poste devrait également ouvrir de nouveaux bureaux dans certaines zones urbaines sensibles ; c'est très bien ! Dans les zones rurales, Il serait question de contractualiser. Ce peut être une excellente chose, mais, là encore, nous vous posons des questions, monsieur le secrétaire d'Etat : sur quelles bases seront signés les contrats ? Quel sera le financement ? Quelle responsabilité auront les partenaires ?
Enfin, se pose le problème de l'application des 35 heures à La Poste, qui est encore un très gros employeur en France. Selon certaines informations, La Poste pourrait ne pas bénéficier des aides publiques à la réduction du temps de travail. Sur quels critères pourrait-on fonder cette exclusion de La Poste du système d'aides ? (Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. Emmanuel Hamel. C'est injustifiable !
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie. Le contrat de plan que, pour affirmer sa finalité dynamique, je souhaite baptiser : « Contrat d'objectif et de progrès entre l'Etat et l'exploitant La Poste » devrait être signé dans de très brefs délais. Il portera sur les années 1998 à 2001.
Les grandes orientations sont au nombre de cinq. Je vais les résumer de manière très cursive.
D'abord, la réaffirmation des missions de service public de La Poste, en particulier dans la dimension de service de proximité de l'exploitant public. La distribution quotidienne du courrier en tout point du territoire demeure la grande mission historique de La Poste.
Ensuite, il faudra, dans ce cadre, affirmer que l'existence d'un réseau dans le monde rural comme dans le monde urbain, et tout particulièrement dans les quartiers sensibles des grandes villes, est une donnée fondamentale de ce service public et une donnée fondamentale des responsabilités de La Poste en matière d'aménagement du territoire. Nous y veillerons.
Le contrat permettra d'affirmer la notion de partenariat avec des collectivités locales, des administrations publiques ou d'autres entreprises publiques. S'agissant des collectivités locales, cela se fera, naturellement, dans un cadre vraiement contractuel, c'est-à-dire seulement lorsque les collectivités locales le souhaiteront, le décideront librement.
Pour ce qui est du domaine financier, La Poste doit rester un prestataire de services financiers s'adressant aux plus modestes de nos concitoyens. Cette mission sera naturellement assurée.
Vous avez souligné, madame le sénateur, l'importance de l'évolution des tarifs de La Poste ; c'est la troisième orientation que je veux évoquer. L'importance de la qualité et de la compétitivité des prestations de La Poste doit être réaffirmée. Il est essentiel que, après les bons résultats que La Poste a enregistrés en 1997, la baisse des tarifs du courrier en francs constants soit affirmée.
Il est également essentiel que le courrier parvienne à garder, dans les années à venir, une compétitivité satisfaisante par rapport aux autres modes de communication, en particulier par rapport au courrier électronique et aux autres modes informatiques ou électroniques de transmission de l'information. Cela passe par une stabilisation du prix du timbre et par la baisse des tarifs les plus exposés à la concurrence.
Quatrième orientation : La Poste doit être la meilleure dans les nouvelles technologies. Nous avons décidé d'installer mille points Internet (dès cette année) dans un certain nombre de sites tant du monde rural que du monde urbain et, dans ce dernier cas, pas seulement dans les centres-villes mais aussi dans les quartiers d'habitat social.
Enfin - cinquième orientation importante de ce contrat de plan - le développement international de La Poste sera particulièrement encouragé pour que celle-ci ait vraiment une acception européenne et pour que ce service public puisse démontrer sa pertinence face à l'évolution de toutes les autres postes des pays membres de l'Union européenne.
Point plus particulier, la consolidation du cadre de gestion de La Poste doit se faire sur deux points essentiels et très sensibles : la rémunération des fonds de CCP et les retraites.
Je confirme que des dispositions seront prises, dans le contrat de plan, pour traiter correctement, au bénéfice de La Poste, l'évolution des charges de retraite pesant sur elle.
Je confirme, par ailleurs, que de nouvelles modalités de gestion des fonds de CCP, très favorables pour La Poste, seront mises en oeuvre.
M. le président. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'Etat !
M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat. Enfin, pour répondre à votre dernière question, madame Durrieu - et ce sera ma conclusion, monsieur le président - je veux rappeler ici que l'ensemble de ces dispositions donneront à La Poste les moyens financiers de conclure un bon contrat pluriannuel, équilibré, avec l'Etat. Ce contrat permettra à l'exploitant de négocier et d'aménager, avec ses partenaires socio-syndicaux, la réduction du temps de travail, qui doit se faire dans de bonnes conditions à la fois pour l'exploitant et pour l'ensemble des postiers, à qui le Gouvernement rend un hommage appuyé et bien sincère.
M. Emmanuel Hamel. Ils le méritent, notamment ceux du Sénat !
M. Philippe François. C'est un combat d'arrière-garde !

