B. LA FRANCE EST LE DIXIÈME DONNEUR EN TERMES RELATIFS ET LE CINQUIÈME EN TERMES ABSOLUS

Malgré les intentions exprimées par le Président américain Donald Trump, les États-Unis demeurent le principal donneur en volume, avec 35,3 milliards de dollars d'APD nette en 2017. L'Allemagne et le Royaume-Uni conservent leur deuxième et troisième place, avec une aide qui s'élève respectivement à 24,7 milliards de dollars et 17,9 milliards de dollars. Après deux années de hausse considérable (+ 73 % entre 2014 et 2016), en 2017, l'aide allemande diminue légèrement (- 3,6 %), du fait notamment d'une baisse de l'APD au titre de l'accueil des réfugiés.

La France occupe toujours la cinquième place, avec 11,4 milliards de dollars, en hausse de 15 %.

APD des pays du CAD en 2017

(en millions de dollars)

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE (données 2017 provisoires)

En valeurs relatives, c'est-à-dire au regard du ratio d'aide publique au développement sur le revenu national brut (RNB), les principaux donneurs, en 2017, ont été, dans l'ordre, la Suède, le Luxembourg, la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas. Ces sept pays respectent - ou sont sur le point de respecter - l'objectif d'une APD représentant 0,7 % du RNB .

Légèrement détachés de ce groupe de tête, se trouvent plusieurs pays avec une aide nettement supérieure à la moyenne des pays du CAD (0,31 %), mais éloignés de l'objectif de 0,7 %. Parmi ceux-ci, la France, en dixième position, avec un ratio de 0,43 %, en nette amélioration par rapport aux 0,38 % de 2016. Les États-Unis occupent la vingt-et-unième place, avec 0,18 % de leur RNB.

APD des pays du CAD en 2017

(en pourcentage du RNB)

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE (données 2017 provisoires)

C. LA FRANCE EST NETTEMENT DISTANCIÉE PAR L'ALLEMAGNE ET LE ROYAUME-UNI

Vos rapporteurs spéciaux pointaient l'an dernier la relégation de la France en « deuxième division » des donneurs . Cette analyse demeure pertinente : bien qu'il constitue le cinquième donneur en valeur absolue, notre pays a laissé se creuser au cours des dix dernières années un écart considérable par rapport au Royaume-Uni et à l'Allemagne, qui sont pourtant, à bien des égards, comparables à nous.

Si l'écart s'est réduit par rapport à l'an dernier, l'aide allemande représente toute de même plus du double de la nôtre et l'aide britannique 60 % de plus. Pour la première fois depuis 2010, l'écart est cependant à la baisse et devrait continuer à diminuer, du fait, d'une part, de la hausse de l'aide française et, d'autre part, de la baisse de l'aide allemande aux réfugiés.

Évolution et composition de l'aide française, britannique et allemande

(en dollars de 2016 ; base 100 en 2005)

(en millions de dollars de 2017)

France

Royaume-Uni

Allemagne

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE - les données 2017 sont provisoires

La composition de l'aide de chacun de ces pays montre à nouveau que les différences s'expliquent principalement par le niveau des dons bilatéraux, qui est trois fois supérieur chez nos deux voisins européens . S'agissant de l'Allemagne, les dépenses en faveur des réfugiés, qui ne sont toutefois comptabilisées qu'une seule année, expliquent aussi une certaine partie de l'écart (5,5 milliards de dollars en plus en Allemagne par rapport à la France).

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