Question de M. RIETMANN Olivier (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 22/07/2021

Question posée en séance publique le 21/07/2021

Mme le président. La parole est à M. Olivier Rietmann, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Olivier Rietmann. Monsieur le Premier ministre, hier, lors de son audition à l'Assemblée nationale, plusieurs députés ont interrogé le ministre des solidarités et de la santé sur notre capacité d'approvisionnement en vaccins, alors que le passe sanitaire est devenu obligatoire à compter d'aujourd'hui pour accéder à de nombreux lieux. Sa réponse a été brève est limpide et c'est empreint de certitudes qu'il a assuré que plusieurs millions de doses étaient livrées chaque semaine. Vous avez ensuite précisé ses propos en annonçant l'existence d'un stock de 6 millions de doses, stocks auquel s'ajouteront, chaque semaine au mois d'août, 4,5 millions de doses.

Nous disposerons donc, dans le mois à venir, de 24 millions de doses. Nul besoin d'être grand clerc, monsieur le Premier ministre : le compte n'y est pas pour atteindre votre objectif de 50 millions de vaccinés d'ici à la fin de l'été. Les doses manquent. Pour preuve, les mails de l'agence régionale de santé (ARS) à différents centres de vaccination dont je me contenterai de lire les grandes lignes, celles qui figurent en rouge et en lettres capitales : « Très très urgent. Problème d'approvisionnement en vaccins au niveau national. Nous sommes contraints de fermer la prise de rendez-vous pour des premières injections via Doctolib et la plateforme téléphonique ». (Marques d'approbation sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Cathy Apourceau-Poly. Exactement !

M. Olivier Rietmann. Monsieur le Premier ministre, loin de moi la volonté d'agiter les peurs, mais je m'interroge aujourd'hui, comme des millions de Français. Pourquoi annoncer le lundi 12 juillet l'application dans des délais très brefs du passe sanitaire avec un parcours vaccinal complet, alors que, voilà à peine quarante-huit heures, les agences régionales de santé communiquaient sur le fait que nous n'avions manifestement pas la capacité de vacciner nos concitoyens ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 22/07/2021

Réponse apportée en séance publique le 21/07/2021

Mme le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Monsieur le sénateur, je rappelle tout d'abord qu'il s'agit bien d'un passe sanitaire et non pas d'un passe vaccinal. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Laurent Duplomb. C'est pareil !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. Mais non !

Mme Marie-Pierre de La Gontrie. Ça commence mal !

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État. Vos propos et les raccourcis que l'on peut en faire laissent entendre que la seule solution soit la vaccination.

Je rappelle que le passe sanitaire comprend la vaccination – vous l'avez évoquée et je vais revenir sur la question des doses et des objectifs que nous nous sommes fixés –, mais aussi, vous le savez, la présentation d'un test négatif réalisé dans les dernières quarante-huit heures ou encore d'une attestation donnant la preuve de son immunité dans les six derniers mois.

Une fois cette précision apportée, je rappelle que nous avons atteint l'objectif de 40 millions de primo-injections un mois avant l'objectif que nous nous étions assigné. (Murmures sur les travées du groupe Les Républicains.) Nous pouvons collectivement nous en réjouir. Par ailleurs, le stock de doses disponibles est aujourd'hui de 6 millions, sauf erreur, et nous attendons des approvisionnements de 2 millions de doses par semaine.

L'objectif fixé par le Premier ministre que nous atteignions la primo-injection de 50 millions de nos concitoyens à la fin du mois d'août sera bien atteint, parce que nous disposerons du nombre de doses suffisant et parce que nous avons mis en place des moyens humains. Cette question a été soulevée par l'un de vos collègues tout à l'heure et se pose aussi en effet.

Nous nous organisons aujourd'hui avec l'ensemble des professionnels de santé – je rappelle que le spectre les personnes pouvant vacciner a été élargi –, afin que nous puissions, durant l'été, procéder à l'ensemble de ces primo-injections pour nos concitoyens.

Mme le président. La parole est à M. Olivier Rietmann, pour la réplique.

M. Olivier Rietmann. Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse.

Monsieur le Premier ministre, on ne peut que partager votre volonté enthousiaste et optimiste de vacciner 50 millions de Français. Reste que, pour vacciner, il faut des vaccins.

M. Laurent Duplomb. Eh oui !

M. Olivier Rietmann. Force est de constater le décalage entre vos déclarations, notamment ce midi sur TF1, et la réalité sur le terrain avec les mails des ARS qui ont immédiatement stoppé toute prise de rendez-vous pour la première vaccination. C'est tout à fait irréaliste.

Par pitié, monsieur le Premier ministre, arrêtez de signer des chèques dont vous ne pouvez honorer le paiement. (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

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