B. UNE AUGMENTATION DE LA DOTATION POUR 2018 QUI S'EXPLIQUE PRINCIPALEMENT PAR DES IMPÉRATIFS DE SÉCURITÉ

Le renforcement des moyens de sécurité alloués à la présidence de la République comporte plusieurs volets dont l'addition conduit à une majoration de 3 % du budget en 2018, dans un contexte caractérisé par un état de vigilance maximale.

S'agissant de la sécurité des personnes, l'effectif du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) a été augmenté de 14 équivalents temps plein. L'effectif était tombé de 89 fonctionnaires en 2011 à 63 en 2017 et ne permettait plus au GSPR, dans un contexte d'insécurité toujours très élevée, d'exercer pleinement ses missions.

L'augmentation des effectifs affectés à la sécurité s'accompagne d'un accroissement des moyens de contrôle et de prévention des risques à la présidence de la République. Ce renforcement concerne les moyens du GSPR et du commandement militaire : blindage des véhicules d'escorte, renouvellement du parc radio, de géolocalisation, des moyens de dépoussiérage et des équipements individuels d'entraînement et de protection ; achat et maintenance de nouveaux matériels de sécurité, de protection périmétrique, de contrôle et de détection et mise à niveau du parc de vidéo-surveillance. Ce renforcement des moyens de sécurité explique en partie la hausse de la dotation sollicitée. Lors de son audition 9 ( * ) par votre rapporteur, M. Patrick Strzoda, préfet, directeur de cabinet du Président de la République, a par exemple souligné que le blindage d'un véhicule revenait à environ 800 000 euros, en plus du coût d'acquisition dudit véhicule.

Au-delà de la sécurité des personnes et des biens, les risques portent également sur les systèmes de télécommunications et d'informatique. Dans ce domaine, conformément aux conclusions de l'audit de l'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), les effectifs du service chargé des télécommunications et de l'informatique ont été consolidés avec la création d'une cellule de sécurité opérationnelle auprès du chef de service et le renforcement des équipes d'administration.

Par ailleurs le Data Center requiert des investissements complémentaires pour répondre aux recommandations de l'audit de l'ANSSI. Ceux-ci se traduisent par la mise en place d'une infrastructure de sauvegarde qui permettra d'assurer, en cas de crise majeure ou importante affectant le centre informatique, la reconstruction de son infrastructure et la remise en route des applications supportant l'activité. Dans le même souci de sécurisation de la transmission et de l'archivage des données, il est également prévu de poursuivre la modernisation de l'équipement des salles informatiques du palais de l'Élysée et plus généralement du câblage informatique des bâtiments.

En outre, la dotation pour 2018 doit permettre de couvrir le déplacement des locaux de l'antenne spéciale de transmission de l'Élysée (ASTE) qui est absolument essentielle afin d'assurer la sécurisation des échanges du Président de la République avec ses principaux interlocuteurs étrangers. Celle-ci est constituée d'équipes permanentes de personnels implantées au palais de l'Élysée destinées à mettre en oeuvre et à exploiter les systèmes d'information sécurisés de l'état-major particulier du Président de la République dont relève le centre de transmissions gouvernemental qui agit comme opérateur pour le compte du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

Ce centre de transmission comprend des personnels spécialisés dans la mise en oeuvre et l'administration de systèmes de télécommunications sécurisées. Le Président de la République doit en effet être en mesure de communiquer de manière sécurisée avec les forces armées, où qu'il se trouve dans le monde.

La présidence et les services du Premier ministre ont décidé de conférer un rôle interministériel à l'ASTE, tout en la maintenant au sein du palais de l'Élysée, afin de conserver l'usage prioritaire de ses moyens pour le président, et de garantir la réactivité nécessaire en temps de crise. Dans le cadre de ce projet d'opérateur interministériel, les capacités techniques et humaines de l'ASTE doivent être renforcées. La montée en puissance de l'ASTE doit s'accompagner d'un changement de locaux. Les moyens nécessaires à cette opération seront pris en charge conjointement par la présidence, pour 415 000 euros, et par le SGDSN.


* 9 Entretien effectué le 26 octobre 2017 à la présidence de la République

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