MISE EN OEUVRE DE LA DIRECTIVE NATURA 2000

M. le président. La parole est à M. Amoudry.
M. Jean-Paul Amoudry. Madame le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, je me fais ici l'interprète de nombreux élus qui, notamment dans les régions de montagne, s'inquiètent des conditions de mise en oeuvre de la directive européenne du 21 mai 1992, communément appelée « Natura 2000 ».
Leur première préoccupation tient au fait qu'actuellement sont désignés les territoires qui appartiendront au réseau Natura 2000, alors même que les responsables locaux demeurent dans l'ignorance des règles de gestion qui seront appliquées à ces espaces.
Le deuxième sujet d'inquiétude provient d'un réel défaut de concertation, d'abord en raison d'un manque de cohérence entre le calendrier fixé par la Commission européenne pour la transmission à Bruxelles des sites proposés par la France et le déroulement des procédures de concertations nationale et locale.
Ainsi, le deuxième séminaire européen, qui décidera des sites définitivement retenus sur le domaine alpin, devrait avoir lieu début juillet 1998, alors que, dans les départements, le comité de suivi Natura 2000 ne s'est pas réuni, parfois, depuis plusieurs mois.
A l'évidence, cette détermination des territoires n'est nullement concertée.
Ce défaut de concertation est également ressenti dans le cadre du programme LIFE, mission expérimentale préalable à la mise en place de Natura 2000, qui concerne trente-sept sites de notre pays. Les élus locaux expriment beaucoup de réserves sur les périmètres de protection envisagés, notamment par crainte que, sur les domaines skiables, la réalisation de tout nouvel équipement ne soit interdite et qu'ainsi l'équilibre économique et social de ces régions de montagne, qui demeure fragile, ne soit gravement compromis.
Là encore, il semble que les points de vue des responsables locaux ne soient pas entendus.
Enfin, la troisième préoccupation des élus réside dans le fait qu'ils ne disposent d'aucune information sur les contreparties financières nécessaires à leur collectivité, dont une partie souvent importante du territoire se trouvera privée de possibilité d'aménagement ou d'exploitation agricole, forestière ou touristique.
Aussi, afin de répondre à la légitime attente des élus, des exploitants agricoles et forestiers, et des propriétaires, je vous remercie, madame le ministre, de bien vouloir m'indiquer quelles mesures vous envisagez de prendre : premièrement pour que la désignation des territoires soit simultanément assortie des règles de leur gestion future ; deuxièmement, pour qu'une véritable concertation ait lieu avant la transmission à Bruxelles ; enfin, pour que soient précisés les moyens que les collectivités locales sont en droit d'attendre en contrepartie de servitudes dont elles assumeront seules la lourde charge. (Applaudissements sur les travées de l'Union centriste, des Républicains et Indépendants et du RPR, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président. La parole est à Mme le ministre.
Mme Dominique Voynet, ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement. Monsieur le sénateur, je veux d'abord rappeler, une fois de plus, que la France a pris du retard dans la transmission de sa liste nationale de propositions de sites Natura 2000 et que cela lui vaut d'être traduite devant la Cour de justice des Communautés européennes par la Commission.
Je veux également rappeler l'interruption du processus de concertation par le gouvernement précédent, ce qui nous a privés d'une très longue et précieuse phase de concertation.
Face à cette situation, j'ai décidé, dès mon arrivée au ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, de prendre deux initiatives : d'une part, la relance de la mise en place du réseau, pour ne pas faire apparaître la France comme le mauvais élève bloquant l'ensemble du processus communautaire ; d'autre part, l'élargissement du comité national de suivi et des comités départementaux de suivi associant l'ensemble des partenaires, et notamment, puisque vous avez parlé de sites alpins, monsieur le sénateur, l'Association nationale de la montagne et son président, M. Didier Migaud, député de l'Isère.
Je veux souligner les excellentes conditions et la bonne ambiance dans lesquelles se tient cette concertation, même si l'honnêteté m'oblige à admettre qu'elle a quelque peu marqué le pas dans les semaines qui ont précédé les élections régionales.
Les premières propositions transmises à la Commission au mois d'octobre dernier étaient toutefois insuffisantes au regard des contributions avancées par les autres pays alpins.
A titre indicatif, les propositions françaises intéressaient moins de 10 % du territoire de la région biogéographique alpine française, alors que l'Autriche a transmis des propositions concernant 12,5 % de son territoire, l'Espagne 34,7 %, la Suède 35 % et l'Italie 20 %.
Pour répondre à vos interrogations et à vos craintes, monsieur Amoudry, je veux répéter, une fois encore, qu'il s'agit d'assurer la sauvegarde des éléments de la diversité biologique européenne les plus dignes d'intérêt grâce à la gestion d'espaces conciliant en leur sein les exigences écologiques avec les activités économiques, sociales et culturelles de la population.
Si les règles ne sont pas encore connues, c'est parce qu'il était évidemment impossible de les décider d'« en haut », à Bruxelles. L'esprit de la directive est de définir avec les utilisateurs habituels des milieux - paysans, chasseurs, collectivités locales, syndicats intercommunaux, etc. - les modalités de la gestion. C'est ce qu'a choisi de faire le Gouvernement, qui a privilégié la concertation et qui envisage de passer contrat avec les usagers des milieux concernés.
La commission qui devait se réunir au mois de juillet pour examiner les propositions du domaine biogéographique alpin se réunira, en fait, à l'automne. La présentation par notre pays de sa liste nationale ne doit pas pour autant être encore retardée, car il nous faut du temps pour expertiser les propositions.
En ce qui concerne la Savoie et la Haute-Savoie, de très larges consultations ont été menées depuis 1995. Je n'y insiste pas, pour en venir rapidement au site expérimental d'Arve-Giffre.
Voilà un site sur lequel la qualité de la concertation et la transparence ont été exemplaires ! Voilà un site sur lequel le consensus sur le contenu technique du document d'objectif est large ! Mais, sur le plan politique, effectivement, je constate non pas une union des maires contre l'esprit de la directive, mais une opposition forte entre des communes qui souhaitent poursuivre la démarche et d'autres qui ne le souhaitent pas.
Les maires vont être officiellement saisis, dans les jours qui viennent, par les préfets, du projet de document d'objectifs. C'est donc sur des éléments très concrets qu'ils vont devoir se positionner, ce document prenant en compte les dernières observations qui ont été formulées en comité de pilotage.

