Question de M. SOL Jean (Pyrénées-Orientales - Les Républicains) publiée le 02/12/2021

M. Jean Sol attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur le besoin de financement nécessaire à l'ouverture de nouvelles lignes de trains de nuit.
L'étude du développement de nouvelles lignes de trains d'équilibre du territoire (TET) datée du mois de mai 2021 insistait sur la nécessité d'investissement dans du matériel roulant tel que des voitures et locomotives. En effet, pour un réseau de 25 trains de nuits, l'étude préconisait 600 voitures et 60 locomotives pour un montant de 1,5 milliard d'euros.
Aujourd'hui, seulement 144 millions d'euros ont été investis depuis 2018 en faveur des trains de nuit. Cela semble insuffisant au regard des fortes attentes des usagers et des collectivités comme en témoigne la pétition « oui au train de nuit » signée par plus de 200 000 personnes.
Les lignes de trains de nuit sont en effet porteuses d'emploi, écologiques, abordables et nécessaires au développement des collectivités. Ces dernières sont aussi surtout indispensables pour relier les territoires les plus éloignés.
Ainsi, il lui demande si le Gouvernement entend investir davantage sur le matériel nécessaire à l'ouverture de nouvelles lignes de trains de nuit et si plus précisément il compte renouveler le matériel vétuste de la ligne Paris-La Tour de Carol.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 26/01/2022

Réponse apportée en séance publique le 25/01/2022

M. le président. La parole est à M. Jean Sol, auteur de la question n° 1962, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Jean Sol. Madame la secrétaire d'État, je souhaite attirer votre attention sur le besoin de financement nécessaire à l'ouverture de nouvelles lignes de trains de nuit.

L'étude du développement de nouvelles lignes de trains d'équilibre du territoire (TET), datée du mois de mai 2021, insistait sur la nécessité d'investir dans le matériel roulant, tel que des voitures et des locomotives.

En effet, pour un réseau de 25 trains de nuit, l'étude préconisait l'acquisition de 600 voitures et de 60 locomotives, pour un montant de 1,5 milliard d'euros.

Or, depuis 2018, 144 millions d'euros seulement ont été investis en faveur des trains de nuit. Ce montant semble insuffisant au regard des fortes attentes des usagers et des collectivités, comme en témoigne la pétition « Oui au train de nuit » signée par plus de 200 000 personnes.

Madame la secrétaire d'État, le Gouvernement a annoncé un ambitieux projet de multiplication des trains de nuit entre 2026 et 2030, pour un montant total de 800 millions d'euros.

À quelle hauteur l'exécutif entend-il investir pour le matériel nécessaire à l'ouverture de ces nouvelles lignes de trains de nuit ? Plus précisément, compte-t-il renouveler le matériel vétuste de la ligne Paris-Latour-de-Carol ? Enfin, pouvez-vous me dire si le concept d'« hôtel sur rails » est à l'étude, au-delà du projet de la start-up française Midnight Trains ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur Sol, c'est avec beaucoup de plaisir et de joie que je réponds à votre question, puisque, alors députée et rapporteure du projet de loi d'orientation des mobilités, j'avais moi-même défendu l'indispensable relance des trains de nuit et élaboré un rapport, qui me permet de vous présenter aujourd'hui les nombreuses avancées et les perspectives tout aussi enthousiasmantes en la matière.

Cette offre de transport est effectivement nécessaire, non seulement en termes d'aménagement du territoire, mais aussi pour remédier à l'absence d'alternatives. Il s'agit d'une offre de transport longue distance à la fois écologique et sociale.

En 2017, il ne restait que deux lignes de trains de nuit au niveau national. Ces lignes ont tout d'abord été remises en service par le Gouvernement, au printemps 2021 pour le Paris-Nice, et depuis quelques semaines pour le Paris-Tarbes-Lourdes. Les voyageurs sont au rendez-vous, puisque nous disposons de très bons chiffres de fréquentation.

Nous avons en outre annoncé la relance du train de nuit Paris-Aurillac pour la fin 2023.

De son côté, la SNCF, avec ses partenaires allemand et autrichien, a mis en place, en décembre 2021, le train de nuit Paris-Vienne. Elle envisage désormais de relancer la ligne Paris-Berlin pour fin 2023.

L'élan en faveur de la mise en place d'un nouveau réseau de trains de nuit se poursuit, puisque de nouvelles lignes sont annoncées d'ici 2030.

Le développement de ces lignes implique, comme vous l'avez souligné, monsieur le sénateur, un renouvellement du matériel roulant, dont le coût s'élèverait au total, selon nos estimations, à 800 millions d'euros.

Les réflexions sont en cours pour affiner les besoins. L'objectif d'un développement des lignes de trains de nuit sera visé à la fois au niveau national et pour toute l'Europe.

Pour terminer, j'évoquerai l'effort consenti en faveur de la ligne de nuit Paris-Latour-de-Carol, qui bénéficie de la rénovation de son matériel roulant.

Ce programme qui concerne toutes les lignes nationales s'achèvera au milieu de l'année 2023 et représente un investissement global de 130 millions d'euros, montant qui sera intégralement financé par l'État, dont 100 millions d'euros le seront dans le cadre de France Relance.

C'est vous dire, monsieur le sénateur, tout l'intérêt que nous portons au redéploiement des trains de nuit.

M. le président. La parole est à M. Jean Sol, pour la réplique.

M. Jean Sol. Merci de votre réponse, madame la secrétaire d'État.

Comme vous le savez, les lignes de trains de nuit répondent à un véritable besoin. Celles-ci sont en effet créatrices d'emplois, écologiques, abordables et nécessaires au développement des territoires. Elles sont aussi et surtout indispensables pour désenclaver et relier les territoires les plus éloignés des grands axes de circulation.

Nous ne pouvons donc pas attendre et comptons sur votre réactivité et, surtout, sur votre volonté d'agir le plus rapidement possible pour nos usagers.

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