Question de M. BURGOA Laurent (Gard - Les Républicains) publiée le 21/01/2021

Question posée en séance publique le 20/01/2021

M. le président. La parole est à M. Laurent Burgoa, pour le groupe Les Républicains. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Laurent Burgoa. Ma question, à laquelle j'associe Vivette Lopez, s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.

Avant toute chose, je souhaite exprimer ici mon soutien à M. le maire de Lasalle, Henri de Latour, lâchement agressé sur le marché de sa commune par un individu refusant le port du masque. Il a tout mon soutien, tout notre soutien !

Ce sont tous les piliers de la République qui sont attaqués. Vendredi dernier, un père de famille a agressé le directeur et une institutrice d'une école nîmoise. L'homme est reparti en leur promettant un sort pire que celui de Samuel Paty… Eux aussi ont tout mon soutien, tout notre soutien !

Un certain nombre de professeurs ne souhaitent plus exercer dans ce quartier du Chemin-Bas d'Avignon. Le 4 décembre dernier, lors de la pause déjeuner, deux hommes fuyant la police se sont introduits dans la cour d'une école élémentaire. Le 15 juin dernier, après la mort d'un homme à proximité de cette même école, l'établissement avait été délocalisé pour que les enfants puissent terminer l'année en toute quiétude.

Rendez-vous compte : nous délocalisons les écoles ; autrement dit, nous reculons !

De nombreuses familles ont choisi de ne plus scolariser leurs enfants dans l'école que je viens d'évoquer ; ce n'est pas moi qui le dis : ce sont neuf responsables d'établissement dans une lettre ouverte au Président de la République. Cette lettre est glaçante : règlements de compte en plein jour, occupation de bâtiments scolaires, menaces… Il s'agit non pas de faits divers, mais de leur quotidien.

Vous avez la responsabilité de protéger ces élèves dans ce qui devrait être un sanctuaire républicain dans tous nos territoires : l'école !

Le 23 septembre dernier, lors d'un entretien avec le maire de Nîmes, M. le ministre avait annoncé l'affectation de treize policiers supplémentaires dans le cadre d'un « plan national » que nous attendons toujours !

Je souhaite connaître aujourd'hui, au-delà des coups de com' épisodiques, comme celui de la semaine dernière, la stratégie que vous comptez adopter afin de protéger concrètement et durablement ces écoles. (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)


Réponse du Ministère auprès du ministre de l'intérieur - Citoyenneté publiée le 21/01/2021

Réponse apportée en séance publique le 20/01/2021

M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur.

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur, chargée de la citoyenneté. Monsieur le sénateur, je souhaite tout d'abord, si vous le permettez, associer le gouvernement de Jean Castex au message de soutien que vous avez adressé à ce maire comme à tous les élus qui, quotidiennement, subissent ces agressions, ces attaques et ces mises en cause. C'est justement pour les protéger que le Gouvernement prend un certain nombre de dispositions. (M. François Bonhomme s'exclame.)

Je citerai par exemple les débats qui ont lieu en ce moment dans le cadre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la République : le ministre de l'intérieur et le garde des sceaux sont en train de débattre des mesures destinées à protéger ceux dont la vie est mise en danger ou menacée, notamment par l'usage de messages sur les réseaux sociaux.

Concernant les affectations concrètes sur le terrain, depuis 2018, au plus près des Français, la police de la sécurité du quotidien se déploie – vous le savez – dans les territoires.

M. François Bonhomme. Avec quel succès !

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. Tel est l'objet, en particulier, des 55 quartiers de reconquête républicaine mis en place à ce jour ; ils seront au nombre de 60 à la fin du quinquennat.

Tel est l'objet également des 10 000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes qui auront été créés d'ici à 2022, via un plan de recrutement et de formation inédit et les moyens mobilisés dans le cadre du plan France Relance, avec l'engagement du ministre Bruno Le Maire.

Ce plan prévoit également le renouvellement du quart du parc automobile de nos forces de sécurité, décidé par le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin.

Je tiens aussi à souligner ici la hausse des crédits de la mission « Sécurité » dans le projet de loi de finances pour 2021. Cette hausse a été approuvée ici même, dans cette assemblée, et je vous en remercie, mesdames, messieurs les sénateurs.

La lutte contre le narcobanditisme et contre les faits que vous évoquez fait partie des éléments clés. Conformément aux annonces du ministre de l'intérieur, une unité de lutte contre les stupéfiants et contre l'économie souterraine, dotée au 1er octobre 2020 de dix fonctionnaires, a été mise en place dans le Gard.

Au cours de l'année 2020, ce sont plus de 350 opérations qui ont été menées, et nous déployons en outre un continuum de sécurité globale avec, à Nîmes, les quatre groupes de partenariat opérationnel implantés dans les quatre secteurs de la circonscription de sécurité publique, dont un dans le quartier de reconquête républicaine de Pissevin, qui ont organisé 62 réunions opérationnelles depuis la mise en place de ce dispositif.

M. Jérôme Bascher. Bref, tout va bien !

Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée. Concernant le quartier du Chemin-Bas d'Avignon, que vous évoquiez, monsieur le sénateur, la circonscription de sécurité publique de Nîmes a reçu, depuis la semaine dernière, l'appui d'une compagnie républicaine de sécurité de soixante policiers ; avec le ministre de l'intérieur, nous pérennisons ce dispositif via une relève à compter de demain, et au moins jusqu'au 24 janvier.

Vous le voyez, monsieur le sénateur : tout le Gouvernement est mobilisé pour la sécurité de tous les Français, et particulièrement des Gardois. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

C'est la vérité ! Cette mobilisation s'accompagne de moyens et d'actions concrètes, et pas uniquement de communication, en dépit de vos propos. (Applaudissements sur des travées du groupe RDPI.)

M. François Patriat. Très bien !

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