B. SIX PAYS RESPECTENT L'OBJECTIF DES 0,7 % DONT LE ROYAUME-UNI ET DÉSORMAIS L'ALLEMAGNE

Les États-Unis demeurent le principal donneur en volume, avec 33,6 milliards de dollars d'APD nette en 2016. Le Royaume-Uni (18 milliards de dollars) abandonne la deuxième place à l'Allemagne , dont l'aide croît de façon considérable (+36 % en volume) pour la seconde année consécutive (+ 26 % en volume en 2015). En deux ans, son APD est passée de 16,2 milliards à 24,7 milliards de dollars. Cette hausse s'explique notamment par les dépenses d'accueil des réfugiés, qui représentent 25 % de son APD totale. La France occupe la cinquième place, avec 9,5 milliards de dollars.

APD des pays du CAD en 2016

(en milliards de dollars)

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE - les données 2016 sont provisoires

En valeurs relatives, c'est-à-dire au regard du ratio d'aide publique au développement sur le revenu national brut (RNB), les principaux donneurs, en 2016, ont été, dans l'ordre, la Norvège, le Luxembourg, la Suède, le Danemark, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Ces six pays sont les seuls à respecter l'objectif d'une APD représentant 0,7 % du RNB, dont l'Allemagne pour la première fois .

Avec un ratio de 0,38 % en 2016, soit à peine mieux qu'en 2015, la France perd une place et se classe douzième, devant l'Espagne mais derrière l'Autriche. Son APD demeure en dessous de l'effort moyen des pays du CAD . Les États-Unis occupent la vingtième-deuxième place, avec 0,18 % de leur RNB.

APD des pays du CAD en 2016

(en pourcentage du RNB)

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE - les données 2016 sont provisoires

C. LE RISQUE DE DÉCLASSEMENT PAR RAPPORT À L'ALLEMAGNE ET AU ROYAUME-UNI

Si elle conserve une place importante parmi les pays donateurs (cinquième donneur en montant), l'évolution des dix dernières années a conduit la France à être reléguée en « seconde division » : un écart profond s'est creusé entre, d'une part, les États-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni et, de l'autre, la France et le Japon, qui sont distanciés par le peloton de tête, tout en conservant un écart important avec les poursuivants. L'aide allemande représente près de trois fois la nôtre et l'aide britannique le double environ. La divergence des trajectoires française, allemande et britannique est frappante et préoccupante . Le graphique ci-dessous la retrace depuis 2005, sachant que l'aide de chacun de ces trois pays était à peu près équivalente cette année-là (un peu plus de 10 milliards de dollars de 2015 pour la France et l'Allemagne et presque 11 milliards pour le Royaume-Uni).

Évolution et composition de l'aide française, britannique et allemande

(en millions de dollars de 2015 ; base 100 en 2005)

(en millions de dollars de 2016)

Allemagne

Royaume-Uni

France

Source : commission des finances du Sénat à partir de données de l'OCDE - les données 2016 sont provisoires

La composition de l'aide de chacun de ces pays montre que les niveaux de l'aide multilatérale restent relativement proches. Les différences d'aide bilatérale s'expliquent tout d'abord par le fait que l'Allemagne a consenti un effort considérable en faveur des réfugiés (6,2 milliards de dollars contre environ 500 millions de dollars pour la France et le Royaume-Uni). Mais le décrochage de la France s'explique avant tout par un montant de dons beaucoup moins important : il ne représente qu'un tiers de celui de ces deux autres pays européens.

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