Question de M. KLINGER Christian (Haut-Rhin - Les Républicains) publiée le 20/05/2021

M. Christian Klinger interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur le nouveau cycle de violence qui oppose Palestiniens et Israéliens depuis le 10 mai 2021.

Ce nouvel épisode de violence a éclaté suite à la menace d'expulsions forcées de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-est. Les violences sont particulièrement importantes à Jérusalem-est et des bombardements se déroulent dans la bande de Gaza. Ces violences se sont étendues ces derniers jours à la Cisjordanie.

Depuis le 10 mai, ce sont près de 197 Palestiniens qui ont été tués, dont des enfants, et il y a plus de 1 200 blessés. Du côté d'Israël, ce sont 10 personnes qui ont perdu la vie, dont un enfant, et on dénombre près de 300 blessés. En outre, plus de 40 000 personnes ont fui leur logement pour se cacher des bombardements.

Pour le moment, les négociation internationales au niveau de l'organisation des Nations unies ne permettent pas une amélioration de la situation. Le conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni trois fois en une semaine pour des sessions urgentes, mais ce dernier n'a pas réussi à aboutir à une déclaration commune et à des propositions pour sortir du cycle de violence. Or, comme l'a indiqué le secrétaire général de l'ONU, si aucune solution n'émerge rapidement, les affrontements risquent d'entraîner Israéliens et Palestiniens dans une spirale de violence aux conséquences dévastatrices pour les deux communautés et pour toute la région.

Aussi, il aimerait connaitre la position et les intentions du Gouvernement et du quai d'Orsay sur les solutions portées à l'échelle internationale pour sortir de la spirale de violence entre Israéliens et Palestiniens. Ensuite, il souhaiterait également connaître la position du Gouvernement et du Quai d'Orsay sur la situation de l'avocat franco-palestinien menacé d'expulsion par Israël.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 05/08/2021

Lors des récentes hostilités à Gaza, la France s'est mobilisée en faveur d'un cessez-le-feu rapide et d'une protection des civils. Elle a fermement condamné les tirs de roquette vers Israël et a réitéré son attachement indéfectible à la sécurité d'Israël, tout en rappelant que le droit à la légitime défense doit s'exercer de manière proportionnée. La France a, parallélement, souligné la nécessité d'une baisse des tensions à Jérusalem et mis en garde contre la poursuite de la politique de colonisation, notamment les évictions de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, et appelé à préserver le statut quo de 1967 sur les lieux saints. La cessation des hostilités le 21 mai a interrompu un cycle de violences au lourd bilan humain. Cette étape a été le fruit des efforts diplomatiques collectifs des Européens, des Américains et de plusieurs pays arabes, notamment l'Egypte, la Jordanie et le Qatar. La France y a pris toute sa part, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies. L'enjeu désormais est de pérenniser ce cessez-le-feu, d'assurer que l'aide humanitaire parvienne rapidement aux populations civiles, et de revitaliser le processus de paix. Il est aujourd'hui impératif de traiter les causes profondes du conflit israélo-palestinien car le retour au statu quo n'est pas une option. Sans véritable processus politique entre les parties, les mêmes causes produiront les mêmes effets et les cycles de violences se répèteront. La France est déterminée à jouer pleinement son rôle en ce sens. À cet égard, nous entendons poursuivre les initiatives engagées avec nos partenaires allemands, égyptiens et jordaniens, avec lesquels nous nous sommes réunis à niveau ministériel le 11 mars dernier, visant à rebâtir la confiance nécessaire entre Israéliens et Palestiniens. Nous entendons poursuivre ces efforts en lien étroit avec nos partenaires internationaux. Concernant la situation de notre compatriote M. Salah Hamouri, les autorités françaises demeurent pleinement mobilisées afin qu'il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse et son fils obtiennent le droit de s'y rendre pour le retrouver. Les autorités françaises maintiennent à ce titre un contact étroit avec M. Hamouri et son entourage.

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