B. CENTRER LES ASSISES DES OUTRE-MER SUR LA SÉLECTION ET LE SOUTIEN DE PROJETS DE DÉVELOPPEMENT À LONG TERME PORTÉS PAR DES ENTREPRENEURS ULTRAMARINS

Les Assises des outre-mer, lancées le 4 octobre 2017, dureront sept mois et bénéficieront d'une « traduction budgétaire », selon le Gouvernement.

Comme l'a rappelé la ministre des Outre-mer, il s'agit de la mise en oeuvre d'un engagement du Président de la République destiné à favoriser la « construction des outre-mer de demain ». Les acteurs ultramarins - pouvoirs publics, monde de l'économie et société civile - ont été appelés à se concerter pour élaborer le Livre bleu outre-mer, socle des politiques publiques ultramarines du quinquennat. Le site internet www.assisesdesoutremer.fr permet d'y associer tous les citoyens.

L'ORGANISATION ET LES ÉTAPES DES ASSISES D'OUTRE-MER

Au centre du processus, l'équipe Projets ultramarins aura pour mission de trier et de faire émerger des projets structurants pour les territoires d'outre-mer.

Une première phase de diagnostic, qui se clôt le 22 novembre, permettra d'orienter les travaux des ateliers nationaux et locaux qui se tiendront jusqu'à janvier 2018. Il s'agit de déterminer les grandes priorités pour chacun des territoires : équipements publics, développement économique, emploi, environnement, santé, jeunesse, culture, sécurité...

Puis une consultation numérique sera lancée sur le site Internet des Assises entre le 15 janvier et le 28 février 2018 auprès des citoyens sur les premières propositions ou réformes des politiques publiques pour l'outre-mer.

Enfin la synthèse de l'ensemble des travaux aboutira à la rédaction du Livre bleu outre-mer au Printemps 2018, Thierry Bert, le rapporteur général des Assises.

Parallèlement, l'équipe Projets ultramarins sera aussi le jury d'un concours d'innovation des initiatives ultramarines. À partir du 18 octobre, chaque citoyen porteur d'un projet pour son territoire peut poster sa candidature sur le site Internet des Assises jusqu'au 31 janvier 2018. Une présélection des projets sera faite en février pour ouvrir ensuite en mars la phase de vote du public. La sélection finale aura lieu en mars et les projets labélisés bleu outre-mer présentés au Printemps 2018. Les lauréats bénéficieront d'un accompagnement financier et technique pour concrétiser ou faire grandir leurs projets.

Dix-sept personnalités composent l'Équipe Projets Ultramarins : Mémona Hintermann-Affejee, conseillère au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ; Céline Lazorthes, fondatrice et présidente du groupe Leetchi ; Audrey Pulvard, présidente de la Fondation Nicolas Hulot ; Joëlle Prevot Madere, membre du Conseil Économique et Social ; Rozette Issouf, Psychologue ; Guy Claireaux, professeur d'université dans le domaine scientifique ; Jean François Delfraissy, président du comité national consultatif d'éthique ; Jean Etienne Antoinette, membre du Conseil Économique et Social ; Nassir Goulamaly, directeur général du groupe Océinde ; Gaël Lagadec, professeur d'économie et président de l'université de Nouvelle-Calédonie ; Pascal Legitimus, comédien, réalisateur et producteur ; Jean-Marc Mormeck, délégué à l'Égalité des chances des Français d'outre-mer ; Gaël Musquet, PDG de CX Links ; Bernard Ramanantsoa, ancien directeur d'HEC et Dominique Restino, Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris. Deux autres personnalités, en provenance de Polynésie, viendront compléter cette liste.

En ouvrant les Assises des outre-mer, la ministre a elle-même indiqué comprendre que certains puissent avoir des doutes sur ce processus.

Au cours des entretiens organisés pour élaborer le présent avis budgétaire, certaines réserves se sont, en effet, manifestées : comment ne pas rappeler que la France est, trop souvent, « championne du monde des diagnostics » ?

L'audition du Coordinateur de ces assises a en partie rassuré votre rapporteur sur ce processus qui a besoin d'être guidé par une personnalité qui conjugue hauteur de vue et réalisme. Le but fondamental de ces assises n'est pas tant de réitérer des préconisations déjà largement connues que de faire émerger et soutenir une nouvelle génération d'entrepreneurs ultramarins dans un « écosystème » affermi. Il est également vrai que les financements ont à eux seuls un impact économique limité : il ne suffit pas, par exemple, d'acquérir des bateaux de pêche avec des crédits d'investissement - encore faut-il trouver une main-d'oeuvre adéquate et faire appel à de jeunes entrepreneurs compétents. Or les talents sont insuffisamment mobilisés et l'exemple d'une ultramarine ayant mis en place au Mozambique des installations de congélation très haut de gamme qui conservent parfaitement les saveurs du poisson mérite d'être cité.

Votre commission a donc choisi de faire confiance aux assises pour stimuler un nouvel élan fondé sur l'intraduisible mécanisme de « bottom up » qui vise à mobiliser le développement en commençant par la base.

Budgétairement, votre rapporteur pour avis estime beaucoup trop optimiste de penser que la seule activation des crédits programmés pour 2018 sera suffisante pour financer les projets de qualité qui seront sélectionnés. La ministre a d'ailleurs prévu, en cas de besoin, d'un projet de loi spécifique pour prolonger ces Assises.

Page mise à jour le

Partager cette page