Question de Mme PONCET MONGE Raymonde (Rhône - GEST) publiée le 14/01/2021

Mme Raymonde Poncet Monge attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la relance concernant le projet « Montagne d'or » en Guyane. Le 14 février 2020, lors du lancement de l'office français de la biodiversité, le président de la République déclarait avoir « enterré » certains projets industriels jugés non conformes à nos obligations en matière de préservation de la biodiversité. Il disait : « Depuis deux ans, j'assume d'avoir pris des choix qui ont pu contrarier parce qu'ils n'étaient pas conformes à l'agenda écologique : l'arrêt du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, du projet Europacity ou de la mine de la Montagne d'or en Guyane, c'est l'arrêt de trois projets emblématiques ». Pourtant, en décembre 2020, le tribunal administratif donnait raison à la compagnie de la Montagne d'or en jugeant que la non-réponse du ministre de l'économie à la demande de prolongation de la concession constituait un « défaut de contestation sérieuse » du fait du refus implicite du ministère de l'économie. Preuve en est que l'inaction ne constitue pas un effort suffisant pour faire barrage à l'avidité des industriels. Pour mémoire, le projet de la Montagne d'or constituerait une catastrophe écologique sans précédent dans un territoire où survivent de nombreuses espèces endémiques et rares à préserver. De même, les impacts sociaux du projets sont quasi-nuls. À lui seul le projet engloutirait au moins 420 millions d'euros de fonds publics, soit 560 000 euros pour chacun des 750 emplois directs annoncés. Et ce, alors même que pourraient être développés bien plus d'emplois dans des secteurs durables pour bien moins cher. Le WWF par exemple a identifié six autres filières durables en Guyane qui pourraient aboutir à la création de 18 000 à 20 000 emplois au total sur dix ans comme le développement de l'agroforesterie ou des énergies renouvelables. Selon le contre-projet du WWF, pour à peine 100 millions d'euros, pourraient être créés par exemple 9 000 emplois pérenne sur dix ans dans le tourisme durable. C'est six fois plus d'emplois que la Montagne d'or. Elle aimerait donc avoir la garantie que l'État va faire appel de la décision du tribunal administratif pour clôturer une bonne fois pour toutes le projet de la Montagne d'or. Elle aimerait aussi avoir la garantie que l'État sera représenté au tribunal lors du jugement en appel car son absence lors du dernier procès s'est faite remarquer. Enfin, elle aimerait savoir si l'État s'opposera également aux autres projets industriels qui menaceraient la biodiversité en Guyane, comme le projet Espérance, situé à quelques kilomètres de la Montagne d'or, et pour lequel le ministère de l'économie aurait donné son feu vert.

- page 118


La question a été retirée

Page mise à jour le