Question de M. THÉOPHILE Dominique (Guadeloupe - RDPI) publiée le 28/10/2021

M. Dominique Théophile attire l'attention de Mme la ministre de la mer sur la prévention des événements climatiques extrêmes et sur le rôle des territoires d'outre mer en matière de coopération régionale et internationale. Les travaux du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ont démontré la vulnérabilité des territoires d'outre mer à l'augmentation du niveau des mers et à l'intensification des événements climatiques extrêmes, en raison de leur situation géographique et océanique, et de la forte littoralisation de leur habitat et de leurs activités économiques. Particulièrement menacés, ces territoires - et les antennes territoriales de Météo France qui s'y trouvent - sont pourtant amenés à jouer un rôle central dans les années à venir pour comprendre et prévenir ces risques.
Il lui demande ainsi s'il est envisagé, dans le cadre de la prochaine stratégie nationale pour la mer et le littoral, d'améliorer le réseau d'observation situé dans les outre mer, et dans quelle mesure il est possible d'accroître notre coopération avec les pays voisins, compte tenu du rayonnement et du rôle moteur de la France en la matière.

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Réponse du Ministère de la mer publiée le 05/05/2022

La stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML), adoptée pour 6 ans en février 2017, a pour objectif d'encadrer la politique maritime française.  En 2023, une nouvelle stratégie plus opératoire, clarifiant notamment ses objectifs, en matière de gestion des espaces et des usages maritimes, doit voir le jour. Alors que sur le territoire métropolitain la SNML se décline sous la forme de Documents stratégiques de façade (DSF), ce sont des Documents stratégiques de bassin maritime (DSBM) qui présentent les adaptations de la SNML dans les quatre bassins maritimes ultramarins. La rédaction de ces DSBM est co-piloté par les exécutifs locaux et les services de l'État, en lien étroit avec les Conseils maritimes ultramarins (CMU). Ces documents visent notamment à : - partager l'état des lieux sur l'environnement marin, les activités littorales et maritimes et les enjeux associés ; - développer une stratégie et un cadre d'action pour 6 ans en matière de protection de l'environnement, de prévention des risques, d'acquisition de connaissances et de développement durable des activités ; - de proposer, à travers un travail cartographique, une première planification de l'espace maritime ; - de nourrir les réflexions et définir les besoins en matière d'adaptation des territoires littoraux au changement climatique. Le réchauffement global et l'augmentation des aléas climatiques qui l'accompagnent imposent une meilleure anticipation des évènements météorologiques et une planification plus fine des actions à mettre en œuvre sur les territoires, tant préventives, en amont, que d'urgence, en aval d'un phénomène environnemental. De ce point de vue, les territoires ultramarins méritent une attention particulière car à la fois plus vulnérables et moins bien outillés pour faire face. Réduire la vulnérabilité des terres ultramarines passe ainsi notamment par la  : - meilleure prise en compte des risques cycloniques et sismiques dans le bâti ; - le développement de réseaux de surveillance. Concernant ce dernier point, Météo France opère aujourd'hui 9 dispositifs de vigilance (vent violent, orages, avalanches, neige-verglas, canicule, grand froid, pluie-inondation, vagues-submersion et crues) avec quatre niveaux (pas de vigilance, attentif, très vigilant, vigilance absolue). Ces dispositifs, bien que présents à différents degrés dans les bassins ultramarins, y ont un rôle essentiel. En effet, de la qualité de leurs prévisions dépendront non seulement l'efficacité des mesures de protection, mais également l'ampleur et les coûts des mesures de réparation. Ce sont là des problématiques qui entrent très naturellement dans le champ de la Stratégie nationale pour la mer et le littoral.

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