Question de M. KANNER Patrick (Nord - SER) publiée le 16/12/2021

M. Patrick Kanner attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les rémunérations dans les centres de vaccination.
Les difficultés logistiques liées notamment aux modalités de conservation des vaccins ARNm au démarrage ont contraint les pouvoirs publics à choisir le modèle des centres de vaccination alors que la France dispose d'un maillage territorial exceptionnel constitué par des soignants de proximité ayant la confiance de la population, médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, centres de protection maternelle et infantile (PMI) et centres de santé du travail, capables de vacciner plus d'1 million de patients par jour sans avoir un tel déploiement de centres de vaccination. Ce modèle a pour effet de déstabiliser l'équilibre du système de santé de ville et hospitalier.
Les démissions massives en ville et en milieu hospitalier du personnel soignant ne sont pas dues seulement à une surcharge de travail, mais également à la rémunération attractive en centre de vaccination ne laissant aucune chance au système de soins habituel de pouvoir rivaliser.
En effet, sans condition de nombre d'actes, l'heure du personnel est payée entre 50 et 100 euros nets contre 12 et 22 euros nets de l'heure pour le personnel en ville et à l'hôpital.
Depuis plusieurs mois les structures de santé, hospitalières et de ville voient leurs personnels se déplacer vers les centres de vaccination.
Dès lors, il lui demande pourquoi une partie du personnel médical s'est vue transformée exclusivement en vaccinateurs de centres de vaccination en abandonnant son cœur de métier alors qu'il est maintenant possible, grâce à la validation de conditions de conservation plus souple, d'inclure la vaccination dans son cœur de métier.

Par ailleurs, il ne semble raisonnable de rationner les quantités de vaccins en médecine de ville sans tenir compte des capacités de vaccination de chacun des professionnels indépendants. L'ouverture programmée des 300 centres de vaccination dissuade la médecine de ville de s'impliquer massivement dans la vaccination.
La baisse prévue des rémunérations en centre de vaccination ne serait pas suffisante pour permettre à l'ensemble du personnel de réintégrer leur structure de santé habituelle et de rééquilibrer notre système de santé. Il lui demande s'il ne vaudrait pas mieux aligner les rémunérations des centres de vaccination, la médecine de ville et les hôpitaux.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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