Question de Mme LHERBIER Brigitte (Nord - Les Républicains) publiée le 01/04/2021

Mme Brigitte Lherbier attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la systématisation des tests PCR sur les enfants.
Dés que des adultes sont cas contacts au Covid-19 ou qu'ils présentent des symptômes, ils sont presque systématiquement testés.
En cas de résultat positif, on préconise alors un isolement, et une traçabilité peut être mise en place.
Que les enfants soient systématiquement testés ne paraît pas nécessaire.
En effet, tout enfant étant entré en contact avec un ou des adultes positifs devrait être dispensé de suivre les cours à l'école et être mis en confinement en restant à son domicile.
Il ne paraît pas utile de leur imposer systématiquement des tests PCR.
En effet, le test nasal de détection du coronavirus est douloureux et peut d'ailleurs être traumatisant pour des enfants en bas âge.
Elle aimerait dans un premier temps savoir s'il dispose d'un bilan du nombre d'enfants dépistés par PCR pour le Covid-19.
Elle aimerait aussi savoir si une méthode plus douce et moins invasive et traumatisante, telle que le test salivaire – lorsqu'elle sera disponible – ne pourra pas à l'avenir être systématisée pour les enfants de moins de 10 ans en remplacement des tests PCR.

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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles publiée le 07/05/2021

Réponse apportée en séance publique le 06/05/2021

Mme la présidente. La parole est à Mme Brigitte Lherbier, auteur de la question n° 1619, adressée à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Mme Brigitte Lherbier. Monsieur le secrétaire d'État, les écoles viennent de rouvrir, mais la circulation du virus et de nombreux variants arrivant de toutes parts continue d'inquiéter beaucoup de Français.

Quant aux parents d'élèves, ils sont en partie soulagés de pouvoir retrouver une vie professionnelle, mais la situation épidémique de notre pays les amène à s'interroger.

En février dernier, alors que la circulation du covid-19 s'intensifiait, le choix avait été fait de tester presque systématiquement les enfants dès lors qu'ils étaient cas contacts ou qu'ils présentaient des symptômes.

Toutefois, la plupart du temps, il s'agissait d'un test nasal, traumatisant pour les petits, et beaucoup de parents s'y opposaient. Une évolution vers le test salivaire, plus simple et plus acceptable pour les élèves des écoles maternelles, est souhaitable. Les plus jeunes garderont cependant un traumatisme de cette crise sanitaire.

En tant que secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles, vous êtes le garant de toutes les protections physiques et morales des plus petits. Le ministère de l'éducation nationale a indiqué qu'il fermerait immédiatement toute classe où un cas de covid a été diagnostiqué, ou au plus tard le lendemain de sa détection.

Ma question porte sur les mesures mises en place dans les écoles pour lutter contre l'épidémie. Pourriez-vous nous faire un point précis sur l'organisation des tests dans les écoles de notre pays ? Tous les enfants seront-ils systématiquement testés, à quelle fréquence et surtout avec quel type de test ?

Mme la présidente. La parole est à M. le secrétaire d'État.

M. Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l'enfance et des familles. Madame la sénatrice Brigitte Lherbier, je vous remercie de votre question, qui me permet d'exposer la logique globale de l'action que nous menons pour protéger les enfants face au coronavirus.

Vous le savez : dès le 1er février dernier, le protocole « tester, alerter, protéger » a été renforcé, notamment dans les écoles, pour prévenir toute circulation du virus. En outre, comme vous l'avez rappelé, pour le retour des élèves en classe à compter du 26 avril, le protocole sanitaire a continué à s'appliquer avec une vigilance particulière pour l'aération des pièces et la limitation des brassages. Le plan de contact tracing a été maintenu et même renforcé. Désormais, un cas positif entraîne la fermeture de la classe.

Pour mettre en œuvre ce protocole, des milliers de médecins et d'infirmières scolaires ont été mobilisés : je tiens à saluer leur travail et leur investissement. Une politique ambitieuse de tests en milieu scolaire a également été déployée depuis la rentrée pour renforcer notre stratégie, qui vise à casser le plus rapidement possible les chaînes de contamination.

Une campagne de déploiement d'autotests vient ainsi compléter les tests déjà proposés aux enfants, en particulier aux élèves du premier degré et du collège. Les tests salivaires se déploient de plus en plus largement depuis la fin des vacances de février. Vous vous en souvenez : le ministre de l'éducation nationale avait fixé l'objectif d'en effectuer, à terme, 600 000 par semaine.

À compter du 10 mai prochain, les lycéens pourront réaliser, avec accord parental, un autotest par semaine dans leur établissement, sous la supervision des personnels de santé de l'éducation nationale volontaires et avec l'appui de médiateurs supplémentaires, dits « lutte anti-covid », qui s'ajouteront aux 1 700 médiateurs déjà recrutés.

Les professeurs volontaires pourront également prendre part à cet encadrement. La semaine de rentrée, qui est en train de se clore, a d'ailleurs été consacrée à cette organisation : le ministère de l'éducation nationale a notamment diffusé des documents d'information et des tutoriels à l'intention des élèves.

En effet, nous faisons nôtre cette préoccupation : ne pas imposer aux enfants des tests trop systématiques et, surtout, leur éviter des gestes qui peuvent être douloureux – certains d'entre nous en ont fait l'expérience. C'est bien pourquoi d'autres dispositifs que les tests PCR se sont développés pour les plus jeunes ; et c'est dans ce sens que, le 26 avril dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) s'est prononcée en faveur d'une levée de la limite d'âge pour l'utilisation des tests antigéniques sur prélèvement nasal. Le Gouvernement a suivi cette recommandation en prenant, comme toujours, le soin d'en expliquer les tenants et les aboutissants.

Telle est la logique que nous continuerons de suivre tout au long de cette crise sanitaire !

Mme la présidente. La parole est à Mme Brigitte Lherbier, pour la réplique.

Mme Brigitte Lherbier. Monsieur le secrétaire d'État, merci de votre réponse rassurante. Je tiens à vous rappeler que vous êtes le garant de la protection de l'enfance. Je pense à toutes les démarches sanitaires qui concernent les petits, mais aussi aux cas de maltraitance familiale, qui se multiplient en cette période de crise sanitaire. Il ne faudrait pas que les départements fassent des économies sur le dos des jeunes enfants. Je suis particulièrement attentive à l'action que vous déployez en ce sens et je compte sur vous !

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