Question de M. BÉRIT-DÉBAT Claude (Dordogne - SOCR) publiée le 08/11/2018

M. Claude Bérit-Débat attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la situation de l'enseignement de l'éducation physique et sportive (EPS) dans le secondaire.
L'éducation physique et sportive, à tous les niveaux de la scolarité, vise la réussite de tous les élèves et participe, avec les autres disciplines, à l'instruction, à la formation et à l'éducation de chacun. Elle contribue à la lutte contre la sédentarité et le surpoids et participe ainsi à l'éducation à la santé. Pourtant, plusieurs décisions viennent fragiliser cette discipline qui joue également un rôle dans l'éducation à la citoyenneté et dans la réduction des inégalités d'accès aux pratiques sportives : les postes au certificat d'aptitude au professorat d'éducation physique et sportive (CAPEPS) externe 2018 ont baissé de 20 % alors que le nombre de candidats étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) progresse ainsi que le nombre d'élèves. Le coût du contrat de licence pour les associations sportives a augmenté de 10 %, obligeant certaines d'entre elles à réduire la qualité des rencontres ou à augmenter le prix de la licence aux dépens des élèves et de leurs familles. Dans la réforme du lycée, l'EPS serait la seule discipline à ne pas avoir d'enseignement de spécialité et ses horaires vont diminuer en lycée professionnel. À la rentrée 2018, l'académie de Bordeaux comptabilisait vingt-sept établissements où il manquait un enseignant d'EPS, dont neuf situés en Dordogne. Aujourd'hui, des classes sont encore en attente d'enseignant. Les conditions d'apprentissage se sont également dégradées avec une hausse des effectifs par classe avec par exemple 79 % des classes de lycée à plus de trente élèves au niveau national. Dans ce contexte, la suppression de 2 600 postes d'enseignants du secondaire prévue dans le budget 2019 inquiète fortement les enseignants d'EPS qui craignent une amplification des dégradations déjà observées.
Aussi, il lui demande comment le Gouvernement entend agir pour redonner les moyens humains et financiers nécessaires pour garantir un enseignement d'EPS de qualité dans tous les établissements du secondaire et ainsi reconnaître l'intérêt de cette discipline et renforcer la place du sport dans l'éducation nationale.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse publiée le 03/01/2019

L'école crée un climat de confiance et offre un cadre protecteur propice aux apprentissages et à l'épanouissement des élèves. Ainsi, la promotion de la santé et du sport s'inscrit dans cette démarche et passe notamment par l'enseignement de l'éducation physique et sportive. Le CAPEPS externe constitue le principal débouché des étudiants de la filière sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) qui souhaitent se destiner à une carrière d'enseignant. C'est pourquoi il est également la principale voie d'accès au recrutement en EPS avec près de ¾ des postes offerts. Les taux de pression (inscrits/poste) au CAPEPS externe restent conséquents au fil des sessions, du fait du vivier important que représentent ces étudiants. Par ailleurs, les concours internes, qui viennent compléter les recrutements en EPS permettent à la fois d'offrir une possibilité de titularisation aux contractuels qui exercent déjà dans les établissements scolaires (CAPEPS interne) mais également de garantir une voie de promotion aux enseignants titulaires (agrégation interne). S'agissant de la session 2018, la baisse des postes offerts au concours du CAPEPS externe (630 postes contre 800 postes en 2017) s'inscrivait dans le cadre de la baisse globale des volumes de postes offerts au recrutement des enseignants, d'éducation et de psychologues du second degré public. Pour 2019, les volumes de postes au CAPEPS ont été réévalués de +30 postes (+20 à l'externe et + 10 à l'interne), dans le respect des emplois votés en loi de finances, en fonction de plusieurs indicateurs (notamment le volume global de postes offerts, les prévisions de départ dans la discipline, la présence de sureffectifs disciplinaires, l'évolution des heures d'enseignement, les demandes des académies pour chaque discipline, l'évolution du nombre d'élèves…). En outre, concernant l'éducation physique et sportive, le calibrage des concours dans cette discipline est en adéquation avec les besoins académiques puisque le recours aux contractuels (2,1 %) est bien moindre que le taux moyen de recours toutes disciplines confondues (7,5 %).

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