Question de Mme LIENEMANN Marie-Noëlle (Paris - CRCE-R) publiée le 10/06/2021

Mme Marie-Noëlle Lienemann attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur la situation de l'aéroport international de Dinard Bretagne.
Cet aéroport est la propriété du conseil régional de Bretagne qui, depuis 2011, par délégation de service public de 15 ans, en a confié la gestion à la société d'exploitation des aéroports de Rennes et Dinard (SEARD), groupement constitué de la chambre de commerce et d'industrie (CCI) Ille-et-Vilaine (51 %) et du groupe Vinci Airports (49 %). Il est certifiée norme environnement ISO 14001 et accrédité « niveau 1 cartographie » par le programme Airport Carbon Accréditation.
Depuis 2008, les destinations desservies par cet aéroport n'ont cessé de se réduire et le nombre de passagers est passé de 201 174 (2008) à 95 814 (2019), dernier chiffre hors Covid. Désormais, il n'existe plus aucun vol régulier au départ de l'aéroport de Dinard.
En juin 2021, sur décision de la SEARD, l'aérogare sera définitivement fermée et les 18 salariés que comptait la partie commerciale seront licenciés (5 agents d'escale, 5 agents de piste et 8 agents de sûreté (emplois régaliens). Le 31 mai, les premières lettres de licenciement ont été envoyées aux agents concernés.
Avec la disparition des compétences commerciales dues à ces licenciements, il sera impossible d'y maintenir l'aviation d'affaire.
Dans son rapport annuel du 18 octobre 2018, la Cour des comptes a relevé les difficultés économiques de la plate-forme de Dinard, considérée comme sous-exploitée, en appelant à « des mesures pour développer son potentiel touristique ». Selon la Cour, « son exploitation apparaît indispensable à la poursuite de l'activité des entreprises industrielles implantées sur le terrain de la concession, participant ainsi à la politique d'aménagement du territoire menée par la collectivité. Les conditions actuelles de cette exploitation, qui fragilisent l'ensemble du modèle économique de la délégation, devront toutefois évoluer à travers le développement des potentialités touristiques de l'aéroport, qui est situé dans un environnement exceptionnel ».
Cet aéroport est un outil essentiel du développement du territoire. Il permet l'accès à de nombreux événements locaux (festival du film britannique, route du rhum, anniversaire du débarquement, etc.) qui verraient leur organisation obérée sans lui. C'est aussi un outil de service public indispensable (rapatriements sanitaires, dons d'organes, patients COVID, relèves d'équipages bateaux, relèves d'équipes Police, GIGN, etc.).
Face à cette perspective de fermeture, les salariés ont mis sur pied un projet alternatif de groupement d'intérêt public (GIP) dédié à la transition écologique aéroportuaire.
Ce GIP permettrait notamment de faire de Dinard une plate-forme pionnière dans le lancement des nouvelles technologies de l'avion électrique et de l'avion à hydrogène avec des essais trans-Manche (50 mn pour un Dinard-Londres Stansted) en parallèle au Sustainable Aviation Fuel (SAF), bio-carburant en voie de développement, ce qui participerait activement au « Green Deal » européen. Il convient également de profiter de la présence de SABENA TECHNICS sur le site pour participer au développement de ces nouvelles technologies tout en poursuivant la maintenance et l'entretien des aéronefs.
Le 11 février dernier, Mme la Ministre indiquait qu'il fallait « repenser le transport aérien pour les enjeux de demain ». L'aéroport de Dinard est l'occasion de mettre en pratique ces propos.
Elle lui demande donc quelles mesures compte prendre le Gouvernement pour éviter cette perte de savoir-faire causée par ces licenciements et la fermeture de l'aérogare. Elle demande également quelles sont les dispositions envisagées par le Gouvernement pour favoriser la transition énergétique de cet aéroport.

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Transmise au Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires


La question est caduque

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