Question de M. BONNECARRÈRE Philippe (Tarn - UC) publiée le 25/07/2019

M. Philippe Bonnecarrère attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique et solidaire sur l'utilité de connaître les performances des productions forestières et céréalières pour le stockage du carbone et la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Le rôle de la forêt est connu, moins celui des productions céréalières.

Il lui demande s'il existe des études sur ces questions, si certaines céréales s'avèrent être plus favorables que d'autres par exemple en matière de stockage de carbone.

La question est finalement de savoir si la production céréalière contribue aux enjeux environnementaux de stockage du carbone et de réduction des gaz à effet de serre.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 22/08/2019

Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation confirme l'utilité de connaître les performances des productions forestières et agricoles, dont la production céréalière, en matière de stockage de carbone et de réduction des émissions des gaz à effet de serre. L'agriculture et la forêt représentent, en effet, un gros potentiel de stockage de carbone en France. En sus d'augmenter le stockage de carbone, qui est, par nature, réversible, il convient de préserver les stocks de carbone existants et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le stockage de carbone ne doit compenser que les seules émissions incompressibles. L'initiative internationale « 4 pour 1 000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat », lancée par le Gouvernement français lors de la COP 21 se fonde, justement, sur le principe que certaines pratiques agricoles vertueuses, notamment celles qui découlent de l'agro-écologie, peuvent contribuer à compenser en partie les émissions de gaz à effet de serre. La récente étude de l'institut national de la recherche agronomique (INRA) sur l'objectif 4 pour 1 000 et le stockage de carbone dans les sols français montre que le stockage principal en agriculture est lié aux prairies permanentes (9,3 Mha). Actuellement, on constate une tendance de stockage à la baisse pour les grandes cultures (prairies temporaires comprises, soit 18,4 Mha). Les terres cultivées représentent toutefois un potentiel de stockage additionnel si certaines pratiques sont déployées à grande échelle en association avec les grandes cultures. On peut citer, notamment, le semis direct, le développement des légumineuses, la mise en place ou l'allongement des cultures intermédiaires, l'accroissement de la part des prairies temporaires dans les successions culturales, la couverture et le travail des sols, la bonne gestion de la fertilisation azotée, le retour au sol de la matière organique et l'agroforesterie (plantation d'alignements d'arbres intraparcellaires et de haies). L'enjeu est important car, selon l'étude de l'INRA, les terres cultivées représentent une grande partie du potentiel de stockage additionnel en France en raison, notamment, de leur surface relative et de leur marge de progression en matière de stockage du carbone. Ainsi, la production céréalière pourra contribuer aux enjeux environnementaux de stockage du carbone et de réduction des gaz à effet de serre si elle maintient et déploie, à grande échelle, des pratiques vertueuses. Les questions de besoins en azote ou en eau, et de variétés plus adaptées seront à articuler avec celles des puits de carbone.

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