Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 14/10/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur la vétusté et la dégradation du réseau ferroviaire français.
L'association UFC que-choisir vient de réaliser un « bilan de pertinence de la politique publique d'investissements dans le réseau » dans lequel elle indique notamment que l'entreprise ferroviaire aurait fait perdre plus de 340 millions de minutes aux usagers en 2018.
Ainsi, chaque jour, 5 millions de personnes empruntent des trains vétustes et affectés de retards sur 28 100 kilomètres exploités des 49 500 existants. Depuis le début des années 1980, la politique d'investissement a privilégié l'extension du réseau, en particulier la construction de lignes à grande vitesse, au détriment de la maintenance, ce qui a amené au vieillissement et à la dégradation des infrastructures. Aujourd'hui c'est presque un quart du réseau qui dépasse sa durée de vie optimale, ce qui impose des ralentissements et des arrêts pour travaux qui viennent peser sur la compétitivité des trains par rapport aux autres transports.
Le bilan d'UFC que-choisir insiste sur la vétusté des infrastructures des petites lignes où 70 % de sections de voies sont actuellement ralenties. Les usagers de ces lignes se voient contraints de prendre leur voiture. Peu empruntées, les lignes de dessertes pourraient être fermées, une menace qui pèse sur 40 % du réseau secondaire. Pourtant celles-ci permettent le désenclavement des territoires et représentent un enjeu de connexion majeur.
En outre, alors que la priorité est mise sur la décarbonation des transports, dont le secteur est le premier émetteur de gaz à effet de serre en France, fermer les petites lignes ne ferait qu'accentuer l'utilisation de la voiture.
L'entreprise, dont la dette était estimée à 38 milliards fin 2020, ne peut plus couvrir ses besoins d'investissement et ses coûts d'exploitation. Il est donc urgent que les pouvoirs publics prennent la mesure du problème et augmentent leur soutien financier afin de garantir les investissements nécessaires à la rénovation et à la modernisation du réseau SNCF. Il est aussi primordial de maintenir les petites lignes dès lors qu'elles répondent à une demande des autorités régionales et à un besoin des usagers.
Par conséquent, il lui demande de quelle manière il entend intervenir sur ce dossier et soutenir financièrement l'entreprise pour un renouveau des petites lignes, une meilleure connexion des ports et la construction de nouvelles liaisons.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires


La question est caduque

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