Question de Mme FILLEUL Martine (Nord - SER) publiée le 06/05/2021

Question posée en séance publique le 05/05/2021

M. le président. La parole est à Mme Martine Filleul, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Martine Filleul. Madame la ministre, la crise sanitaire a mis en exergue les failles de notre système de santé, en particulier le manque de personnel médical, tant à l'hôpital qu'en ville.

Les femmes en souffrent plus que les hommes. Ainsi, 30 % des Françaises ne bénéficient pas d'un suivi gynécologique. C'est notamment dû à la quasi-disparition de la gynécologie médicale libérale.

Par conséquent, 23 000 sages-femmes et maïeuticiens assurent nombre de missions liées à l'accouchement, à la contraception ou encore aux interruptions volontaires de grossesse, les IVG.

Or ce métier attire de moins en moins, surtout en milieu hospitalier, en raison de sa pénibilité et de sa faible rémunération.

Ainsi, ces professionnels ne touchent que 1,07 euro de majoration par heure de travail, la nuit. La faible revalorisation obtenue lors du Ségur de la santé et grâce à la loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification n'a pas rassuré la profession. Vous avez d'ailleurs considéré ces professionnels au même titre que les secrétaires médicales, sans même consulter les syndicats concernés. Quel manque de considération à leur égard !

Pourtant, ces soignants peuvent contribuer à résorber les difficultés sanitaires, qu'il s'agisse de la lutte contre les déserts médicaux, de la médecine préventive ou encore de l'accompagnement des familles pendant les mille jours suivant la naissance, que le gouvernement auquel vous appartenez souhaite pourtant promouvoir.

Pourquoi choisir de les ignorer ? Pourquoi ne pas entendre, en ce 5 mai – journée mondiale de la sage-femme, mais surtout quatrième jour de mobilisation pour cette profession depuis le début de l'année –, ces professionnels de santé qui manifestent pour une juste reconnaissance de leur métier et une revalorisation salariale et statutaire ? (Applaudissements sur les travées des groupes SER et CRCE.)


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 06/05/2021

Réponse apportée en séance publique le 05/05/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de l'autonomie, pour sa sixième réponse lors de cette séance de questions d'actualité au Gouvernement… (Sourires.)

M. Bruno Sido. Quelle polyvalence !

Mme Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie. Madame la sénatrice Martine Filleul, je vous remercie de cette question, qui me permet de saluer toutes ces professionnelles, auxquelles je rends, tout autant que vous, hommage.

D'ailleurs, pendant la crise, ces professionnels – principalement des femmes – ont continué d'exercer pleinement leurs missions de suivi auprès de nos concitoyennes.

Toutefois, permettez-moi de vous le rappeler, la difficulté que vous soulevez n'est pas récente, et nous avons mis en œuvre de nombreuses mesures pour tâcher d'y répondre au mieux.

C'est ainsi qu'un relèvement du numerus clausus a été décidé, qui montre ses premiers effets sur le nombre des personnes formées et des diplômés. Très concrètement, les effectifs ont augmenté de 23 % entre 2010 et 2020, passant de 18 835 à 23 174 praticiennes. La profession connaît donc une croissance très dynamique de ses effectifs, avec une augmentation moyenne de plus de 2 %.

Face à la difficulté d'accès aux soins dans les territoires, que vous évoquez très justement, plusieurs réponses ont été apportées dans le cadre de la stratégie Ma santé 2022 : l'augmentation du numerus clausus, je viens de le rappeler, visant à augmenter le nombre de professionnels de santé, ou encore la réforme de l'accès aux études de santé, avec la suppression de la première année commune aux études de santé. Cela permettra de diversifier le profil des étudiants accédant aux études de santé, de susciter des vocations et d'en augmenter le nombre.

Par ailleurs, nous sommes également en train de refondre drastiquement l'organisation des stages universitaires, afin d'orienter davantage les étudiants vers ces territoires.

Ce n'est qu'en agissant dès la formation, dès le départ, que nous parviendrons à apporter les réponses pérennes que nos concitoyens attendent.

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