Question de Mme LEPAGE Claudine (Français établis hors de France - SER) publiée le 28/01/2021

Mme Claudine Lepage attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'absence sur notre territoire de stratégie de surveillance des différents variants de SARS-CoV-2.

Elle indique que depuis fin décembre 2020, différent variants de SARS-CoV-2 ont été identifiés, notamment le variant B.1.1.7 identifié au Royaume Uni et le variant B.1.351 identifié en Afrique du sud.
Ces nouveaux variants se transmettent plus facilement et sont l'objet de beaucoup d'attention vu leur rapide propagation.

Elle rappelle que certains pays ont choisi de séquencer les infections pour suivre l'évolution du virus et voir l'émergence de nouveaux variants. Le Royaume-Uni montre l'exemple en matière d‘épidémiologie moléculaire. Ils ont séquencé 175 850 infections depuis le début de l'épidémie, dont 8 965 depuis le 1er janvier 2021 (disponibles dans la base de données publique GISAID au 20 janvier 2020).

Or, en France, seulement 3 336 virus ont été séquencés depuis le début de l'épidémie, dont 5 depuis le 1er janvier 2021.

Elle rappelle que le faible niveau de séquençage en France signifie que l'on ne peut pas faire un suivi des virus qui circulent dans notre pays et dans les territoires d'outre-mer. La France dépend d'autres pays qui ont eux une stratégie de séquençage et peuvent ainsi identifier ces variants, et ensuite seulement notre pays peut avoir une stratégie réactive pour évaluer la présence de tel ou tel variant.

Il est établi que depuis le début de l'épidémie les virus circulent au-delà des frontières et se propagent rapidement bien avant d'être reconnus comme des variants à surveiller. Malheureusement la France n'a pas actuellement la possibilité d'identifier des variants qui pourraient avoir des caractéristiques distinctes et nécessiteraient un suivi plus intensif.

Elle s'interroge donc sur cette absence de stratégie de surveillance des virus qui circulent en France et se demande s'il s'agit d'une décision politique ou si c'est une conséquence des faiblesses des capacités en santé publique et en recherche en France.

Elle s'interroge également sur les stratégies pour le futur envisagées par le Gouvernement, sachant qu'il est probable que d'autres variants soient identifiés à l'avenir.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 01/07/2021

Compte tenu de la progression de la diffusion des variantes 201/501Y.V1 (dite britannique), 20H/501Y.V2 (dite sud-africaine), ou 20J/501Y.V3 (dite brésilienne) sur le territoire national, des mesures ont été mises en œuvre au niveau national pour documenter la circulation des variantes sur le territoire national et limiter leur introduction. Le ministère des solidarités et de la santé, en lien avec Santé publique France et le Centre National de Référence des infections respiratoires, a établi une conduite à tenir pour la gestion des cas confirmés d'infection par une variante d'intérêt du SARS-CoV2. Tout test (antigénique rapide ou PCR) donnant lieu à un résultat positif doit désormais obligatoirement faire l'objet d'une RT-PCR de criblage en seconde intention, qui doit être réalisée afin de déterminer s'il s'agit d'une contamination par une variante d'intérêt. Les laboratoires réalisant les tests de criblage doivent en transmettre les résultats dans un délai inférieur à 36 heures aux laboratoires ayant réalisé le test de première intention, pour qu'ils puissent signaler à la personne contaminée qu'il s'agit d'une contamination par une variante d'intérêt. Cette information sera ensuite confirmée par le traceur de l'assurance maladie en charge du contact-tracing. Toutes les plateformes de séquençage génétique du pays ont été mobilisées. Plusieurs dizaines de laboratoires répartis sur tout le territoire participent au séquençage de nouvelles variantes. Un réseau de l'agence nationale de la recherche sur le sida et les maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE) coordonne ce séquençage. Le Centre National de Référence virus des infections respiratoires joue un rôle essentiel de coordination de l'ensemble de la surveillance virologique et génomique sur le SARS-CoV2. Des laboratoires privés ont été autorisés, dans certaines conditions, à réaliser des séquençages dans le but de soulager l'effort des laboratoires publics. Les laboratoires publics réalisent un séquençage à visée de surveillance épidémiologique à l'échelle de l'ensemble du territoire, tant pour déterminer le niveau de circulation des variantes connues que pour détecter l'éventuelle émergence de nouvelles variantes. La France met tout en œuvre pour disposer d'un panorama de circulation des variantes, surveiller l'apparition de nouvelles variantes, et éviter la propagation des variantes sur son territoire. La stratégie « tester, alerter, protéger » se renforce et ses acteurs sont mobilisés pour maitriser la circulation des variantes sur le territoire. La maitrise des chaines de contamination et le contrôle de l'épidémie ne peut se faire qu'avec la mobilisation de tous, par le respect au quotidien des mesures barrière dont le port du masque, le test au moindre symptôme, le respect strict de l'isolement lors que l'on est malade ou contact à risque, et l'utilisation de l'application Tous Anti Covid.

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