Question de Mme GRÉAUME Michelle (Nord - CRCE) publiée le 07/10/2021

Mme Michelle Gréaume attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur les revendications légitimes des sages-femmes et professionnels de la maïeutique, actuellement en grève.

De longue date, elles, puisqu'il s'agit à 97 % de femmes, demandent une reconnaissance du statut médical de leur profession, au même titre que les chirurgiens-dentistes, à l'issue de leurs cinq années d'études, dont une année dans le cursus commun des études de médecine. Leurs responsabilités, leurs obligations et leurs études en font des professionnelles du secteur médical, et non paramédical, à part entière.

L'adaptation et l'augmentation de leur rémunération, en conformité avec les conclusions du rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) demandé par le ministère, apparaissent tout à fait légitimes et ne sauraient être compensées par l'octroi de primes.

Les sages-femmes souhaitent également disposer de plus de moyens matériels et humains pour prendre en charge les patientes, leur suivi gynécologique, leur grossesse et les bébés qu'elles font naître dans les meilleures conditions. De nombreuses voix se sont élevées ces dernières années contre les violences gynécologiques, et le recours aux sages-femmes devrait constituer une alternative prioritaire pour y remédier.

C'est donc une réflexion sur cette profession dans sa globalité, quels que soient les modes d'exercice, pour permettre son attractivité, que réclament ces professionnelles qui ont à la fois un rôle de prévention, de conseil et de traitement, tandis que notre pays souffre toujours d'un manque criant de médecins.

Pour toutes ces raisons, elle lui demande quelle suite le Gouvernement compte donner aux revendications des sages-femmes et des professionnels de la maïeutique.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/01/2022

Le ministre des solidarités et de la santé a pleinement connaissance du rôle joué par l'ensemble des sages-femmes et par leur engagement auprès des patientes durant la crise sanitaire et pour leur rôle déterminant dans la vaccination. Il souhaite rappeler que cette profession médicale est bien sûr concernée par les Accords du Ségur de la Santé signés en juillet 2020 pour marquer concrètement la reconnaissance de la nation envers la mobilisation exemplaire des soignants durant la crise sanitaire. Les sages-femmes hospitalières ont bénéficié dès décembre 2020 de la revalorisation socle (CTI) de 183 € nets mensuels et sont éligibles à la rémunération liée à l'engagement collectif dans des projets d'amélioration des pratiques, de qualité et sécurité des soins qui leur permettront de percevoir une prime allant jusqu'à 100 euros nets mensuels en moyenne. Conscient que la profession de sage-femme doit être reconnue à sa juste valeur au sein de notre système de santé, le ministre avait missionné l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour analyser la situation et formuler des recommandations sur les missions de la profession qui ont beaucoup évolué récemment, le statut hospitalier et la formation en maïeutique.  A la suite de ce rapport remis en juillet 2021, le ministre a repris un dialogue nourri avec les représentants de la profession. Les discussions ont abouti à un accord global et à la signature le 22 novembre, avec une majorité d'organisations syndicales représentatives (FO, CFDT, UNSA) et la Fédération hospitalière de France (FHF) d'un protocole pour les sages-femmes de la fonction publique. Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été actées qui consacrent des avancées importantes pour la profession : - Une revalorisation de 500 euros nets mensuels pour les sages-femmes hospitalières comprenant :Ces revalorisations seront transposées dans le secteur privé lucratif et non lucratif. - La prolongation du doublement du taux de promu-promouvables dans la fonction publique hospitalière sur la période 2022-2024, soit un taux porté à 22 %. - La publication d'une instruction sur les principaux enjeux relevés par la profession concernant les modalités organisationnelles et de travail à l'hôpital (développement de la filière médicale dans la fonction publique hospitalière, gestion RH par les directions des affaires médicales, accès à la formation continue, rôle et place des coordonnateurs en maïeutique, incitation au développement des unités physiologiques dans les maternités…). Au-delà des termes de cet accord, le Gouvernement a pris plusieurs engagements : - La création d'une 6ème année de formation en maïeutique qui s'appliquera dès la promotion 2022/2023. Les modalités opérationnelles seront définies par une mission flash « IGAS-IGESR » (Inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche) qui rendra ses conclusions au premier trimestre 2022. - Pour le secteur libéral, la finalisation de la discussion sur l'avenant conventionnel n° 5 entre la Caisse nationale d'assurance maladie et les syndicats professionnels, incluant l'entretien post natal précoce, signé le 17 décembre 2021. - La publication d'ici la fin de l'année des décrets concernant les maisons de naissance, la mise en place de la sage-femme référente ainsi que l'expérimentation par les sages-femmes d'IVG instrumentale dans un cadre hospitalier. Le décret n° 2021-1526 relatif aux maisons de naissance a été publié au Journal officiel du 27 novembre. Ces mesures représentent un engagement du Gouvernement de 100 M€ pour 2022. Elles marquent la reconnaissance de l'engagement, des missions spécifiques des sages-femmes et de leur statut de profession médicale. 

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