Question de M. MOGA Jean-Pierre (Lot-et-Garonne - UC) publiée le 23/09/2021

M. Jean-Pierre Moga attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance concernant les pénuries de main-d'œuvre dans divers secteurs, notamment celui de la restauration, qui menacent la reprise économique.
Restauration, hôtel, bâtiment, travaux publics, industrie, services à la personne, santé... De nombreux secteurs pâtissent aujourd'hui de tensions et graves difficultés de recrutement qui se sont renforcées avec la crise.
Malgré des mesures mises en place pour aider les entreprises à résister et à préparer le retour à l'activité suite à la covid-19, l'emploi est la grande problématique de cette rentrée. Après plus d'un an et demi de crise, de nombreux indicateurs sur le front de l'emploi s'affichent au vert. Et pourtant, les bras manquent crucialement et les offres d'emploi des chefs d'entreprise restent sans réponse. Cette situation pénalise grandement la reprise et menace la croissance, considérée comme un grand danger pour l'économie française. Déjà, en juin 2021, des difficultés pour recruter du personnel qualifié représentaient la principale menace sur la reprise et s'avéraient inacceptables économiquement et socialement.
Avec quasiment 6 millions de chômeurs dans l'hexagone et plus d'un million d'offres d'emploi disponibles chez Pôle emploi, la pénurie de main-d'œuvre interroge.
À titre d'exemple, malgré un début d'année 2020 prometteur, la crise a provoqué des pertes historiques pour le secteur de la restauration. Avec une baisse de - 34 %, la restauration commerciale enregistre 36,9 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020. Les professionnels ont néanmoins su s'adapter pour maintenir une activité et l'année 2020 aura surtout été une prise de conscience. La crise sanitaire va se poursuivre par une crise de croissance, avec plus de consommateurs souhaitant se faire plaisir et passer du temps à table, et donc plus de couverts qu'avant. Or, cette crise a accéléré la pénurie du personnel déjà en cours depuis plusieurs années. Selon une étude de l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), 150 000 salariés de l'hôtellerie-restauration ont changé de métier depuis la crise sanitaire. Changements d'aspirations, pénibilité du travail, difficulté en termes d'horaires (nombre d'heures, pas de valorisation des horaires de nuit, dimanche, jours fériés...), problème de rémunération, difficulté de service... autant de facteurs qui ont poussé les travailleurs à changer de voie pendant la pandémie. Il sera donc encore plus compliqué de trouver du personnel qualifié et motivé dans les mois à venir. On constate déjà que les pénuries de personnel mettent en difficulté, voire en péril, les restaurateurs. Cette situation devrait durer a minima jusqu'au printemps 2022. La situation est la même dans les autres secteurs d'activité (industrie, bâtiment et travaux publics, informatique, etc.).
Il lui demande de bien vouloir réfléchir à mettre en place un nouveau modèle économique, avec peut-être des méthodes de recrutement et de retour à l'emploi plus incitatives voire plus coercitives et de lui en faire part.

- page 5411

Transmise au Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion


La question est caduque

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