4. Généraliser la mise en place de plans de développement durables

Votre rapporteur préconise d'encourager l'élaboration des plans de développement durable pour l'agriculture périurbaine, comme celui en cours de réalisation dans le Sud-Yvelines, car des espaces agricoles " correctement " gérés qui représentent une richesse patrimoniale et un cadre de vie apprécié par la population, ouvrent des perspectives pour une agriculture adaptée au milieu et qui s'inscrit dans la perspective de la nouvelle politique agricole commune.

Dans le cadre de l'expérimentation engagée en 1993 par le ministère de l'agriculture et de la pêche, en liaison avec le ministère de l'environnement, 700 projets, répartis dans cinquante départements, sont en cours d'expérimentation. Les plans de développement durable privilégient une approche globale incluant des thèmes tels que la biodiversité, le patrimoine bâti et le paysage, pour élaborer un projet permettant de concilier de façon cohérente, dans le cadre des systèmes de production, les fonctions d'ordre économique, écologique et social, assurées simultanément par les agriculteurs et les enjeux du territoire sur lequel travaillent ces mêmes agriculteurs.

La mise en oeuvre d'un plan de développement durable, sur la base du volontariat, s'effectue en trois temps :

- le diagnostic de territoire permet d'analyser les enjeux en termes socio-économiques, agricoles et environnementaux, en instaurant un dialogue entre les agriculteurs et les divers acteurs du développement local ;

- le diagnostic agri-environnemental d'exploitation élaboré pour chaque exploitation volontaire permet d'analyser la cohérence du système d'exploitation en termes de durabilité ;

- l'élaboration du projet individuel d'exploitation à partir des deux diagnostics précédents intègre les modifications des pratiques agricoles sur lesquelles s'engage l'agriculteur. Ce projet est examiné par un comité technique regroupant les différents partenaires. Il est soumis à l'agrément du préfet après avis de la commission départementale d'orientation agricole.

L'agriculteur signe alors avec l'Etat un contrat de cinq ans par lequel il s'engage à réaliser les actions prévues par le projet. En contrepartie, il bénéficie de plusieurs aides, notamment des mesures agri-environnementales, même si son exploitation ne se trouve pas dans la zone retenue pour leur application.

Selon le bilan effectué sur un échantillon de 205 contrats, le produit brut d'exploitation ramené à l'unité de main d'oeuvre évoluerait peu, mais les résultats seraient positifs s'agissant de la maîtrise des charges et de l'efficacité économique. En effet, l'endettement diminue de 6 %, le produit brut par UTH 61( * ) augmente de 4 % et le revenu disponible par UTH progresse de 28 % en moyenne.

A compter de 1998, l'expérimentation doit être élargie avec environ 1 500 agriculteurs par an pendant cinq ans ; il serait tout à fait judicieux que l'agriculture périurbaine y soit fortement impliquée.

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