SITUATION SCOLAIRE EN SEINE-SAINT-DENIS

M. le président. La parole est à M. Demuynck.
M. Christian Demuynck. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, à votre nomination au Gouvernement, vous apparaissiez comme le ministre de la bonne réforme, celui qui révolutionnerait notre système éducatif. Or on s'aperçoit que, frotté aux réalités du terrain, votre langage s'est quelque peu fané. (M. le ministre fait un signe de dénégation.)
Mais si, mais si !
Vous voulez nous faire croire que vous êtes le ministre qui a pris en compte les problèmes de la Seine-Saint-Denis. En fait, c'est contraint par les cris de la rue et au bout de plusieurs semaines de grève que, après les avoir ignorés, vous avez reçu une délégation d'enseignants et de parents d'élèves pour annoncer un deuxième plan de rattrapage.
Pour ma part, j'approuve ces manifestants, et ce non pas du tout dans une démarche politicienne, car je considère que, depuis vingt ans, la Seine-Saint-Denis n'a pas eu les moyens nécessaires à une bonne éducation pour ses jeunes. Je l'ai dit avant ; je le redis aujourd'hui !
Après quelques heures de satisfaction légitime de la part de ceux à qui vous aviez promis des créations de postes, et après réflexion, chacun reste sur sa faim et a de nombreuses craintes.
La répartition des 3000 postes annoncés a en effet de quoi nous inquiéter : 800 à la prochaine rentrée, 1000 à celle de 1999 et 1200 en l'an 2000. Plus important encore, à quoi correspondent ces 3000 postes ? S'agit-il de postes statutaires, de personnels formés pour l'encadrement ? S'agit-il de postes mal définis, hybrides, ou bien encore de personnels administratifs ou d'ATOS ? Cela reste très flou. Les enseignants et les élus sont inquiets, y compris certains élus de gauche, notamment mon collègue M. Mahéas, qui est intervenu lundi après-midi et auquel vous n'avez pas répondu.
M. Jacques Mahéas. Lui, il a compris !
M. Christian Demuynck. Monsieur le ministre, ce n'est pas en remerciant l'inspecteur d'académie ou en vous défaussant sur le directeur chargé de l'enseignement scolaire à votre ministère que vous ferez oublier votre responsabilité dans le déclenchement de ce mouvement lorsque vous aurez annoncé, en pleine campagne électorale et à grand renfort de publicité, un plan trop réduit.
M. Alain Gournac. Radio, télévision !
M. Christian Demuynck. Vous n'apaiserez pas non plus les esprits grâce aux 5 000 emplois-jeunes proposés, dont on peut se demander comment ils seront pourvus, ceux qui sont déjà créés ne trouvant pas de titulaires.
Aussi, monsieur le ministre, est-il important et salutaire pour la Seine-Saint-Denis de préciser votre projet. En quoi consistent vos 3 000 postes ? Quel est leur niveau de formation ? Seront-ils des postes statutaires ; comment comptez-vous les financer ?
Je souhaiterais que vous me répondiez sans déléguer vos pouvoirs à la nouvelle inspectrice. Je ne peux pas croire que les décisions que vous avez annoncées l'aient été sans une analyse précise de votre part. Aussi, vous seul, monsieur le ministre, êtes à même de répondre à l'attente de tout le département de la Seine-Saint-Denis. (Applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants et de l'Union centriste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Je vous remercie, monsieur le sénateur, d'avoir posé cette question, qui me permettra de clarifier un certain nombre de points. Je vous sais gré, d'abord, d'avoir souligné que l'inaction du gouvernement précédent constituait ma contrainte principale s'agissant du problème auquel est confronté le département de la Seine-Saint-Denis. (Protestations sur les travées du RPR et sur celles des Républicains et Indépendants.)
M. Jean-Pierre Raffarin. De la hauteur, monsieur le ministre !
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Dans cette assemblée qui est représentative des départements et des régions, et qui réclame depuis très longtemps la décentralisation et la déconcentration, je suis étonné d'entendre un sénateur me reprocher de laisser au département de la Seine-Saint-Denis le soin de répartir ses moyens tout en demandant au Gouvernement central la répartition détaillée de ces moyens. (M. Christian Demuynck proteste.) Vous vous expliquerez avec vos collègues, ce n'est pas mon problème !
M. Christian Demuynck. Mais si !
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Je suis, pour ma part, et vous le savez, favorable à la déconcentration, à la décentralisation, aux décisions prises à un niveau proche des citoyens : c'est la politique que j'applique.
M. Christian Demuynck. Mais il faut résoudre le problème maintenant !
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Les moyens attribués au département de la Seine-Saint-Denis sont douze fois supérieurs à ceux qui lui ont été accordés au cours des quatre dernières années ! Ils devraient permettre de réparer les dégâts et de faire de ce département un département comme les autres, voire un département pilote.
J'ajoute que, sans faire autant de bruit, dans le même temps, nous avons lancé la discussion pluriannuelle dans les autres académies déficitaires, à savoir celles des départements d'outre-mer.
Il s'agit là d'un travail de fond. Il m'importe que le travail pédagogique soit réalisé, que les moyens soient donnés non pas en appliquant une règle de trois mais en fonction des différences, des nécessités, des besoins.
J'attends, dans le cadre de la rénovation des ZEP, avec la discrimination positive instaurée par Lionel Jospin, l'accord d'un certain nombre d'associations et d'organisations syndicales pour octroyer aux enseignants de la Seine-Saint-Denis des points d'indice supplémentaires. Mais je n'ai toujours pas obtenu cet accord.
M. Alain Gournac. Le mammouth résiste !
M. Claude Allègre, ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie. Non, ce n'est pas le mammouth ! C'est un véritable problème de démocratie et de dialogue social.
Monsieur le sénateur, les organisations syndicales que j'ai reçues - vous m'excuserez de ne point recevoir les coordinations qui ne sont pas accompagnées de responsables syndicaux - m'ont demandé soixante-dix postes pour 1998 et soixante-dix postes pour 1999 ; je les ai accordés tout de suite, sachant que c'était très insuffisant, et je l'ai dit.
Lorsque je déclare que j'ai évalué les besoins de la Seine-Saint-Denis avec des moyens, je vous l'avoue, très rudimentaires - mais de bon sens - je suis sûr de ce que j'affirme.
Quant au reste, les boucs émissaires, les lettres aux termes desquelles la Seine-Saint-Denis n'est pas en retard etc., c'est la position du ministre qui m'a précédé et je ne crois pas que vous l'ayez jamais interpellé à ce sujet ! (Protestations sur les travées du RPR et des Républicains et Indépendants. - Applaudissements sur les travées socialistes.)
Le Gouvernement ne recherche aucun effet d'annonce. Son souci est de résoudre le problème numéro un de l'éducation dans notre pays : instaurer l'égalité des chances.
Lorsque j'avais eu l'honneur de servir auprès de M. le Premier ministre, alors ministre de l'éducation nationale, j'avais constaté des différences considérables au sein de l'enseignement supérieur, notamment au détriment du Nord - Pas-de-Calais et de la Bretagne. Nous avions réglé ce problème ; aujourd'hui, personne ne se plaint dans l'enseignement supérieur d'une quelconque inégalité de traitement. Nous ferons de même en ce qui concerne l'enseignement scolaire et supérieur pour la Seine-Saint-Denis ; nous en reparlerons et c'est l'honneur de la gauche de rétablir l'égalité des chances ! (Applaudissements sur les travées socialistes ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. Alain Gournac. Sûrement !
M. Jean-Pierre Raffarin. C'est un peu confus ! On a vu mieux !

