Question de Mme COHEN Laurence (Val-de-Marne - CRCE) publiée le 18/02/2021

Mme Laurence Cohen attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi et de l'insertion sur la situation difficile des anciennes et anciens salariés de La Poste qui se retrouvent au chômage.

En effet, La Poste possède sa propre assurance chômage, censée indemniser les postiers et postières en fin de contrat. Mais, souvent, ces derniers doivent attendre plus de six mois pour percevoir leurs allocations et se retrouvent sans revenus, dans des situations précaires particulièrement angoissantes.

Les témoignages à ce sujet se multiplient : lenteur bureaucratique, attestations et certificats de travail fournis des semaines après la fin de contrat, manque de réactivité pour répondre aux chômeurs et chômeuses, tant par courrier que par téléphone, demandes de documents pourtant déjà envoyés,... Cela peut avoir des conséquences dramatiques : grandes difficultés financières, perte de logement, huissiers, comme le dénoncent les syndicats CGT et SUD. L'ampleur du phénomène est considérable. Une adresse mail créée par la Fédération Sud PTT pour aider les chômeurs de La Poste a permis de recueillir les témoignages de 50 personnes par jour en moyenne.

Aussi, elle lui demande quelles actions elle compte entreprendre afin de résoudre ce problème et d'assurer aux anciennes et anciens salariés de La Poste les indemnités qui leur sont dues.

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion publiée le 28/04/2022

En application des dispositions des articles L. 5424-1 et L. 5424-2 du code du travail, La Poste assure la charge et la gestion des allocations de chômage. L'entreprise dispose d'un service ressources humaines spécifique à Nancy, composé de 30 collaborateurs et d'une vingtaine de personnes en renfort. Actuellement, on dénombre environ 8 000 personnes indemnisées, majoritairement des anciens salariés en contrat à durée déterminée (CDD) de la Branche Services-Courrier-Colis (BSCC). Une conjonction de deux facteurs explique les retards observés il y a quelques mois. D'une part, une augmentation du nombre de demandes de fin de CDD, à laquelle s'ajoutent des dossiers incomplets, ce qui provoque un ralentissement de leur instruction, les pièces manquantes ne permettant pas de procéder à l'indemnisation (66 % de dossiers incomplets). D'autre part, le confinement des équipes en raison de la crise sanitaire et le manque d'outils adaptés au télétravail ont constitué un élément aggravant. Des mesures correctives ont été mises en place. En premier lieu, une meilleure organisation est attendue grâce à la mise en place d'un nouveau management dédié, du pilotage plus rapproché de cette activité et de l'optimisation de processus de travail et d'organisation. Par ailleurs, la sécurisation du système d'information pour permettre la gestion à distance de certaines activités devrait contribuer à améliorer les retards constatés. En outre, le service rendu est amélioré par la mise en paiement portée à 6 mouvements par mois (contre 3 jusqu'à présent).  Enfin, depuis mi-avril 2021, un numéro vert a été mis en place, de même qu'un renforcement des équipes chargées de la prise des appels téléphoniques, ainsi qu'un processus numérisé de traitement des dossiers chômage en complément des canaux papiers traditionnels

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