Question de Mme MÉLOT Colette (Seine-et-Marne - Les Indépendants) publiée le 17/06/2021

Mme Colette Mélot attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la détresse des sages-femmes face au problème de sous-effectifs des maternités franciliennes.
C'est un véritable problème de santé publique, les maternités franciliennes sont en sous-effectifs depuis des mois alors que 500 000 naissances sont prévues cet été. Celles qui donnent la vie ont le sentiment d'être abandonnées et particulièrement pendant ces mois marqués par l'épidémie de Covid où elles ont dû s'adapter pour maintenir un niveau d'activité de 100 % car on ne reporte pas un accouchement.
Mais le problème n'est pas nouveau et la question des effectifs n'est pas la seule de leurs revendications. Il faut y ajouter la reconnaissance du caractère médical de leur profession et une nécessaire revalorisation de leurs salaires. Avec un niveau d'étude de bac +5 elles ne gagnent que 1600€ net mensuel en début de carrière dans la fonction publique hospitalière. Résultats : 1 sage-femme sur 2 change de métier au cours de sa carrière, l'orientation des jeunes diplômées va vers les cabinets libéraux et l'on estime qu'en 2030 une sur trois sera libérale en Île de France.
Ainsi, malgré ses 140 sages-femmes diplômées chaque année, l'Île de France reste la région la moins bien pourvue de France.
L'inspection générale des affaires sociales (IGAS), missionnée par le Gouvernement, devrait rendre ses conclusions sur cette profession dans les semaines à venir mais il y a urgence tant la situation est tendue en Île de France.
Aussi elle lui demande quelles mesures il compte prendre pour faciliter de manière urgente les recrutements et quand le Gouvernement rendra publiques les « mesures fortes » récemment annoncées en faveur de cette profession.

- page 3799


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/01/2022

Le ministre des solidarités et de la santé a pleinement connaissance du rôle joué par l'ensemble des sages-femmes et par leur engagement auprès des patientes durant la crise sanitaire et pour leur rôle déterminant dans la vaccination. Il souhaite rappeler que cette profession médicale est bien sûr concernée par les Accords du Ségur de la Santé signés en juillet 2020 pour marquer concrètement la reconnaissance de la nation envers la mobilisation exemplaire des soignants durant la crise sanitaire. Les sages-femmes hospitalières ont bénéficié dès décembre 2020 de la revalorisation socle (CTI) de 183 € nets mensuels et sont éligibles à la rémunération liée à l'engagement collectif dans des projets d'amélioration des pratiques, de qualité et sécurité des soins qui leur permettront de percevoir une prime allant jusqu'à 100 euros nets mensuels en moyenne. Conscient que la profession de sage-femme doit être reconnue à sa juste valeur au sein de notre système de santé, le ministre avait missionné l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) pour analyser la situation et formuler des recommandations sur les missions de la profession qui ont beaucoup évolué récemment, le statut hospitalier et la formation en maïeutique.  A la suite de ce rapport remis en juillet 2021, le ministre a repris un dialogue nourri avec les représentants de la profession. Les discussions ont abouti à un accord global et à la signature le 22 novembre, avec une majorité d'organisations syndicales représentatives (FO, CFDT, UNSA) et la Fédération hospitalière de France (FHF) d'un protocole pour les sages-femmes de la fonction publique. Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été actées qui consacrent des avancées importantes pour la profession : - Une revalorisation de 500 euros nets mensuels pour les sages-femmes hospitalières comprenant :Ces revalorisations seront transposées dans le secteur privé lucratif et non lucratif. - La prolongation du doublement du taux de promu-promouvables dans la fonction publique hospitalière sur la période 2022-2024, soit un taux porté à 22 %. - La publication d'une instruction sur les principaux enjeux relevés par la profession concernant les modalités organisationnelles et de travail à l'hôpital (développement de la filière médicale dans la fonction publique hospitalière, gestion RH par les directions des affaires médicales, accès à la formation continue, rôle et place des coordonnateurs en maïeutique, incitation au développement des unités physiologiques dans les maternités…). Au-delà des termes de cet accord, le Gouvernement a pris plusieurs engagements : - La création d'une 6ème année de formation en maïeutique qui s'appliquera dès la promotion 2022/2023. Les modalités opérationnelles seront définies par une mission flash « IGAS-IGESR » (Inspection générale de l'enseignement supérieur et de la recherche) qui rendra ses conclusions au premier trimestre 2022. - Pour le secteur libéral, la finalisation de la discussion sur l'avenant conventionnel n° 5 entre la Caisse nationale d'assurance maladie et les syndicats professionnels, incluant l'entretien post natal précoce, signé le 17 décembre 2021. - La publication d'ici la fin de l'année des décrets concernant les maisons de naissance, la mise en place de la sage-femme référente ainsi que l'expérimentation par les sages-femmes d'IVG instrumentale dans un cadre hospitalier. Le décret n° 2021-1526 relatif aux maisons de naissance a été publié au Journal officiel du 27 novembre. Ces mesures représentent un engagement du Gouvernement de 100 M€ pour 2022. Elles marquent la reconnaissance de l'engagement, des missions spécifiques des sages-femmes et de leur statut de profession médicale. 

- page 253

Page mise à jour le