Question de M. PRIOU Christophe (Loire-Atlantique - Les Républicains) publiée le 29/11/2018

M. Christophe Priou attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la situation de la filière de la pêche artisanale suite à la hausse des prix du carburant. Le dérèglement climatique est déjà une réalité pour les pêcheurs. Des changements dans la répartition de certaines espèces de poisson, des proliférations d'espèces invasives comme les salpes ou les méduses ou encore des tempêtes de plus en plus dévastatrices sont désormais des paramètres auxquels les professionnels doivent s'adapter au quotidien. Dans ces circonstances, l'augmentation des prix du carburant est donc vécue comme une double peine par les marins pêcheurs. Ils ont pourtant fourni des efforts considérables depuis dix ans pour être moins énergivores en adaptant au mieux les techniques de pêche tout en élaborant aussi des plans de gestion pour atteindre dans les meilleurs délais le rendement maximum durable. Malgré les efforts consentis, l'augmentation continue du prix du gazole depuis un an rappelle la crise de 2008 où le prix avait atteint des sommets, clouant certaines flottilles à quai. Forte de cette expérience, la pêche ligérienne ne souhaite pas forcément de nouveaux contrats bleus mais plutôt une véritable stratégie partagée et adaptée à ses enjeux lui permettant de faire face à la transition énergétique. Il lui demande si le Gouvernement entend accompagner cette mutation pour protéger la filière qui ne peut plus subir ainsi la hausse du gazole.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 07/02/2019

L'attention du ministère de l'agriculture et de l'alimentation a été appelée sur la situation de la filière de la pêche artisanale, fragilisée suite à la hausse des prix du carburant et sur le nécessaire accompagnement de ces entreprises pour leur transition énergétique. Le prix du gas-oil pêche a en effet connu une trajectoire d'augmentation depuis son niveau bas historique de 0,35 €/l en janvier 2016 pour atteindre un pic à 0,65 €/l en octobre 2018. La chute significative des cours mondiaux du pétrole brut observée depuis lors a toutefois entraîné une baisse rapide jusqu'à la fin de l'année 2018. Le prix moyen du gas-oil maritime constaté par la direction des pêches maritimes et de l'aquaculture (DPMA) s'est ainsi stabilisé aux alentours de 0,5 €/l début 2019. La DPMA suit la situation avec attention, car la filière pêche dans son ensemble reste fortement dépendante du prix du carburant du fait de l'importance des apports de la flotte de chalutiers, navires fortement consommateurs. Il convient cependant de rappeler que le gas-oil maritime est déjà totalement détaxé. L'impact des fluctuations du cours du pétrole pourrait toutefois être amoindri grâce à l'amélioration de l'efficacité énergétique des navires existants, qui peut bénéficier des soutiens financiers du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP), ou encore par le développement de technologies de propulsion alternatives, encore balbutiantes à la pêche, grâce au soutien des programmes d'investissement d'avenir ou du FEAMP. L'augmentation de la résilience des entreprises repose également sur les diverses pratiques soutenant les prix à la première vente, qui permettront aux pêcheurs de mieux valoriser leurs captures et de répercuter rapidement toute hausse des prix du carburant : amélioration de la qualité des captures à bord, prévision des apports ou encore labellisation.

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