Question de Mme VARAILLAS Marie-Claude (Dordogne - CRCE) publiée le 28/10/2021

Mme Marie-Claude Varaillas attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation dramatique du peuple palestinien, particulièrement dans la bande de Gaza toujours soumise à blocus par Israël et l'Égypte.
L'organisation des Nations unies (ONU) estime que ce blocus aurait couté 17 milliards de dollars au territoire palestinien, soit 6 fois la valeur de son produit intérieur brut (PIB). La proposition récente par Israël d'un « plan de développement » de la bande de Gaza, le plan « Lapid », ne viendra pas changer fondamentalement la situation de celle-ci. Le gouvernement israélien prétend en effet vouloir « améliorer » les conditions de vie dans l'enclave palestinienne grâce à un plan économique, mais celui-ci serait soumis à conditions. Toute attaque contre Israël serait notamment soumise à une réplique « plus forte que par le passé ». Cette perspective est inquiétante quand on considère que les seuls affrontements du mois de mai dernier ont fait 260 morts palestiniens et 13 morts israéliens.
Cette menace à peine voilée est dénoncée par les Palestiniens, qui ne voient pas dans le plan « Lapid » une perspective de développement économique. Surtout, il ne peut faire oublier que le blocus de Gaza représente une violation du droit international et du droit humanitaire.
C'est pourquoi elle lui demande d'agir au sein du conseil de sécurité pour obtenir la fin des violences et des sanctions fermes contre cette violation du droit international que constitue le blocus de la bande de Gaza.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 20/01/2022

La France a exprimé sa grave préoccupation face à l'escalade de tensions, en mai dernier, entre la bande de Gaza et Israël et salué la cessation des hostilités intervenue le 21 mai 2021, qui a interrompu un cycle de violences dont le bilan humain fût lourd pour les populations civiles. Cette cessation des hostilités a été le fruit d'efforts diplomatiques collectifs auxquels la France a pris toute sa part, en coordonnant ses efforts bilatéraux avec les États-Unis, l'Egypte et la Jordanie. Ce dernier conflit a encore aggravé les conditions de vie de la population de la bande de Gaza et y a accentué la crise humanitaire structurelle que connaît ce territoire. La France est pleinement engagée pour contribuer à la réponse à cette crise humanitaire et à l'amélioration des conditions de vie de la population de Gaza. C'est dans cet objectif que le directeur du centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des affaires étrangères et le consul général de France à Jérusalem se sont rendus le 27 mai dernier dans la bande de Gaza pour y évaluer les besoins humanitaires. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre d'un engagement additionnel de plusieurs millions d'euros de la France, visant à répondre aux besoins humanitaires les plus urgents, en particulier dans la bande de Gaza. Il s'agit de répondre aux besoins des familles les plus vulnérables, de soutenir des actions en matière de santé, de mettre en œuvre des projets d'aide alimentaire et de répondre à l'appel humanitaire d'urgence des Nations unies. La France s'appuie, dans cette perspective, sur les ONG françaises et internationales, le CICR et les agences compétentes des Nations unies. La France est également engagée à travers l'action de l'Institut français de Gaza, seul centre culturel étranger présent sur ce territoire. Au-delà de l'urgence humanitaire, il est indispensable de travailler à une solution durable pour Gaza. Cela passe d'une part par la levée du blocus, dans le respect des préoccupations de sécurité d'Israël, et d'autre part par la réconciliation inter-palestinienne et le retour de l'Autorité palestinienne à Gaza. La France appelle l'ensemble des parties à prendre leurs responsabilités en ce sens. Enfin, la question de Gaza ne peut être séparée de celle du règlement du conflit israélo-palestinien dans son ensemble. L'escalade de mai dernier a souligné la nécessité d'une relance d'un processus politique crédible, dans le cadre du droit international et sur la base de la solution des deux États, sans laquelle les cycles de violences se répèteront. La France est déterminée à jouer pleinement son rôle dans ces efforts, comme elle l'a fait au cours des derniers mois, en particulier avec l'Allemagne, l'Egypte et la Jordanie, que nous avons réuni à Paris à cette fin, en mars dernier, à niveau ministériel.

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