Question de Mme GARNIER Laurence (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 04/02/2021

Mme Laurence Garnier attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les difficultés rencontrées par les éleveurs de bovins maigres et les engraisseurs. Suite à la crise sanitaire, les marchés d'exportation, importants pour la filière, subissent des perturbations profondes. Dans un contexte de crise sanitaire, le tourisme et donc la consommation de viande sont lourdement impactés dans les pays méditerranéens auxquels nos broutards sont destinés. Cotations en baisse et surstock de jeunes bovins compromettent l'avenir de nombreux élevages français. Dans ces circonstances, elle lui demande si le Gouvernement entend octroyer de janvier à avril 2021 une aide forfaitaire à la commercialisation des jeunes bovins mâles pour sauver la filière dans le même esprit que la mesure de 2016 qui avait participé au rééquilibrage du marché de la viande bovine et au redressement des cotations.

- page 635


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 17/06/2021

La filière bovine est confrontée depuis plusieurs mois à des difficultés liées à la baisse du prix de vente des broutards. La conjoncture entraîne des cours dégradés et affaiblis par les pertubations de débouchés liés au contexte sanitaire. La demande italienne conserve un niveau de volume important, mais avec des cotations affaiblies par la réorientation des débouchés des engraisseurs vers des marchés moins rémunérateurs que la restauration hors domicile. L'engraissement en France n'est pas en mesure à ce stade de constituer une possibilité de report à court terme. À la suite d'une table ronde avec l'ensemble des professionnels, mi-octobre 2020 à Lezoux (Puy-de-Dôme), le ministre de l'agriculture et de l'alimentation a demandé l'établissement d'une feuille de route permettant des avancées concrètes sur le marché export des broutards vers l'Italie et une amélioration de la rémunération des producteurs. Cette feuille de route comprend cinq points : améliorer l'organisation de la filière, créer de la valeur, sécuriser l'export pays tiers et diversifier les destinations, faciliter l'export et utiliser la politique agricole commune (PAC) comme levier de progrès. Elle est issue d'un travail conjoint entre les professionnels et le ministère de l'agriculture et de l'alimentation. Les services du ministère chargé de l'agriculture sont pleinement mobilisés dans sa mise en œuvre. De premiers résultats en sont déjà observables : notamment en ce qui concerne la sécurisation de l'export pays tiers et la diversification des destinations. Les questions de l'amélioration de son organisation et de la création de valeur font l'objet d'échanges et de travaux au sein de la filière. Concernant les aides de la PAC, le travail d'élaboration du plan stratégique national est en cours. En complément, afin de répondre à la situation d'urgence des éleveurs de la filière les plus en difficulté, le Premier ministre a annoncé en mars 2021 la mobilisation d'une enveloppe pouvant aller jusqu'à 60 millions d'euros. Le guichet de cette aide devrait être ouvert à l'été, à l'issue de procédures de notifications européennes. D'autres outils sont pleinement mobilisables au service de la filière dans le cadre du plan « France Relance ». Parmi les différentes mesures prévues dans son volet dédié à la transition agricole, à l'alimentation et à la forêt, plusieurs concernent directement les filières d'élevage. L'appel à projet « structuration de filière » vise notamment à accompagner des projets structurants, qui s'inscrivent dans une démarche collective mobilisant différents maillons d'une ou de plusieurs filières et impliquant des entreprises. Leur impact doit permettre la création de valeur ajoutée pour l'ensemble des acteurs et de mieux répondre aux attentes du marché. La mesure « Pacte biosécurité - bien-être animal en élevage » a pour but de soutenir les éleveurs dans leurs investissements de biosécurité et pour le bien-être animal comme par exemple la réalisation des audits de biosécurité, la construction de clôtures pour protéger les élevages et éviter les contacts avec la faune sauvage ou encore les investissements d'amélioration du bien-être animal (au-delà de la réglementation). Les acteurs de la filière broutards sont en train de se saisir collectivement de ces outils et d'élaborer des projets structurants, dont la construction sera nourrie par un dialogue approfondi entre les différents maillons. Plusieurs projets sont d'ores et déjà déposés. Enfin, le médiateur de la coopération agricole, nouvellement nommé, a été saisi pour faire dialoguer éleveurs et coopératives afin de dégager des recommandations autour de projets créateurs de valeur.

- page 3825

Page mise à jour le