INFORMATION EN MATIÈRE NUCLÉAIRE

M. le président. La parole est à Mme Heinis.
Mme Anne Heinis. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Depuis la semaine dernière, la presse se fait l'écho d'une note qualifiée de « secrète » relative à une certaine contamination des convois transportant le combustible usé des centrales nucléaires vers l'usine COGEMA de La Hague qui en assure le traitement.
Ce constat a un premier mérite : rappeler que les emballages contaminés venaient des centrales vers La Hague, et non dans le sens inverse, ce qui met hors de cause l'usine de retraitement et le terminal de Valognes. Je note, au passage, que les analyses effectuées par le laboratoire départemental de la Manche, depuis dix ans, à la demande de la ville de Valognes, sur le ruisseau de sortie du terminal, n'ont jamais montré la moindre trace de contamination.
Or l'usine de La Hague est présentée, une fois de plus, comme la source de toutes les contaminations, alors qu'elle n'est que le point d'arrivée et donc que la négligence s'est produite en amont.
En matière nucléaire, le respect des normes est impératif, même si le dépassement est sans danger pour la santé publique, en général, et pour le personnel y travaillant, en particulier, ce qui est le cas en l'espèce, nous l'avons appris depuis. Mais la constatation de telles anomalies aurait dû, bien sûr, obliger EDF à y remédier immédiatement.
Par ailleurs, nous sommes conduits à nous poser des questions sur le rôle des organismes de contrôle et de l'Etat, sur leurs moyens d'agir et sur les échanges d'informations entre les différents intervenants. Quoi qu'on en dise, le manque de transparence est toujours la règle.
Ce manque de rigueur ouvre la porte à toutes les polémiques, à toutes les interprétations, avec les excès de diabolisation du nucléaire que cela peut entraîner, alarmant très inutilement les populations.
M. Emmanuel Hamel. Très bien !
Mme Anne Heinis. En tant que parlementaire, membre en cette qualité de la commission spéciale permanente d'information de La Hague, organisme paritaire chargé, comme son nom l'indique, de recueillir et de diffuser l'information, je déplore fortement que la DSIN, la direction de la sûreté des installations nucléaires, n'ait pas cru devoir informer ladite commission.
Ce sont la presse et les médias qui ont la primeur des informations et les accommodent à la sauce catastrophe.
Il est navrant de constater que les autorités de tutelle dépendant du Gouvernement ne s'appliquent pas à elles-mêmes le principe de transparence pourtant sans cesse clamé.
Monsieur le Premier ministre, alors que vous affirmez - vous l'avez encore fait hier à l'Assemblée nationale et je m'en réjouis - la nécessité de la filière nucléaire au sein de la politique énergétique française, pouvez-vous nous assurer que votre gouvernement a la réelle volonté politique de tout mettre en oeuvre pour qu'une information réelle, objective et, surtout, compréhensible par la population circule d'un bout à l'autre de la filière et que notre commission d'information de La Hague soit désormais considérée comme un interlocuteur privilégié dans la diffusion de cette information ? (Applaudissements sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)
M. Alain Gournac. Bravo !
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Madame le sénateur, comme vous l'avez rappelé, le 28 avril dernier, la direction de la sûreté des installations nucléaires a publié une information indiquant que ses travaux l'avaient conduite à relever sur les wagons arrivant à Valognes, je vous en donne acte, une contamination, probablement surfacique mais cela restait à vérifier, faisant apparaître sur environ un tiers des wagons une certaine radioactivité. Immédiatement, cette information a été rendue publique.
M. Christian Pierret et Mme Dominique Voynet, qui se partagent la responsabilité de la direction de la sûreté des installations nucléaires, sur instruction de M. le Premier ministre, ont demandé à son directeur, M. Lacoste, de faire une enquête sur cette situation. Remis hier matin à M. le Premier ministre, leur rapport a été immédiatement rendu public afin que les médias et toutes structures intéressés puissent en disposer. Ce matin même, la commission spéciale et permanente d'informations à laquelle vous appartenez a pu en discuter. Voilà pour l'information.
Sur les faits, de quoi s'agit-il ?
Je veux répondre d'abord à la préoccupation essentielle et légitime de chacun, qui concerne ceux qui y travaillent comme ceux qui habitent aux environs de Valognes. Les seuils de radio-activité qui ont été décelés sont très inférieurs aux limites les plus sévères fixées notamment par les organismes internationaux ou par la Commission européenne. Il n'y a a donc pas de danger en l'occurrence, même s'il est clair que la situation est anormale.
Rassurons clairement tous ceux qui doivent l'être : travailleurs comme voisins, il n'y a en cette affaire pas de danger.
Il reste qu'une certaine poussière, visiblement mal lavée - c'est ce que dit l'enquête - déposée sur les wagons, n'aurait pas dû y rester. Et, en l'espèce, il apparaît clairement que, tant du côté de l'Etat que du côté d'EDF, des insuffisances doivent être relevées.
L'enquête montre qu'EDF était au courant de cette situation depuis un certain temps et que les services de l'Etat eux-mêmes avaient été prévenus dès le début de l'année 1997.
Pourquoi cette affaire est-elle aujourd'hui publique ? Parce qu'en juin 1997 M. le Premier ministre a décidé que la direction de la sûreté des installations nucléaires serait désormais chargée d'enquêtes qu'elle ne pratiquait pas auparavant et de rendre publics les résultats de ces dernières. Si le processus n'avait pas été modifié, on peut craindre que cette information - à tort - ne soit demeurée « secrète » au sein d'EDF et de l'administration.
La nouvelle procédure mise en place par le Gouvernement en juin 1997 donne donc ses premiers résultats. Je crois que vous avez là la preuve de la volonté fortement réaffirmée par le Gouvernement, et encore par le Premier ministre hier à l'Assemblée nationale, de faire en sorte qu'en matière nucléaire l'information soit totale et totalement transparente. J'en veux pour preuve la publication, dès le 18 avril, du communiqué de la DSIN.
Vous me demandez comment il se fait que vous, membres de la commission de contrôle, n'ayez pas été prévenus les premiers. C'est un débat difficile dans lequel je n'entrerai pas aujourd'hui : faut-il prévenir, d'abord, ouvertement l'ensemble de la population ? Faut-il réserver, d'abord, l'information à des commissions particulières ?
Reconnaissez à tout le moins, madame le sénateur, que le fait d'avoir publié immédiatement le communiqué, d'avoir demandé un rapport, de l'avoir rendu public quelques jours plus tard, dès que le Premier ministre l'a eu entre les mains, va dans le sens de la volonté réaffirmée de la plus grande transparence.
Mais il faut aller plus loin. Pour cela, une mission a été confiée à M. Le Déaut, député de Meurthe-et-Moselle, qui a de grandes compétences sur ce sujet, puisqu'il a présidé dans le passé et préside de nouveau l'Office parlementaire des choix technologiques ; vous le connaissez donc. Il doit enquêter et fournir un rapport rapide au Premier ministre sur l'ensemble des systèmes de protection, en matière radionucléaire comme en matière de sûreté nucléaire.
Au vu de ce rapport, le Gouvernement prendra évidement des décisions, mais celles-ci s'inscriront de toute façon dans le cadre de la plus grande transparence.
En effet, autant le Gouvernement est attaché à ce que l'activité électronucléaire en France se poursuivre normalement, parce qu'elle est une des conditions de notre compétitivité et du bien-être de nos populations, autant il estime qu'il convient - et c'est une condition de ce programme - qu'elle s'exerce dans la plus grande transparence et que, dès qu'un incident, fût-il mineur, apparaît, il soit rendu public et qu'une enquête soit conduite.
Soyez donc assurée qu'en ce qui concerne cet incident particulier toutes les suites nécessaires seront données et que, au vu du rapport de M. Le Déaut, le Gouvernement prendra les décisions nécessaires dans la plus grande transparence et, bien entendu, pour répondre à votre question, en en informant très directement la commission spéciale permanente d'information sur La Hague. (Applaudissements sur les travées socialistes.)
M. le président. Nous en avons terminé avec les questions d'actualité au Gouvernement.

