Question de M. GAY Fabien (Seine-Saint-Denis - CRCE) publiée le 29/07/2021

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance sur la fermeture des deux usines du site Knorr de Duppigheim et les suppressions d'emplois qui en découleront, annoncée par la direction.
Le site de Duppigheim comporte deux usines et environ 340 salariés. Depuis 1983, ce site se consacre à la fabrication des soupes Knorr, succédant au site d'Illkirch-Graffenstaden qui les fabriquait depuis 1952.
La direction de Knorr a annoncé au cours du comité social et économique du 25 mars 2021 cette décision de fermeture totale, prise par la direction d'Unilever, à qui appartient Knorr depuis 2000, des sites de soupes liquide et déshydratée. Cette fermeture s'accompagnerait de la suppression de 261 emplois directs et plus de 700 emplois induits. Parmi les salariés de Knorr, 130 ont plus de 50 ans et auront des difficultés à retrouver un emploi. Les salariés sont en lutte pour conserver leur usine et leur emploi.
En guise de justification, la direction avance les effets de la pandémie de la Covid-19. Or, si la pandémie a en effet des conséquences, et non des moindres, sur les entreprises et sur l'emploi, ces arguments paraissent peu pertinents dans cette situation particulière.
En effet, la direction poursuit un mouvement amorcé voici plusieurs années avec la délocalisation de la recherche et développement en Pologne, au prix de dizaines d'emplois, puis en 2014 la production de soupes déshydratées sur deux sites en Allemagne, coûtant cette fois 46 emplois, et privant dans le même mouvement les sites de Duppigheim d'investissements absolument nécessaires. Une stratégie déjà mise en œuvre par Unilever en 2011 avec la délocalisation de la fabrication du thé Éléphant du site de Gémenos à un site en Pologne.
Or, contrairement aux arguments avancés par la direction, le marché des soupes se porte bien ; ainsi, par exemple, Knorr a remporté un appel d'offre international contre Liebig chez Carrefour, et lance également une nouvelle gamme de soupe bio. Il convient également de rappeler que la crise sanitaire n'a empêché ni les bénéfices, ni les dividendes de pleuvoir sur les actionnaires du groupe, ces derniers mois comme en 2013 avant les précédentes délocalisations. Les bénéfices étaient alors de 5,3 milliards d'euros. Par ailleurs, les arguments concernant cette fermeture de site de la direction ont également été invalidés par l'expert mandaté par le comité social et économique.
Il demande donc au Gouvernement de mettre en œuvre tout ce qui lui est possible afin d'empêcher ces fermetures, en cohérence avec les objectifs affichés de souveraineté nationale.

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Transmise au Ministère de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique


La question est caduque

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