Question de M. DEMILLY Stéphane (Somme - UC) publiée le 07/10/2021

M. Stéphane Demilly attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur le projet de barreau Creil-Roissy. Ce projet de ligne ferroviaire, destiné à faciliter la mobilité entre l'Île-de-France et la Picardie, était sur de bons rails.

Selon l'annonce faite par le ministère de la transition écologique en septembre 2020 était officiellement prévue une mise en service en 2025, conformément à l'engagement pris par le Président de la République. Élus et usagers picards s'en sont réjouis, puisque tous se sont battus pour que ce projet voie le jour.

Le barreau Creil-Roissy est très attendu dans la région, et ce depuis des décennies. Ce chantier ferroviaire, inscrit dans la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités, doit apporter une réponse forte aux fractures et au sentiment d'injustice que vivent beaucoup de nos concitoyens qui peinent dans leurs transports quotidiens.

Car dans les Hauts-de-France, près de 71% des travailleurs actifs se déplacent chaque jour hors de leur commune pour aller travailler. Il est estimé que 3,7 à 4 millions de voyageurs par an emprunteront la liaison à sa mise en service, dont plus des deux tiers pour leurs transports du quotidien.

Par ailleurs, cette liaison va permettre d'ouvrir Amiens au réseau des trains à grande vitesse (TGV). C'est une réelle ouverture vers l'est et le sud-est de la France (et vers des villes telles que Strasbourg, Lyon ou Marseille), sans changements à Paris.
Travailleurs, touristes et investisseurs ; tous trouveront un intérêt à la mise en place de ce barreau de liaison Roissy-Picardie.

Au début de l'été 2021, les élus de la région se félicitaient de la publication imminente de l'arrêté préfectoral déclarant le projet d'utilité publique, annoncé pour le mois de juillet. Cet arrêté se fait toujours attendre… Cela repousse encore la mise en service promise en 2025. Ce projet a pourtant été défini comme prioritaire par le Gouvernement, et validé une nouvelle fois par le Président de la République, fin novembre 2020, lors de sa visite à Amiens.

Ainsi, il lui demande où en est ce projet aujourd'hui et s'il souffrira d'un retard, car il serait jugé moins prioritaire qu'un autre.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 01/12/2021

Réponse apportée en séance publique le 30/11/2021

M. le président. La parole est à M. Stéphane Demilly, auteur de la question n° 1834, adressée à M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports.

M. Stéphane Demilly. Madame la secrétaire d'État, ma question concerne le projet de barreau Creil-Roissy. Jusqu'ici, ce projet de ligne ferroviaire, destiné à faciliter la mobilité entre l'Île-de-France et la Picardie, était, si j'ose dire, sur de bons rails. (Sourires.)

Au mois de septembre 2020, le ministère de la transition écologique avait officiellement annoncé une mise en service en 2025. Élus et usagers picards s'en sont réjouis : le barreau Creil-Roissy, qui est inscrit dans le projet de loi d'orientation des mobilités, est attendu dans la région depuis plus de vingt ans…

On estime que près de 4 millions de voyageurs emprunteront annuellement la liaison dès sa mise en service, dont plus des deux tiers pour leurs transports du quotidien.

Pour Amiens, la liaison va ouvrir la ville au réseau à grande vitesse. C'est une ouverture, d'une part, vers l'est et le sud-est de la France – je pense par exemple à des villes comme Strasbourg, Lyon ou Marseille –, sans changement à Paris, et, d'autre part, à un nouveau bassin d'emplois pour les Amiénois et, inversement, aux compétences et aux atouts de notre grande ville picarde pour les Franciliens.

Je salue d'ailleurs la ténacité des élus locaux, dont Brigitte Fouré, maire d'Amiens, pour l'aboutissement de ce chantier ferroviaire.

Travailleurs, touristes et investisseurs… Tous attendent avec intérêt la mise en place du barreau de liaison Roissy-Picardie. Mais, car il y a un « mais », alors que l'arrêté préfectoral déclarant le projet d'utilité publique était annoncé pour le mois de juillet, nous attendons toujours sa publication.

On parle aujourd'hui d'une publication au mois de décembre. Il ne faudrait pas que la mise en service promise en 2025 soit une fois de plus repoussée, d'autant que, lors de sa venue à Amiens voilà une semaine, le Président de la République a réaffirmé que les délais seraient tenus.

Qu'en est-il concrètement aujourd'hui ?

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur Stéphane Demilly, vous interrogez le Gouvernement sur l'état d'avancement du projet de barreau ferroviaire Creil-Roissy, également connu sous le nom de liaison ferroviaire Roissy-Picardie. En tant qu'ancienne rapporteure à l'Assemblée nationale du projet de loi d'orientation des mobilités sur le volet infrastructures, je sais l'attachement des élus et des acteurs du territoire à ce projet.

Vous l'avez souligné, le dossier est hautement prioritaire pour le Gouvernement. Le Président de la République l'a lui-même rappelé lors d'un déplacement à Amiens le 22 novembre dernier. Je crois que nous pouvons nous en réjouir.

Vous le rappelez à juste titre, le projet est essentiel pour le développement économique du territoire concerné. Il répond aux besoins de dizaines de milliers de travailleurs qui se rendent quotidiennement dans ce premier bassin d'emploi qu'est Roissy.

L'enquête publique s'est bien déroulée du 23 février 2021 au 6 avril 2021, et la commission d'enquête a rendu un avis favorable au projet le 13 mai 2021, avec toutefois une réserve, vous le savez, sur les nuisances sonores et visuelles pour les territoires traversés.

Cette réserve doit donc être levée pour que le préfet puisse prendre l'arrêté de déclaration d'utilité publique. Pour cela, nous devons collectivement renforcer l'acceptabilité du projet pour les communes traversées. C'est ce à quoi les services du ministère chargé des transports et SNCF Réseau travaillent évidemment d'arrache-pied avec le préfet du Val-d'Oise. Vous savez que la bonne réalisation du projet en dépend. Nous souhaitons que l'arrêté puisse être pris dans les prochaines semaines une fois la réserve levée.

Parallèlement, je vous confirme que les études se poursuivent et le projet ne souffre d'aucun retard à ce jour. L'engagement des premiers travaux est donc prévu dès 2022, dans le respect des objectifs de calendrier fixés par le Président de la République.

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