3

DÉPÔT D'UN PROJET DE LOI

M. le président. J'ai reçu de M. le Premier ministre un projet de loi relatif aux alternatives aux poursuites et renforçant l'efficacité de la procédure pénale.
Le projet de loi sera imprimé sous le n° 434, distribué et renvoyé à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

4

DÉPÔT D'UNE PROPOSITION DE RÉSOLUTION

M. le président. J'ai reçu de MM. Pierre Lefebvre, Ivan Renar, Jean-Luc Bécart, Mmes Marie-Claude Beaudeau, Danielle Bidard-Reydet, Nicole Borvo, MM. Jean Derian, Michel Duffour, Guy Fischer, Paul Loridant, Mme Hélène Luc, MM. Louis Minetti, Robert Pagès, Jack Ralite et Mme Odette Terrade une proposition de résolution, présentée en application de l'article 73 bis du règlement, sur la proposition de règlement (CE) du Conseil portant ouverture d'un contingent tarifaire communautaire pour l'orge de brasserie relevant du code NC 1003 00 (n° E-1019).
La proposition de résolution sera imprimée sous le n° 433, distribuée et renvoyée à la commission des affaires économiques et du Plan, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le règlement.

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DÉPÔT DE PROPOSITIONS
D'ACTE COMMUNAUTAIRE

M. le président. J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
- proposition de directive du Parlement et du Conseil concernant la lutte contre le retard de paiement dans les transactions commerciales.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le n° E-1067 et distribuée.
J'ai reçu de M. le Premier ministre la proposition d'acte communautaire suivante, soumise au Sénat par le Gouvernement, en application de l'article 88-4 de la Constitution :
- proposition de directive du Conseil modifiant la directive 68/414/CEE faisant obligation aux Etats membres de la CEE de maintenir un niveau minimum de stocks de pétrole brut et/ou de produits pétroliers.
Cette proposition d'acte communautaire sera imprimée sous le n° E-1068 et distribuée.

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DÉPÔT D'UN RAPPORT D'INFORMATION

M. le président. J'ai reçu de M. Pierre Fauchon un rapport d'information fait au nom de la délégation du Sénat pour l'Union européenne sur les conditions de la ratification du traité d'Amsterdam.
Le rapport d'information sera imprimé sous le n° 432 et distribué.

