II. LE RÉSEAU CULTUREL FRANÇAIS : UNE MONTÉE EN PUISSANCE EST INDISPENSABLE

Une dotation pour opérations aux instituts français de

Des subventions aux alliances françaises de

Une subvention à l'Institut français de

stable

stable

stable

Le Ministre de l'Europe et des affaires étrangères doit détailler prochainement une « feuille de route influence ». Dans l'attente, ce projet de loi de finances comporte quelques éléments saillants : une contribution à l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (5 M€), un soutien aux postes pour promouvoir les industries culturelles et créatives (1,6 M€), une relance spécifique aux États-Unis à travers la Villa Albertine (1 M€), ou encore le développement de campus franco-étrangers dans la zone indopacifique notamment (1 M€). Le budget et les effectifs du réseau culturel public sont globalement stables : 585 emplois sous plafond du ministère sur le P185 (auxquels il faut ajouter 1 065 emplois sur le P209) et 3 411 emplois d'agents de droit local, qui font l'objet d'un autre plafond, également stable.

92 instituts français
6 centres culturels binationaux
22 instituts français de recherche à l'étranger (IFRE)

832 alliances françaises

dont 440 conventionnées et/ou soutenues par le MEAE

Dans un monde qui est devenu le théâtre de véritables guerres d'influence, certains pays ont bien compris l'impact des réseaux culturels, qui sont de puissants outils de diplomatie linguistique, culturelle et économique.

Créé en 2004, le réseau des instituts Confucius compterait 525 instituts dont 18 en France. Ce réseau vient s'insérer au sein d'universités étrangères, tout en restant contrôlé par un organisme émanant de l'administration chinoise (le Hanban).

Dans ce contexte, il est nécessaire de revenir à une logique de remontée en puissance du réseau. La numérisation est indispensable mais ne doit pas devenir le prétexte à un recul des implantations physiques du réseau culturel. En 2019, le MEAE a décidé la fermeture de 4 instituts français (IF Amérique centrale, IF Brésil, IF Norvège, Centre culturel français Canada), dont les recettes de cours n'étaient pas jugées significatives au regard de dépenses de fonctionnement. Une partie de leurs agents de droit local ont rejoint les effectifs des services des ambassades. Cette politique est quelque peu erratique puisque, s'agissant de l'IF Norvège, après nouvel examen, il a été décidé de conserver un établissement à autonomie financière (EAF) pour maintenir un cadre propice à de nombreux partenariats, notamment scientifiques, noués avec les institutions locales. Lorsque ce ne sont pas les EAF qui ferment, ce sont parfois des antennes, à l'image de celles de Stavanger en Norvège en 2019 ou de Valence en Espagne en 2020.

La création d'un institut français à Erevan (Arménie) serait particulièrement bienvenue, dans ce pays en proie comme le Liban à de grandes difficultés, où des puissances telles que la Russie ou la Chine développent leur influence.

Le statut des établissements à autonomie financière (EAF), c'est-à-dire des instituts français, doit être consolidé dans le cadre de l'examen de la proposition de loi organique relative à la modernisation de la gestion des finances publiques. Ce point est d'autant plus crucial que les EAF s'autofinancent à hauteur de 70 %. La question, pendante depuis plusieurs années, semble en voie de résolution.

Le réseau des alliances françaises doit être soutenu. En 2020, les alliances ont en effet subi une baisse de 24 % de leur chiffre d'affaires en raison de la crise. Le nombre d'apprenants a chuté de 22 %. L'enseignement à distance aiguise la concurrence. Ces alliances, autofinancées à 90 %, sont un modèle pertinent de diffusion de la langue et de la culture françaises, à un coût relativement modeste pour le contribuable. Il convient de continuer à soutenir les alliances en difficulté et de veiller à ce que la crise n'ait pas d'effet structurel à long terme sur le réseau.

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