Question de M. KENNEL Guy-Dominique (Bas-Rhin - Les Républicains) publiée le 23/05/2019

M. Guy-Dominique Kennel appelle l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la nécessité de développer davantage la formation de gynécologues médicaux afin que la gynécologie médicale puisse être à nouveau pleinement accessible à chaque femme tout au long de sa vie.

La gynécologie médicale est une spécialité différente et complémentaire de la gynécologie obstétrique qui assure le suivi des problèmes gynécologiques tout au long de la vie des femmes : puberté, problèmes de cycles et saignements, traitement de la pré-ménopause et de la ménopause, traitements médicaux des pathologies bénignes du sein, de l'utérus et des ovaires. Mais aussi : dépistages précoces (offrant de meilleures chances) et prévention des cancers génitaux et mammaires, éducation des jeunes filles, prévention, dépistage et traitement des maladies sexuellement transmissibles (évitant leurs conséquences : stérilité, grossesses extra-utérines), recours à la fécondation in vitro (FIV), prise en charge des stérilités des couples, choix de la contraception, particulièrement pour les femmes à risques spécifiques. Cette relation qui s'inscrit dans la durée et qui touche à l'intime ne peut donc pas être assurée par des médecins généralistes déjà eux-mêmes surchargés ni par des sages-femmes non médecins. Ces sujets sont inhérents à la vie de la femme et représentent un enjeu de santé publique que l'on ne peut pas nier. En effet, 61 % des nouveaux cas de cancer chez les femmes sont des cancers gynécologiques. Aussi, les gynécologues médicaux étaient moins de 1 000 au 1er janvier 2019, cela pour près de 30 millions de femmes en âge de consulter, soit trois gynécologues pour 100 000 femmes.

Alors que le projet de loi n° 404 (Sénat, 2018-2019), adopté par l'Assemblée nationale, vise à organiser et à transformer le système de santé, il lui demande de prendre en considération cette forte demande émanant des femmes et des médecins pour une meilleure prise en charge de la santé des femmes par la formation et le développement de postes de gynécologues médicaux. En effet, qu'il s'agisse de la prévention, du suivi, de la prise en charge rapide, suffisamment tôt, d'un diagnostic en connaissance de cause, tous ces éléments participent d'un meilleur fonctionnement de notre système de santé.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 27/06/2019

Le nombre de postes offerts en gynécologie médicale à l'issue des épreuves classantes nationales (ECN) a quasiment triplé depuis 2012 (contre + 14 % toutes spécialités confondues). Au titre de la seule année 2018, ce sont dix-huit postes de plus qui ont été proposés pour atteindre 82 postes offerts contre 64 en 2017 (+ 28 %). Ce volume a été déterminé en lien avec l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), qui a émis ses propositions du nombre d'internes à former sur la base de concertations locales menées par ses comités régionaux, afin de prendre en compte les besoins locaux tout en préservant la qualité de la formation. Par ailleurs, le Gouvernement se mobilise pour améliorer l'accessibilité aux soins et l'installation des professionnels dans les zones rurales, notamment au travers du dispositif du contrat d'engagement de service public (CESP), bourse versée aux étudiants en médecine en contrepartie d'une installation dans un territoire manquant de professionnels. Ce dispositif peut bénéficier notamment aux étudiants et internes en médecine souhaitant s'orienter vers l'exercice de la gynécologie médicale. Enfin, l'ONDPS a lancé début février 2019 un groupe de travail portant sur la prise en charge de la santé des femmes. En effet, pleinement consciente des problématiques liées à cette thématique, la ministre des solidarités et de la santé a missionné l'ONDPS pour effectuer une étude spécifique sur cette question et notamment sur l'articulation entre différents professionnels de santé, notamment les gynécologues médicaux.

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