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ORDRE DU JOUR

M. le président. Voici quel sera l'ordre du jour de la prochaine séance publique, précédemment fixée au mardi 19 mai 1998 :
A neuf heures trente :
1. Questions orales sans débat suivantes :
I. - M. Philippe Richert attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation des personnels civils travaillant pour les forces françaises en Allemagne, plus particulièrement des agents de droit privé qui sont touchés par les mesures de restructuration des armées.
Contrairement à leurs collègues engagés sous contrat de droit public, l'intégration de ces agents dans la fonction publique territoriale n'a pas été retenue. Des mesures d'accompagnement social ont en revanche été mises en place, telles qu'une commission franco-allemande itinérante chargée d'aider et de conseiller ces personnes dans leur recherche d'un nouvel emploi.
Il semblerait cependant, selon les personnes concernées, que ces mesures n'aient pour l'instant que très peu d'effets et que de nombreux agents n'aient pas encore trouvé de solution de reclassement.
Parallèlement à cette situation, il semblerait que, dans le cadre de la professionnalisation des armées, l'embauche de plusieurs centaines de personnels civils soit envisagée dans un proche avenir.
Ne serait-il pas concevable dans ce cas de proposer certains de ces futurs postes à des anciens agents civils de nos forces armées, compte tenu des années qu'ils ont passées au service de la défense nationale ?
Par ailleurs, il souhaiterait être informé, dans la mesure du possible, de l'état actuel des travaux de la commission franco-allemande chargée du suivi de ces personnes, ainsi que du bilan provisoire de son action, notamment du nombre de personnes qui ont, à la date d'aujourd'hui, retrouvé un emploi stable par ce biais (N° 217).
II. - M. Jacques Machet appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le taux d'emploi des handicapés.
En effet, dix ans après la loi relative à l'insertion professionnelle des handicapés, il lui indique que le taux d'emploi des handicapés stagne à environ 4 % dans les entreprises publiques et privées de vingt salariés et plus assujetties au quota légal, que ce taux d'emploi des handicapés est limité à 3 % dans la fonction publique d'Etat et qu'il a atteint ou dépasse légèrement les 5 % dans les collectivités locales et les hôpitaux publics, selon les chiffres du ministère de l'emploi et de la solidairté.
Selon la loi n° 87-517 du 10 juillet 1987, le taux minimal obligatoire est de 6 %.
Il lui demande, en conséquence, si le Gouvernement compte créer une nouvelle et réelle dynamique pour l'insertion des handicapés dans notre société, le bilan mitigé pour l'emploi des handicapés nécessitant un nouvel élan en la matière. (N° 229.)
III. - Mme Hélène Luc attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie sur la situation de l'usine Renault implantée à Choisy-le-Roi.
Restant la seule unité industrielle de Renault à être située dans la première couronne de la région parisienne, cette usine forte d'un potentiel humain de 840 salariés et de technologies avancées doit pouvoir s'assurer un développement stable et durable.
Or la mise en oeuvre de plans sociaux et l'abandon envisagé de certaines productions compromettraient l'avenir de cette unité dont les carnets de commande se situent constamment à un niveau élevé.
Elle estime, avec de nombreux partenaires économiques et sociaux, qu'il faut, à l'inverse, créer les conditions permettant d'engager l'unité choisyenne de Renault, dont l'Etat est le principal actionnaire, dans la voie de coopérations et d'investissements fructueux préservant l'emploi et le statut des salariés.
C'est pourquoi elle lui demande de bien vouloir lui faire part de ses intentions en la matière. (N° 240.)
IV. - M. Franck Sérusclat souhaite interroger M. le secrétaire d'Etat à la santé sur les informations qui sont en sa possession concernant une possible sécrétion endogène de la nandrolone par l'homme. Une controverse actuelle concerne la nécessité, ou non, de réviser le seuil de nandrolone au-delà duquel un sportif est puni, parce que jugé positif. Or certains travaux scientifiques tendent à montrer que l'organisme humain, dans certaines conditions de stress particulières, ou en fonction de la saison climatique, pourrait sécréter ces métabolites. Pour l'instant, on ne dispose pas encore de données scientifiques suffisantes permettant de porter un jugement sur cette présence normale ou non de nandrolone. Sa présence dans les urines du cheval ou d'autres animaux ne permet pas une extrapolation de l'animal à l'homme. Il aimerait connaître son avis sur la question. (N° 244.)
V. - M. Joseph Ostermann attire l'attention de Mme le ministre de la culture sur la loi n° 97-179 du 28 février 1997 relative à l'instruction des autorisations de travaux dans le champ de visibilité des édifices classés ou inscrits et dans les secteurs sauvegardés.
Cette loi prévoit une possibilité de recours à l'encontre des décisions des architectes des bâtiments de France en matière d'édifices classés ou inscrits, de secteurs sauvegardés et de zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager sur le modèle de la procédure d'appel applicable en matière de ZPPAUP.
Elle crée ainsi une instance régionale unique, la commission régionale du patrimoine et des sites, dotée de l'ensemble des compétences dévolues à la commission régionale du patrimoine historique, archéologique et ethnographique, la COREPHAE, et au collège régional du patrimoine et des sites.
Cette nouvelle commission doit être composée de représentants de l'Etat, mais aussi et surtout, c'est là la nouveauté, d'élus nationaux et locaux ainsi que de personnalités qualifiées afin que l'Etat ne soit pas le seul à faire entendre sa voix.
Ainsi, en cas de désaccord entre l'architecte des bâtiments de France et le maire, le préfet de région émet, après consultation de la commission régionale, un avis qui se substitue à celui de l'architecte.
Toutefois, la composition, les attributions et le mode de fonctionnement de la nouvelle commission ainsi que les modalités de cette nouvelle procédure d'appel doivent être fixés par décrets, décrets sans lesquels cette loi est condamnée à ne rester qu'une coquille vide.
Or, depuis son adoption, il y a maintenant plus d'un an, aucun décret d'application n'a été publié, ce qui rend l'application de cette loi impossible.
Cela est profondément regrettable, d'autant plus que cette loi permettrait de mettre fin à une situation inadaptée à la décentralisation en permettant d'ouvrir un dialogue entre l'Etat et les collectivités locales sur les mesures nécessaires à la préservation du patrimoine et en mettant ainsi fin au caractère unilatéral des décisions prises par l'Etat.
Il lui demande donc quelles sont les raisons d'un tel retard dans la publication des décrets et selon quel calendrier elle entend les publier. (N° 248.)
VI. - M. Philippe Arnaud attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur certains effets qui découlent de l'application de la loi n° 91-32 du 10 janvier 1991, dite loi Evin, concernant l'interdiction de vente à consommer sur place ou à emporter et de distribution de boissons alcoolisées des 2e et 3e groupes. En effet, lors de manifestations telles que les comices agricoles ou les foires promotionnelles, qui sont des vitrines des productions du terroir local, les organisateurs ne peuvent assurer les dégustations ou vendre à consommer sur place des produits comme le pineau des Charentes, par exemple, ce qui est fort préjudiciable au développement de l'économie locale.
Il lui demande quelles sont les mesures qui peuvent être mises en oeuvre afin d'autoriser, dans ces cas particuliers, la promotion des produits locaux du 3e groupe. (N° 250.)
VII. - M. Pierre Lefebvre interroge Mme la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les conséquences de l'application de la loi n° 97-1164 du 19 décembre 1997 de financement de la sécurité sociale pour 1998 concernant les retraités de la SNCF.
