III. L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS : LA FRANCE EN PERTE DE VITESSE ?

Des crédits de bourses étudiantes de

Une forte augmentation de la mobilité étudiante dans le monde

La France au

en hausse de 10 %

en 5 ans

rang des pays d'accueil en 2019 (4 places perdues en 10 ans)

En 2019-2020, la France a accueilli 370 000 étudiants étrangers (+3 %), dont 51 % originaires d'Afrique ou du Moyen-Orient (+33 % en cinq ans), 25 % d'Europe (+17 %), 15 % d'Asie ou d'Océanie (+11 %) et 9 % des Amériques (+21 %).

L'accueil d'étudiants étrangers est un investissement en termes d'influence. Or, dans un contexte de plus en plus concurrentiel, la France est en perte de vitesse.

En dix ans, la France est passée du 3 ème au 7 ème rang des pays d'accueil. Alors qu'elle était auparavant le premier pays non anglophone, elle est désormais devancée par l'Allemagne, la Russie et le Canada.

La France pourrait être bientôt dépassée par les Émirats Arabes Unis qui mènent une politique d'attractivité dynamique et occupent la 8 ème place.

Pour l'accueil d'étudiants européens, la France n'est qu'à la 9 ème place, après la Turquie, l'Italie et la Pologne.

La crise ne devrait toutefois pas aggraver cette situation, car la France est restée l'un des rares pays ouverts aux étudiants étrangers, accueillis au titre du « motif impérieux ». L'enseignement à distance a été développé tout en maintenant autant que possible des enseignements en « présentiel », ce qui n'a pas été le cas dans tous les pays. De nombreux étudiants ont toutefois rencontré de grandes difficultés durant cette période.

Les bourses étudiantes figurent parmi les rares postes du P185 en augmentation, à 64 M€ (+6 M€). Il ne s'agit en réalité que d'un retour au niveau antérieur à la pandémie de covid-19, après une baisse de 9 % l'an dernier.

Il est urgent de répondre aux remarques formulées par la Cour des comptes, dans son rapport de 2019 sur la mobilité internationale des étudiants. Ce rapport a en effet mis en évidence la dispersion de la gouvernance de cette politique d'accueil, caractérisée par une coordination lacunaire, une déconnexion entre mobilités entrante et sortante, et une attention insuffisante à la réussite des étudiants. Si Campus France gère les bourses, leur attribution est décidée par le MEAE et par les ambassades.

Étant donné la forte concurrence entre États, la politique des bourses doit devenir plus visible, avec l'instauration d'une « marque » dédiée, des appels à candidatures mondiaux et un recrutement selon des critères unifiés, ce qui passe par une transformation de la gouvernance.

Cette transformation de la gouvernance doit permettre de réduire l'écart mis en évidence par la Cour des comptes, de l'ordre de 10 M€ en 2018, entre le montant prévu pour les bourses d'études sur le programme 185 et le montant effectivement consommé.

Comme pour l'AEFE, le nouveau contrat d'objectifs et de moyens de Campus France doit être transmis rapidement pour avis aux commissions parlementaires compétentes, le précédent ayant expiré en 2020. Il est souhaitable que ce COM comporte des indications en termes non seulement d'objectifs mais aussi de moyens afin de donner des perspectives de long terme à la politique des bourses et de l'inscrire dans une stratégie cohérente de regain d'attractivité à l'horizon 2030.

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