Question de M. TODESCHINI Jean-Marc (Moselle - SER) publiée le 20/05/2021

M. Jean-Marc Todeschini interroge Madame la ministre des armées sur le projet de procéder au recours de prestataires privés pour la formation des pilotes de combat de l'armée de l'air. Récemment, la presse s'est fait l'écho de l'ouverture possible de ce marché. Or, seulement deux entreprises françaises apparaitraient capables, le cas échéant, de fournir cette prestation en ayant recours à des jets d'origine étrangère. À ce stade, l'ensemble des autres acteurs se situent en Europe et surtout aux États-Unis. De nombreux personnels s'inquiètent de ce risque de perte d'un savoir-faire national qui viendrait à terme diminuer nos capacités et nos spécificités en matière de combat aérien. Ces singularités françaises sont saluées et reconnues à travers le monde.
En conséquence, il lui demande des éclairages sur l'état actuel de la formation des élèves pilotes et plus généralement, des formations au sein de nos armées. En outre, il lui demande les mesures que le Gouvernement entend prendre afin de garantir un haut niveau d'exigence dans l'apprentissage des pilotes aériens dans nos armées et le maintien des spécificités de la formation française.

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Réponse du Ministère des armées publiée le 23/09/2021

Les pilotes de combat suivent une formation exigeante au sein de l'armée de l'air et de l'espace (AAE) visant à leur permettre de piloter un avion de chasse (Rafale, Mirage 2000) et d'utiliser son système d'arme de manière précise et sûre dans différents contextes opérationnels : ravitaillement en vol, combat aérien, bombardement… Cette formation permet également un aguerrissement physique et moral des pilotes, ainsi que le développement d'une réflexion éthique approfondie et d'une intelligence de situation leur permettant de maîtriser les risques aériens au regard des objectifs opérationnels attendus. Cette formation complète est réalisée exclusivement en France. De plus, à la différence d'autres armées de l'air européennes, l'AAE considère qu'il est primordial de garder la maîtrise de bout en bout de cette formation qui repose sur des savoirs et des savoir-faire, mais également sur des savoir-être qui sont longs à acquérir et qui ne peuvent être externalisés. Cette formation donne aujourd'hui pleinement satisfaction : taux d'échec limités, taux d'accident ou d'incident aérien très faibles, réussites en opérations démontrées tous les jours. Cependant, plusieurs projets sont en cours afin d'externaliser la mise à disposition de moyens techniques (projet MENTOR pour une partie de la formation initiale des pilotes de combat ou projet Red Air visant à proposer aux pilotes de combat différents type d'adversaires aériens en mission d'entraînement) ou l'apprentissage des techniques de pilotage de base, hors spécificités militaires, en formation initiale des élèves pilotes (projet ARIANE). Ces divers projets participent à l'optimisation constante de l'efficience de la formation et de l'entrainement des pilotes de combat, tout en préservant la maîtrise globale de l'AAE sur cette capacité stratégique. 

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