Question de Mme CARLOTTI Marie-Arlette (Bouches-du-Rhône - SER) publiée le 21/10/2021

Mme Marie-Arlette Carlotti appelle l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation des étudiantes et étudiants, professionnelles et professionnels sages-femmes en France.

Alors que la crise sanitaire a rappelé l'importance de chacune des professions médicales, paramédicales, et médico-sociales et qu'une mobilisation a eu lieu pour une meilleure prise en compte et une revalorisation des conditions de travail de ces professions, la situation des sages-femmes reste précaire et leurs revendications sont nombreuses.

La crise d'attractivité de la profession doit être résolue dès les études de maïeutique. Le métier de sage-femme n'a eu de cesse d'évoluer, et de s'enrichir en compétences et en champs d'activité. Mais pourtant le manque crucial de reconnaissance a fait émerger un mal être, poussant les étudiants à abandonner leurs études et des professionnels à cesser d'exercer. Cette crise d'attractivité a des répercussions tant sur le personnel médical que sur les patients, car le manque de professionnels conduit à la fermeture d'unités de soins et de maternités, en particulier en milieu rural.
Il est nécessaire d'endiguer ce phénomène. Les services sont sous tension, mettant en péril la santé des patientes, la santé de leurs accompagnants, la santé des nouveau-nés, mais aussi la santé des personnels soignants.

Les sages-femmes se retrouvent dans un étau et sont inquiètes pour leur avenir, professionnel et personnel.

Elle lui demande ainsi si des mesures concrètes vont être mises en œuvre pour revaloriser la fonction de sage-femme et elle lui demande d'accéder aux sollicitations des sages-femmes quant aux revendications d'une année d'étude supplémentaire et la reconnaissance du statut de praticien hospitalier.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/01/2022

Le ministre des solidarités et de la santé a pleinement connaissance du rôle joué par l'ensemble des sages-femmes et par leur engagement auprès des patientes durant la crise sanitaire et pour leur rôle déterminant dans la vaccination. Il souhaite rappeler que cette profession médicale est bien sûr concernée par les Accords du Ségur de la Santé signés en juillet 2020 pour marquer concrètement la reconnaissance de la nation envers la mobilisation exemplaire des soignants durant la crise sanitaire. Les sages-femmes hospitalières ont bénéficié dès décembre 2020 de la revalorisation socle (CTI) de 183 € nets mensuels et sont éligibles à la rémunération liée à l'engagement collectif dans des projets d'amélioration des pratiques, de qualité et sécurité des soins qui leur permettront de percevoir une prime allant jusqu'à 100 euros nets mensuels en moyenne. Conscient que la profession de sage-femme doit être reconnue à sa juste valeur au sein de notre système de santé, le ministre avait missionné l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour analyser la situation et formuler des recommandations sur les missions de la profession qui ont beaucoup évolué récemment, le statut hospitalier et la formation en maïeutique.  A la suite de ce rapport remis en juillet 2021, le ministre a repris un dialogue nourri avec les représentants de la profession. Les discussions ont abouti à un accord global et à la signature le 22 novembre, avec une majorité d'organisations syndicales représentatives (FO, CFDT, UNSA) et la Fédération hospitalière de France (FHF) d'un protocole pour les sages-femmes de la fonction publique. Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été actées qui consacrent des avancées importantes pour la profession : - Une revalorisation de 500 euros nets mensuels pour les sages-femmes hospitalières comprenant :Ces revalorisations seront transposées dans le secteur privé lucratif et non lucratif. - La prolongation du doublement du taux de promu-promouvables dans la fonction publique hospitalière sur la période 2022-2024, soit un taux porté à 22 %. - La publication d'une instruction sur les principaux enjeux relevés par la profession concernant les modalités organisationnelles et de travail à l'hôpital (développement de la filière médicale dans la fonction publique hospitalière, gestion RH par les directions des affaires médicales, accès à la formation continue, rôle et place des coordonnateurs en maïeutique, incitation au développement des unités physiologiques dans les maternités…). Au-delà des termes de cet accord, le Gouvernement a pris plusieurs engagements : - La création d'une 6ème année de formation en maïeutique qui s'appliquera dès la promotion 2022/2023. Les modalités opérationnelles seront définies par une mission flash « IGAS-IGESR » (Inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche) qui rendra ses conclusions au premier trimestre 2022. - Pour le secteur libéral, la finalisation de la discussion sur l'avenant conventionnel n° 5 entre la Caisse nationale d'assurance maladie et les syndicats professionnels, incluant l'entretien post natal précoce, signé le 17 décembre 2021. - La publication d'ici la fin de l'année des décrets concernant les maisons de naissance, la mise en place de la sage-femme référente ainsi que l'expérimentation par les sages-femmes d'IVG instrumentale dans un cadre hospitalier. Le décret n° 2021-1526 relatif aux maisons de naissance a été publié au Journal officiel du 27 novembre. Ces mesures représentent un engagement du Gouvernement de 100 M€ pour 2022. Elles marquent la reconnaissance de l'engagement, des missions spécifiques des sages-femmes et de leur statut de profession médicale. 

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