B. LE CNC DANS LA DURÉE : UN SOUTIEN CONSTANT

Depuis sa création en 1946, le CNC incarne la politique de l'État en faveur du cinéma. Il aura ainsi permis successivement à la fin de la seconde guerre mondiale de protéger et développer un cinéma français puissant face aux productions hollywoodiennes, dans les années 80 d'accompagner la montée en puissance de la télévision, aujourd'hui, d'adapter notre exception culturelle à l'arrivée des plateformes de streaming. Son succès est tel que les autres secteurs le prennent en exemple, comme la musique avec le Centre national de la musique (CNM).

Sur longue période, l'action du CNC s'inscrit dans une forme de permanence .

Ainsi :

ü Le produit des taxes affectées demeure relativement constant sur la période, de même que les dépenses de soutien - hors plan lié à la crise pandémique .

Produit des taxes et dépenses de soutien depuis 2014

Le produit des taxes affectées demeure relativement constant sur la période, de même que les dépenses de soutien - hors plan lié à la crise pandémique. Cela est à mettre au crédit des pouvoirs publics , qui ont su maintenir les ressources du Centre en faisant évoluer la législation, ce qui a permis d'offrir à la profession un cadre relativement stabilisé.

ü Les montants consacrés au cinéma et à l'audiovisuel évoluent peu

Cette stabilité est confirmée par les soutiens respectivement attribués à l'audiovisuel et au cinéma, qui demeurent relativement constants. En particulier, on n'observe pas de déformation en faveur de l'audiovisuel comme cela avait pu être évoqué.

Dépenses de soutien dans le cinéma
et l'audiovisuel

Le niveau maintenu des aides au cinéma doit tout particulièrement être souligné, l'audiovisuel prenant une part de plus en plus importante qui ne se traduit pas par un surcroit d'aide en sa faveur .

ü Les systèmes de soutien mis en place par le CNC ont permis à la production nationale de résister aux conséquences de la crise pandémique et de rattraper presque intégralement une année 2020 qui n'aura malgré tout pas connu d'arrêt.

Nombre de films produits

La hausse de 100 films entre 2020 et 2021 s'explique notamment par la combinaison de deux facteurs :

ü la pérennisation tout au long de l'année du Fonds d'indemnisation pour la reprise des tournages qui permet de couvrir les dépenses supplémentaires occasionnées par une interruption temporaire ou définitive d'une production due à la covid ;

ü la poursuite jusqu'en octobre 2021 de la majoration du soutien automatique à la production investi par le producteur à l'occasion de la mise en production d'un nouveau film.

Ce phénomène de rattrapage s'observe avec les dépenses de tournage en France en 2021 , calculées sur la base des oeuvres bénéficiaires d'un soutien fiscal. Elles ont ainsi progressé de plus d'un tiers, soit 720 millions d'euros, par rapport à la dernière année de référence 2019.

de dépenses de tournage en France en 2021

En hausse de 33 % par rapport à 2019

Il n'est cependant pas certain que les tournages de films français se maintiennent à ce niveau en 2023. Ainsi, les prévisions de dépenses du crédit d'impôt dédié prévoient une baisse de 160 millions d'euros à 101 millions en 2023.

Il existe donc un risque à ne pas négliger à l'horizon 2024 d'un « assèchement » des productions françaises, d'autant plus que le contexte économique est peu favorable à la prise de risque .

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