D'une part, tous les retraités assujettis à la contribution sociale généralisée, la CSG, qui bénéficient d'une majoration pour enfants, voient le total de leurs retenues augmenter puisque cette majoration est soumise à la CSG alors que cette majoration n'était pas soumise à la cotisation de la caisse de prévoyance.
D'autre part, tous les retraités assujettis au taux réduit vont payer 2,8 % de CSG en plus alors que leur cotisation à la caisse de prévoyance ne baissera que de 1 %, d'où une perte du pouvoir d'achat de 1,8 % qui s'ajoute à la perte de 1 % subie en janvier 1997 lors de la création du taux réduit.
Quant aux retraités qui vont se trouver pour la première fois assujettis au taux réduit de CSG du fait des modifications des conditions d'exonération - remplacement de la cotisation de référence par le revenu fiscal de référence - ils ont commencé l'année avec une perte de 2,8 % de leur pouvoir d'achat.
Il lui demande quelles dispositions elle compte prendre pour au moins maintenir le pouvoir d'achat de ces catégories de retraités de la SNCF. (N° 251.)
VIII. - M. Christian Bonnet interroge Mme le secrétaire d'Etat au tourisme sur les manifestations célébrant le passage au troisième millénaire.
Vingt mois seulement nous séparent désormais de l'an 2000.
Cette entrée dans le 3e millénaire sera saluée, à l'étranger, par un certain nombre de réalisations ou manifestations, parmi lesquelles on peut citer, en Allemagne, le retour de Berlin au statut de ville-capitale, en Grande-Bretagne, une exposition grandiose sur le temps en cours de montage à Greenwich, en Italie, un jubilé d'une ampleur exceptionnelle, toutes initiatives qui sont susceptibles d'attirer un très grand nombre de touristes venus du monde entier.
Dans le même temps, fidèle en cela à sa tradition d'improvisation, la France paraît prendre un retard inquiétant.
Si un crédit de 400 millions de francs a été ouvert, il n'a été à ce jour ni voté, ni, dès lors, mis en place.
Le message, apparemment retenu sur le plan national « La France, l'Europe, le monde ; un nouveau souffle ! » paraît tout à la fois flou, intellectuel et, dès lors, inassimilable, plus encore pour les étrangers que pour les Français.
Par ailleurs, le logo retenu pour labelliser les lieux et les manifestations du passage d'un millénaire à l'autre apparaît inadapté dans sa fonction d'appel à des touristes potentiels.
Dans de telles conditions, il lui demande s'il ne lui appartient pas de prendre une initiative forte pour fouailler les énergies défaillantes et coordonner des actions jusqu'ici apparemment dispersées. (N° 252.)
IX. - M. Bernard Dussaut appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le travail de réflexion conduit actuellement par les élus des départements concernant la sécurité ferroviaire. Les élus, notamment au sein du conseil général de la Gironde, en concertation avec les directions départementales de l'équipement, se préoccupent vivement de savoir comment aborder la question d'une sécurité accrue des croisements entre les trafics ferroviaires et routiers. Il s'agit d'établir dans un premier temps des priorités dans les dossiers à traiter, puis de décider d'aménagements tendant à améliorer la sécurité : signalétique, ralentisseurs, déviations voire suppression de certains passages à niveau. Il paraît essentiel que ce travail puisse être relayé par les différents partenaires parties prenantes tant au niveau de la réflexion que de la participation financière : Etat, SNCF, Réseau ferré de France, RFF. Il souhairerait avoir des assurances quant aux moyens que l'Etat s'accordera à dégager. (N° 253.)
X. - M. Jean Clouet rappelle à M. le secrétaire d'Etat à la santé que le ministère de la santé publique d'Algérie délivre un diplôme d'Etat de section paramédicale qui comporte une option « infirmière ».
Ce diplôme serait susceptible d'être assimilé au diplôme français correspondant dans des conditions qu'il lui a demandé de lui préciser par lettre en date du 18 juin 1997 suivie par une correspondance de rappel le 10 février 1998.
Ces deux courriers étant restés sans suite, il souhaite à nouveau lui poser cette question dont il attend avec intérêt la réponse. (N° 254.)
XI. - M. Charles Descours attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'application du décret n° 94-564 du 6 juillet 1994 qui fait obligation à la CARMF, la caisse autonome des médecins français, de disposer d'au moins trois mois de trésorerie sur le régime ASV, avantage social vieillesse.
Or, la CARMF ne disposerait plus, aujourd'hui, que de deux à trois semaines de réserves.
Le déficit de ce régime devant être de 400 millions à 500 millions de francs d'ici à la fin de l'année 1998, le paiement de 40 % de ces pensions risque fortement de se poser dès le début de 1999.
Il lui demande donc de lui indiquer la solution qu'elle envisage de prendre pour assurer le paiement de toutes les pensions dues. (N° 255.)
XII. - M. Pierre Martin souhaite interroger Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur l'évolution des postes d'enseignants pour les classes élémentaires dans le département de la Somme envisagée pour la future rentrée scolaire et sur les répercussions de cette situation, qui risque d'altérer la qualité de l'enseignement fourni aux enfants. (N° 257 rectifiée.)
XIII. - M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les conditions d'accueil et d'écoute trop souvent déplorables qui sont réservées aux étrangers dans les services concernés des préfectures. Il souligne que ces étrangers contraints à l'exil par la situation politique ou économique de leur pays d'origine, devraient pouvoir bénéficier d'un entretien répondant aux exigences élémentaires du respect de l'individu dans une démocratie. Bien que reconnaissant la nécessité d'une véritable maîtrise des flux migratoires et d'un contrôle de l'immigration irrégulière, il lui apparaît cependant essentiel de ne pas sous-estimer la complexité et la rigidité des différentes démarches que doivent accomplir les étrangers qui sont souvent considérés comme des clandestins et victimes de propos discriminatoires. En conséquence, il lui demande s'il ne juge pas opportun que les fonctionnaires en charge de l'accueil des étrangers puissent recevoir une formation adaptée. (N° 258.)
XIV. - M. Gérard Delfau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur l'ampleur des dégâts causés au vignoble du Minervois par le gel survenu dans la nuit du 13 au 14 avril 1998. Une majorité de communes a été touchée et la récolte détruite, à un degré rare - parfois jusqu'au 100 % - sans parler des conséquences sur la production dans les prochaines années. Or, ce ne sont pas seulement les revenus des exploitants qui sont compromis. Toute la profession viticole et les élus locaux s'inquiètent, à bon droit, sur les parts de marché récemment conquises et qui risquent d'être définitivement perdues. En effet, il s'agit de véritables entreprises agricoles, lancées sur les marchés les plus concurrentiels, et effectuant une partie sans cesse croissante de leurs ventes à l'international. Elles ont investi, soutenues par les pouvoirs publics, et c'est la collectivité nationale tout entière qui bénéficie, en retour, des rentrées de devises. Aussi, il souhaiterait savoir si les mesures de première urgence annoncées au moment du sinistre seront effectivement mises en oeuvre. Il voudrait connaître, en outre, quelles sont les intentions du Gouvernement pour réformer le fonds de calamités agricoles, qui est gravement défaillant dans ce type de situation. (N° 259).
A seize heures et le soir :
2. Discussion du projet de loi (n° 409, 1997-1998), adopté par l'Assemblée nationale, relatif aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux.
Rapport (n° 429, 1997-1998) de M. Dominique Braye, fait au nom de la commission des affaires économiques et du Plan.
Avis (n° 431, 1997-1998) de M. Lucien Lanier, fait au nom de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale.
Délai limite pour les inscriptions de parole dans la discussion générale : lundi 18 mai 1998, à dix-sept heures.
Délai limite pour le dépôt des amendements : lundi 18 mai 1998, à dix-sept heures.
Personne ne demande la parole ?...
La séance est levée.

