Question de Mme PRÉVILLE Angèle (Lot - SER) publiée le 28/01/2021

Question posée en séance publique le 27/01/2021

M. le président. La parole est à Mme Angèle Préville, pour le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Angèle Préville. Monsieur le président, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, nous savons tous que quelque chose ne va pas.

L'année 2020 a été l'une des plus chaudes jamais enregistrées. Le réchauffement climatique est plus rapide et plus intense que prévu : nous dansons littéralement sur un volcan. Nous assistons aussi au lent déclin de la biodiversité et sommes à l'aube d'une sixième extinction.

Par ailleurs, les polluants continuent à s'accumuler dans la nature, notamment le plastique, véritable bombe à retardement. Les microplastiques sont partout, envahissent l'air, l'eau, les sols, et même les tissus vivants.

Le drame est que nous sommes responsables de ce qui nous arrive. Nous nous dirigeons collectivement droit dans le mur. En effet, nous avons fait si peu, voire même tout le contraire de ce qu'il fallait. Nous en sommes toujours à une logique de « ma voiture est plus grosse que la tienne » ; la consommation de vêtements a bondi de 40 % en quinze ans à peine ; la production de plastiques est exponentielle.

Les citoyens informés sont aujourd'hui prêts à adhérer à des mesures courageuses, comme en témoignent les cent cinquante membres de la Convention citoyenne pour le climat. C'est d'ailleurs l'un des mérites de cette convention de montrer que les citoyens sont prêts à relever le défi climatique.

Le changement climatique est une urgence mondiale selon le sondage du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) paru aujourd'hui.

Alors, n'est-il pas temps d'adresser un discours de vérité aux Français ? N'est-il pas temps de commencer à réparer le monde ? N'est-il pas de votre devoir de dire qu'une ville comme Nantes risque d'être inondée dans les prochaines années, que Toulouse étouffera sous les quarante-cinq degrés à l'ombre l'été, et que nos petits-enfants souffriront d'infertilité si nous ne faisons rien ?

Il est urgent d'empêcher les catastrophes annoncées. Ceux qui subiront les grands dommages liés à notre inaction sont déjà nés. Nous leur devons de rebâtir un horizon commun de civilisation.

Notre politique est-elle à la hauteur pour relever l'un des défis majeurs du siècle ? La stratégie nationale bas-carbone est-elle la feuille de route de tous les ministres ? (Applaudissements sur les travées du groupe SER.)

Mme Laurence Rossignol. Bravo !


Réponse du Secrétariat d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargé de la biodiversité publiée le 28/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 27/01/2021

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la biodiversité.

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la transition écologique, chargée de la biodiversité. Madame la sénatrice Préville, la feuille de route du Président de la République et du Gouvernement sur la transition écologique est très claire : nous visons des objectifs de sobriété, de souveraineté, de solidarité et de soutenabilité dans toutes les politiques que nous déployons.

Cette feuille de route doit faire de la France un pays résilient, neutre en carbone – vous l'avez dit – et respectueux de la biodiversité.

Vous avez travaillé sur la programmation pluriannuelle de l'énergie instituée par la loi relative à l'énergie et au climat. Celle-ci a pour ambition de nous faire atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, de nous faire réduire de 20 % la consommation finale d'énergie en 2030 par rapport à celle de 2012, de nous faire parvenir à l'objectif de 33 % d'énergies renouvelables en 2030 et, enfin, de nous permettre de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité.

Comme vous le savez, l'année 2021 sera également l'année de la biodiversité, avec l'organisation d'événements nationaux et internationaux. Nous récrirons ensemble la stratégie nationale pour la biodiversité pour les dix années à venir. Ce travail sera mené en partant des territoires et se fera réellement en lien avec les départements, les régions et les élus.

Nous avons un devoir de cohérence, qui implique que nous nous donnions les moyens de nos ambitions. Ces moyens sont très clairement réaffirmés dans le plan de relance, avec notamment un tiers des crédits dédiés à la transition écologique.

Nous exprimons également cette volonté au travers de notre politique de mobilité et de transports. Nous avons ainsi retranscrit ces objectifs dans la loi d'orientation des mobilités (LOM).

Cette politique s'incarne enfin dans le cadre de notre budget vert, qui est le premier au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

M. David Assouline. Blablabla !

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État. Il s'agit donc d'une initiative exemplaire.

Nous défendons cette politique ambitieuse à Bruxelles, qu'il s'agisse de la finance verte, de la déforestation importée ou du plastique, enjeu que vous avez mentionné à juste titre.

M. David Assouline. Faites preuve d'un peu de sincérité !

Mme Bérangère Abba, secrétaire d'État. Nous garantirons et affirmerons cette cohérence entre nos ambitions et nos moyens lors de la COP15 Biodiversité et de la COP26 sur le climat.

La Convention citoyenne pour le climat, qui a étudié ces questions, et dont les travaux seront soumis à votre examen, en est la preuve : nous devons coconstruire ces politiques. Je vous remercie en tout cas de votre attention à ce sujet. (Protestations sur des travées du groupe SER.)

M. David Assouline. Tout ça pour ne rien dire !

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