Question de Mme MEUNIER Michelle (Loire-Atlantique - SER) publiée le 11/02/2021

Mme Michelle Meunier interroge Mme la ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie, au sujet du référentiel de formation pour la profession d'aides-soignants. La publication de ce référentiel était prévue initialement pour l'année 2020. La crise sanitaire du coronavirus a repoussé cette publication d'un référentiel pourtant attendu depuis de nombreuses années par la profession, les établissements d'accueil et de formation afin de mettre en adéquation la pratique professionnelle et les exigences recensées dans les établissements et au domicile. Les organismes de formation mentionnent un grand décalage entre la formation actuellement dispensée, centrée sur le secteur sanitaire, d'après un référentiel vieux de quinze ans, et les besoins du terrain, principalement axés sur les établissements médico-sociaux.

La désaffection du métier, la faible attractivité des formations, le besoin croissant en aides-soignants (350 000 personnes attendues à l'horizon 2025) et les difficultés de recrutement exigent la mise à jour de ce référentiel.

La mise en œuvre du Ségur de la santé dans le secteur hospitalier accentue le contraste entre les établissements sanitaires et les établissements médico-sociaux : les associations gestionnaires de service d'aide à domicile déplorent notamment une mise en concurrence accrue pour les métiers des aides-soignants avec le cadre hospitalier, devenu plus attractif sur le plan des rémunérations.

Le report de l'examen du projet de loi grand âge et autonomie à l'issue de la crise sanitaire prive les parlementaires de ce débat essentiel sur les conditions d'accompagnement et de soins auprès des personnes en perte d'autonomie, et sur la formation à ces métiers.

Ainsi, on constate de plus en plus souvent, au chevet des personnes âgées et dans les établissements sanitaires et médicaux sociaux, que les agents de service hospitalier faisant fonction d'aide-soignant sont employés, par glissement de tâches. Sans remettre en cause l'implication des « faisant office », cette dérive n'est pas acceptable du point de vue des personnes accompagnées.

Dernièrement, le Premier ministre a confié à une mission le soin de préparer la mise en œuvre des recommandations issues elles-mêmes du rapport sur les métiers du grand âge. Cette mission semble s'élargir aux métiers du handicap. En conséquence, elle lui demande s'il faudra attendre la remise de ce rapport, attendu fin juillet, pour que le nouveau référentiel de formation des aides-soignants soit publié.

Dans le détail, le nouveau référentiel devra anticiper un changement d'approche de l'accompagnement des personnes en perte d'autonomie : au-delà du schéma classique d'entretien du linge et du logement, le soin dispensé par le contact humain doit être renforcé et comptabilisé dans les missions des aides-soignants. Cela participera de la valorisation du métier et de son attractivité.

Faute d'avoir ces débats lors de l'examen de la loi grand âge et autonomie, elle estime urgent d'avoir des réponses concernant l'évolution du métier et son cadre de formation.

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Transmise au Ministère de la santé et de la prévention


La question est caduque

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