(La séance est levée à seize heures quinze.)

Le Directeur
du service du compte rendu intégral,
DOMINIQUE PLANCHON





ORGANISMES EXTRAPARLEMENTAIRES
COMITÉ NATIONAL DES RETRAITÉS ET PERSONNES ÂGÉES

Le 14 mai 1998, M. le président du Sénat a renouvelé le mandat de M. Alain Vasselle, en qualité de membre titulaire, et Mme Marie-Madeleine Dieulangard, en qualité de membre suppléant, pour siéger au sein du Comité national des retraités et personnes âgées.

CONSEIL NATIONAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR PRIVÉ

Le 14 mai 1998, M. le président du Sénat a désigné M. Jean-Philippe Lachenaud, en qualité de membre titulaire, et M. Jacques Legendre, en qualité de membre suppléant, au sein du Conseil national de l'enseignement supérieur privé.

NOMINATION DE RAPPORTEURS
COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES

M. Alain Gournac a été nommé rapporteur de la proposition de loi n° 372 rectifié (1997-1998) de M. Christian Poncelet tendant à alléger les charges sur les bas salaires.
M. André Jourdain a été nommé rapporteur de sa proposition de loi n° 394 (1997-1998) relative au multisalariat en temps partagé.



Le Directeur du service du compte rendu intégral, DOMINIQUE PLANCHON QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Plan d'action gendarmerie 2002

282. - 14 mai 1998. - Traduction du plan de programmation militaire 1997-2002, le plan d'action gendarmerie 2002 a pour ambition d'assurer une meilleure sécurité de la population, tout en favorisant proximité et professionnalisme. Pour autant, malgré l'augmentation des charges de la gendarmerie, l'extension du réseau autoroutier, la progression sensible de l'insécurité dans les communes rurales situées à la périphérie des agglomérations, le plan ne prévoit pas d'augmentation des effectifs professionnels et procède essentiellement à un redéploiement des effectifs. Si le principe du maillage de la gendarmerie nationale sur l'ensemble du territoire est maintenu, M. Gérard César craint toutefois que cette réorganisation et ce redéploiement des effectifs vers les zones périurbaines se traduisent par un affaiblissement de la sécurité dans les zones rurales. Il souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la défense sur ce point et lui demande des précisions sur ses intentions dans la cadre du plan d'action gendarmerie 2002.