Question de M. LAHELLEC Gérard (Côtes-d'Armor - CRCE) publiée le 11/03/2021

M. Gérard Lahellec attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur la situation des aides à domicile en France et dans le département des Côtes-d'Armor.

Ce secteur est victime de nombreuses restructurations depuis ces dernières années.

Le département et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) en charge du dossier se sont progressivement dessaisis de cette activité au profit du secteur associatif.

Le secteur privé lucratif s'est implanté dans les grandes villes avec bien souvent une stratégie très agressive qui a rejeté le secteur associatif dans le rural où le premier ne s'investit pas pour éviter de payer de nombreux frais de déplacement.

Du fait de cette situation, les associations ne peuvent survivre que grâce aux subsides octroyés par les collectivités, qu'il s'agisse de subventions exceptionnelles ou de remises de dettes.

Cet état de fait est encore aggravé par la situation sanitaire actuelle,

Les personnels sont épuisés après avoir été en première ligne durant toute cette période.

Les personnels intervenant auprès des personnes âgées et des familles, qualifiés ou non, ne sont pas considérés comme des personnels soignants et se retrouvent de fait exclus des primes et gratifications, au demeurant insuffisantes, accordés à ces derniers.

Pour ces raisons, il serait primordial de dans un premier temps de prendre des mesures prenant en compte les réalités des métiers exercés en termes de statut, de reconnaissance, de primes et de rémunérations.

Il faudrait engager un processus menant à l'intégration de toutes et de tous dans la fonction publique, avec un statut unique et des droits identiques pour tous.

- page 1559

Transmise au Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie


Réponse du Ministère auprès du ministre des solidarités et de la santé - Autonomie publiée le 17/03/2022

Les auxiliaires de vie ont exercé un rôle primordial dans la gestion de crise sanitaire. Malgré les inconnues entourant les premières semaines de la pandémie, ils ont continué d'accompagner nos aînés qui ont fait le choix de résider chez eux. Ils constituent un maillon essentiel du prendre soin, pour lequel le gouvernement a souhaité apporter une reconnaissance majeure tout en accompagnant le développement de ce secteur. Dès l'été 2020, le Gouvernement a également souhaité que les auxiliaires de vie bénéficient d'une prime exceptionnelle, à l'image de celle qui fut versée aux professionnels exerçant en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) notamment. Grâce à l'action du Gouvernement, 101 départements se sont engagés dans cette démarche, permettant le versement d'une prime de 1 000 € en moyenne. Afin de répondre aux besoins structurels dans ce secteur, le Gouvernement a souhaité agréer l'avenant 43 de la convention collective de la branche de l'aide à domicile. Ainsi depuis le 1er octobre 2021, près de 210 000 auxiliaires de vie du secteur non-lucratif ont pu bénéficier d'une revalorisation salariale moyenne de 15 %. L'Etat finance de manière pérenne la moitié du coût normalement dévolu aux départements pour financer cet avenant. Dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, de nouvelles mesures ont été actées pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées en perte d'autonomie. Le Gouvernement entend répondre à la situation de fragilité financière structurelle des services d'aide et d'accompagnement à domicile en mettant en place un tarif national plancher de 22 euros par heure, c'est-à-dire un niveau de financement public minimum pour tous les services d'aide à domicile, quelle que soit leur catégorie et applicable par tous les départements. Le coût induit pour les départements sera intégralement pris en charge par la branche autonomie, soit un montant évalué de l'ordre de 240 M€ en 2022.  Il propose également le versement dans le cadre d'une contractualisation pluriannuelle d'une dotation complémentaire permettant de financer des actions visant à améliorer la qualité du service rendu mais aussi des actions de qualité de vie au travail, avec 3 par heure en moyenne. C'est autant de moyens supplémentaires pour ces structures, quel que soit leur statut, pour améliorer la qualité de vie au travail et renforcer les moyens mobilisables pour revaloriser les salariés qui y exercent. En complément, la conférence sociale du 18 février 2022 a permis d'entériner le principe d'une revalorisation de 183 € net mensuel pour les auxiliaires de vie exerçant en centre communal ou intercommunal d'action sociale. Leur activité est si essentielle que nous avons souhaité soutenir par ailleurs des mesures favorisant le recrutement de ces professionnels au moyen d'une campagne nationale de communication sur les opportunités d'emploi dans le secteur, initiée en septembre 2021. Enfin, la qualité de vie au travail (QVT) est également placée au cœur de l'attractivité des métiers du grand âge. Le Gouvernement a mis en œuvre la première stratégie nationale de l'amélioration de la QVT, initiée en 2018, en intensifiant les crédits alloués aux agences régionales de santé et en soutenant des actions innovantes. De plus, pour que ces métiers soient plus sûrs et moins pénibles, des actions spécifiques au secteur de lutte contre la sinistralité sont mises en œuvre par la branche AT-MP de l'assurance maladie, en s'appuyant sur le réseau des caisses d'assurance retraite et de la santé au travail. Le Gouvernement a donc mobilisé l'ensemble des leviers disponibles, notamment législatifs, pour permettre une réforme pérenne et d'ensemble de ce secteur.

- page 1449

Page mise à jour le