II. UN CENTRE NATIONAL DE LA MUSIQUE : « MAINTENANT OU JAMAIS »

A. UNE IDÉE ANCIENNE...

L'idée de donner une forme de cohérence au secteur de la musique a été évoquée dès 2011. Par un courrier en date du 11 avril 2011, le ministre de la culture de l'époque, Frédéric Mitterrand, confiait à M. Didier Selles, conseiller maître à la Cour des comptes, une mission visant à moderniser le cadre juridique du soutien à la filière. La lettre mentionne l'hypothèse d'un « outil de soutien dédié à ce secteur, inspiré le cas échéant du modèle emblématique que représente le CNC ».

Remis au mois de septembre 2011, le rapport, réalisé par MM. Franck Riester, Didier Selles, Alain Chamfort, Daniel Colling et Marc Thonon intitulé « Création musicale et diversité à l'ère numérique » proposait la création « d'un organisme public, qui pourrait prendre le nom de « Centre national de la musique (CNM) ».

Faute de moyens, le projet fut finalement abandonné en 2012 peu après l'arrivée d'Aurélie Filippetti à la tête du ministère chargé de la culture. Même si le contexte n'est plus le même qu'en 2011, notamment parce que la filière musicale est parvenue depuis lors à sortir de la crise dans laquelle elle était plongée, le constat formulé à l'époque reste pertinent dans ses grandes lignes. La musique bénéficie faiblement des aides publiques, à la différence du cinéma, via les taxes affectées au CNC . Le secteur est par ailleurs toujours éclaté entre plusieurs organismes de soutien et peine à fédérer ses acteurs autour d'une stratégie globale et cohérente.

B. ... RELANCÉE IL Y A DEUX ANS...

Face aux profondes transformations subies par la filière musicale et à l'imbrication croissante entre les secteurs de la musique enregistrée et du spectacle vivant, Françoise Nyssen, alors ministre de la culture, a relancé en 2017 l'idée d'une « maison commune de la musique » en confiant à Roch-Olivier Maistre le soin de rédiger un rapport sur le sujet.

Il a confirmé l'intérêt de créer un établissement public pour donner un nouveau souffle à la politique musicale de l'État « au bénéfice de l'ensemble de la vie musicale, et au premier chef des artistes qui en sont l'âme ». Il y a vu un moyen de faire de nouveau primer l'intérêt général et d'offrir à la filière musicale un cadre lui permettant de se rassembler et de traiter en commun les enjeux susceptibles d'émerger à l'avenir. Il identifiait, dans son rapport, trois principaux besoins : « l'observation, l'appui au développement international et le soutien, dans une optique de diversité culturelle ».

Saluées par l'ensemble de la filière, les conclusions du rapport de Roch-Olivier Maistre ont marqué une étape importante dans la relance du projet. Par une lettre en date du 7 mai 2018, le Premier ministre a confié aux députés Pascal Bois et Émilie Cariou une mission de préfiguration du Centre national de la musique qui s'inscrit dans la droite ligne des travaux de Roch-Olivier Maistre. Le rapport a été remis au mois de novembre 2018. Il présente un état complet de l'industrie musicale, trace le cadre d'un projet ambitieux et propose des hypothèses de financement pour le Centre.

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