Question de Mme FÉRAT Françoise (Marne - UC) publiée le 27/06/2019

Mme Françoise Férat attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le dépistage et la vaccination universelle contre le papillomavirus.
Cinquante académies, collèges, sociétés, syndicats médicaux et associations, telles que la ligue contre le cancer, militent depuis mars 2019 pour un dépistage efficace et une couverture vaccinale universelle et gratuite. Ils estiment que cette dernière doit se faire sans distinction de sexe : les garçons vaccinés se protègent eux-mêmes ainsi que leurs partenaires, donc principalement des filles. En France, la mortalité des cancers de l'utérus augmente. Les papillomavirus humains (HPV) sont à l'origine, en France, de plus de 6 300 cancers : col de l'utérus (2 900), pharynx (amygdales, 1 400), anus (1 512), vulve-vagin-pénis (500).
Or, la couverture vaccinale française est seulement de 21 %. En Australie, où le dépistage et la vaccination, unisexe, se généralisent, il est constaté des résultats très positifs tels que la forte baisse des lésions précancéreuses sur le col de l'utérus.
Elle souhaite connaître les réflexions et les intentions du Gouvernement sur ces orientations.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 22/08/2019

La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans. Il existe un rattrapage vaccinal pour les jeunes filles et jeunes femmes entre 15 et 19 ans révolus avec un schéma vaccinal à trois doses. Cette vaccination est également recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à l'âge de 26 ans avec un schéma vaccinal à trois doses. Plusieurs pays ont étendu la vaccination contre les HPV à tous les garçons. En France, la Haute autorité de santé a été saisie de cette question en février 2018. Les conclusions de cette instance d'expertise sont nécessaires avant d'envisager une éventuelle extension de cette vaccination. Elles devraient être rendues à l'automne 2019. Les dernières estimations de la couverture vaccinale de ce vaccin indiquent une légère augmentation par rapport à l'année précédente. Ainsi, en 2018, la couverture vaccinale à 16 ans pour trois doses était de 23,7 % (+ 2,3 % en un an) et la couverture vaccinale à 15 ans pour une dose de 29,4 % (+ 3,2 % en un an). Cette couverture reste cependant encore trop insuffisante. Plusieurs actions de promotion de cette vaccination sont menées depuis plusieurs années. Depuis mars 2017, un site internet grand public sur la vaccination (vaccination-info-service.fr) permet à tous les citoyens d'être informés sur les infections et les vaccins qui les préviennent. Ce site s'est enrichi en 2018, d'une partie réservée aux professionnels de santé. Des actions ciblées visant à mieux informer sur la vaccination contre les HPV sont menées en particulier durant la semaine européenne de vaccination qui se déroule chaque année en avril. En 2017, l'Institut national du cancer a diffusé des documents et outils à destination soit du grand public soit des professionnels de santé afin de promouvoir cette vaccination comme, par exemple, un document de Questions/Réponses sur la vaccination ou encore un courrier personnalisé portant sur le dépistage du cancer et sur la vaccination, à l'ensemble des professionnels de santé concernés. Par ailleurs, dans le cadre du plan cancer 2014-2019, un projet de recherche décliné en plusieurs études interventionnelles va débuter en septembre 2019 dans plusieurs régions de France métropolitaine. Ce projet multidisciplinaire devrait permettre de mieux comprendre les réticences et d'identifier des actions pouvant favoriser la vaccination contre les HPV. Certaines de ces études concerneront les jeunes filles et leurs parents, d'autres concerneront les médecins prescripteurs de vaccin. Enfin, une disposition de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 va permettre la mise en place d'une expérimentation visant à améliorer les connaissances et les pratiques des professionnels de santé pour in fine améliorer la couverture vaccinale de ce vaccin. Deux régions pilotes, la Guyane et la région Grand Est, vont initier cette expérimentation dès la rentrée 2019 pour une durée de trois ans. L'évaluation de ces expérimentations permettra, là encore, d'identifier de nouvelles pistes d'action pour améliorer la couverture vaccinale du vaccin contre les HPV.

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