Question de M. GENET Fabien (Saône-et-Loire - Les Républicains-R) publiée le 27/05/2021

M. Fabien Genet attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation humanitaire que connaît le Liban.

Le Liban vient de rejoindre la vingtaine de pays en « niveau catastrophique de famine » selon les agences des Nations unies. Depuis plusieurs semaines, les organisations non gouvernementales (ONG) relaient un cri d'alarme appelant à l'aide humanitaire internationale.

En plus d'une situation géopolitique délicate suite à la guerre civile qui sévit en Syrie, la situation économique du pays souffre de cette conjoncture et se traduit par une interruption totale du commerce transfrontalier et des exportations libanaises vers la Jordanie et les pays du Golfe via la Syrie.

Depuis quelques mois, la plupart des banques du pays ont fait faillite et les Libanais ne sont autorisés à retirer que 200 dollars par semaine en moyenne, impactant encore un peu plus la crise économique qui traverse le pays.

L'instabilité politique et économique que connaît le pays depuis plusieurs années semble ne pas trouver d'issue et la situation continue de s'aggraver.

Des émeutes de la faim, à la recrudescence de la violence sont à craindre et risquent de conduire ce pays ami de la France vers une situation encore plus dramatique.

Il souhaite savoir quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour un retour de la stabilité politique et pour venir en aide à la population de ce pays qui partage une histoire commune singulière avec la France.

Dans le contexte difficile que traverse le pays, la France se doit d'être, comme elle l'a toujours été, aux côtés du Liban et des Libanais.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 05/08/2021

La France se tient aux côtés du Liban. Le Président de la République s'y est rendu à deux reprises en 2020 pour marquer notre solidarité face à l'explosion du 4 août 2020 dans le port de Beyrouth. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères s'est, pour sa part, déplacé à Beyrouth à quatre reprises en moins de deux ans, dont récemment les 6 et 7 mai dernier. À la suite de l'explosion survenue il y a bientôt un an, la France a très rapidement réagi et mis en place un pont aérien et maritime afin de fournir une aide massive au peuple libanais, en envoyant notamment sur place plus de 1000 tonnes d'aide en nature, ainsi que des équipes médicales et de sauvetage pour assister les secours libanais dans la recherche des victimes. Plus de 700 militaires français ont été mobilisés afin de porter assistance à la population et de désencombrer le port de Beyrouth. La France est au rendez-vous de ses engagements avec le Liban. Plus de 85 millions d'euros ont été engagés au cours de l'année 2020 ; dans les quatre domaines prioritaires que nous avions identifiés, nos promesses ont été tenues : en matière de reconstruction et de préservation du patrimoine, d'accès à l'alimentation, de soutien au secteur médical et sanitaire et de soutien aux écoles et au secteur éducatif. L'action de la France s'inscrit également dans le cadre plus large d'un effort collectif. Le Président de la République a réuni la communauté internationale à deux reprises, le 9 août puis le 2 décembre 2020, avec les Nations unies, dans le cadre de la conférence de remobilisation et de coordination de l'aide aux Libanais. 250 millions d'euros de dons avaient été annoncés ; ces annonces ont été dépassées. Face à la crise multiforme que connaît le Liban, et dont les Libanais sont les premières victimes, les dirigeants politiques du pays doivent prendre leurs responsabilités. Le blocage politique, qui dure depuis près d'un an, doit être levé sans délai. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères l'a rappelé avec une grande fermeté aux autorités libanaises qu'il a rencontrées lors de son séjour à Beyrouth. Personne ne peut former un gouvernement et réformer le pays à la place des dirigeants libanais qui s'y sont engagés : ils doivent désormais prendre leurs resonsabilités. La France refuse de rester inactive face à l'obstruction. Nous avons mis en oeuvre des mesures restrictives en matière d'accès au territoire français à l'encontre de personnalités responsables du blocage politique ou de personnalités impliquées dans la corruption. Ces mesures sont en train d'être durcies ou étendues. Elles pourront aussi être complétées par les instruments de pression dont dispose l'Union européenne : à notre initiative, la décision de principe de créer un régime de sanctions européen spécifique au Liban a été prise le 12 juillet. La France continuera de se tenir aux côtés du Liban et des Libanais.

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