Question de M. VALLINI André (Isère - SER) publiée le 30/09/2021

M. André Vallini attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la candidature à la présidence d'Interpol d'un major-général émirien, actuel inspecteur général du ministère de l'intérieur des Émirats arabes unis.
Depuis 2015, celui-ci a sous son autorité l'organisation des services de police de la monarchie. Il est accusé par des organisations non gouvernementales (ONG) militant pour le respect des droits humains d'être responsable de nombreux actes de pression et de torture à l'encontre d'opposants politiques, notamment à l'encontre d'un opposant qui aurait subi des actes de torture et de barbarie. Défenseur des droits humains, celui-ci est détenu à l'isolement depuis 2017 dans des conditions inhumaines et dégradantes après un simulacre de procès, qui met en exergue la nature répressive de la police politique dirigée par le major.-général émirien. C'est à cause de ces soupçons que l'organisation non gouvernementale (ONG) AFD International, a déposé plainte en septembre 2021 à Lyon ; procédure qui s'ajoute à celle déjà engagée à Paris en juin 2021 par l'ONG Gulf centre for human rights. Le Parlement européen a voté le 16 septembre 2021 une résolution s'inquiétant du sort de l'activiste et du profil du candidat émirati à la tête d'Interpol.
Son accession à la tête d'Interpol entrerait en contradiction avec la mission de l'organisation et porterait atteinte à sa réputation. La probité des responsables de l'organisation est la pierre angulaire de sa crédibilité et de ses capacités d'action de lutte contre la criminalité internationale.
Il lui demande la position de la France sur cette candidature.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 31/03/2022

La 89e session de l'assemblée générale d'Interpol, qui s'est tenue à Istanbul du 23 au 25 novembre 2021, a conduit à l'élection du Général Major Al Raisi, chef de la police des Emirats arabes unis, à la présidence de l'organisation.  Cette élection, à l'issue d'une procédure concurrentielle, est intervenue à bulletin secret. C'est le cas pour la plupart des élections dans les organisations internationales. Nous ne communiquons jamais nos positions de vote. Les pouvoirs du président d'Interpol sont strictement encadrés par le Comité exécutif, dont 12 des 13 membres ont également été renouvelés à l'occasion de cette assemblée générale. Les personnalités élues auront notamment pour mission de suivre l'action des responsables de l'organisation. La France est fortement mobilisée, dans le cadre des travaux en cours à Interpol, pour renforcer la gouvernance et la transparence de l'organisation. Elle a ainsi voté, lors de l'assemblée générale, en faveur de l'adoption d'une charte de déontologie ambitieuse et protectrice des principes et obligations de l'organisation. Il est essentiel de s'assurer que les outils de l'organisation de coopération policière internationale, notamment les notices rouges et la base de données des documents perdus et volés, ne puissent être utilisés à des fins politiques. La France est attachée à sa relation avec Interpol, qu'elle héberge sur son territoire depuis sa création en 1923 et à Lyon depuis 1989. Interpol apporte une contribution essentielle à l'effort international que nous menons pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée. Il s'agit d'une coopération que nous entendons continuer à développer, dans le respect absolu de nos valeurs et des principes qui guident notre action internationale, pour faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur notre sécurité collective.

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