Question de M. COZIC Thierry (Sarthe - SER) publiée le 10/06/2021

M. Thierry Cozic attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur la réforme de l'assurance chômage, dont le décret concernant le nouveau mode de calcul de l'allocation chômage entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2021. En effet, malgré la crise, le Gouvernement a décidé de maintenir de manière forcenée la réforme de l'assurance chômage.
Pour rappel, décidée en juillet 2019 après l'échec d'une négociation sociale peu coopérative par l'exécutif, la réforme a pour but de réaliser 2,3 milliards d'euros d'économies par an en durcissant les règles d'indemnisation.
D'après une note d'impact de l'union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (UNEDIC) en date du 7 avril 2021, cette réforme pourrait impacter négativement plus d'un million de personnes privées d'emploi, alors même que nous traversons une crise sanitaire et sociale jamais égalée. Le nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence (SRJ) comportant une complexité importante trahie une réalité bien plus grave : 1,15 million de personnes privées d'emploi verraient leur allocation baisser au 1er juillet 2021.
Cette réforme réduirait drastiquement et immédiatement les indemnités de 850 000 demandeurs d'emploi, à commencer par les plus précaires et les plus jeunes. Pour 38 % des bénéficiaires de l'assurance chômage, cela se traduira par une diminution des allocations de plus de 20 %.
Il rappelle qu'en reculant de 4 à 6 mois sur 24 mois la période de travail nécessaire pour bénéficier d'allocation chômage, cette réforme va frapper de plein fouet 32 % des moins de 25 ans. Cet impact sur la jeunesse déjà en difficulté dans notre pays risque d'être largement accentué dans les mois à venir.
Il attire l'attention sur le fait que dans un futur très proche les jeunes seront victimes de la contraction de l'activité économique et donc du marché du travail.
En conséquence, il lui demande, de revoir sa copie de cette réforme injuste, par ailleurs déjà retoquée une fois par le Conseil d'État, afin d'éviter aux plus précaires de payer la crise dont ils sont les premiers victimes.

- page 3656

Transmise au Ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion


La question est caduque

Page mise à jour le