Question de M. ROUX Jean-Yves (Alpes de Haute-Provence - RDSE) publiée le 01/11/2018

M. Jean-Yves Roux attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les conditions d'ouverture des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP).
Ces maisons pluriprofessionnelles assurent une plus grande coordination de soins entre professionnels et assurent de fait une meilleure qualité de soins pour les patients. Elles permettent d'attirer des praticiens désireux de travailler en équipe, dans des territoires sous-dotés ou fragiles.

L'ouverture de ces maisons est actuellement subordonnée à la présence de deux médecins généralistes et d'un infirmier.
Les jeunes médecins souhaitent en effet de plus en plus faire évoluer leur pratique médicale et travailler en équipe, refusant l'exercice solitaire de la médecine et ses contraintes horaires.
Or certaines collectivités peinent à attirer deux médecins généralistes et ne peuvent donc ouvrir de MSP pourtant nécessaires.
Par ailleurs, il est désormais établi que les jeunes étudiants en médecine, dès le deuxième cycle, effectuant des stages dans des zones sous-dotées pourraient être plus tentés de s'installer dans ces territoires.
Il suggère la possibilité d'ouvrir des MSP, après avis de l'agence régionale de santé, lorsqu'un médecin traitant bénéficiant du statut de maître de stage des universités, s'engage à prendre en stage des internes en médecine sur le site des maisons de santé pluriprofessionnelles.
Il lui demande de bien vouloir lui indiquer si cet assouplissement, contribuant à lutter contre les déserts médicaux tout en favorisant le travail d'équipe des jeunes médecins, pourrait être envisagé.

- page 5522


Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 22/11/2018

Depuis 2012, le Gouvernement s'est fortement engagé pour améliorer l'accès aux soins de proximité, à réduire les inégalités entre les territoires et lutter contre les déserts médicaux. Le plan de renforcement de l'accès territorial aux soins présenté en octobre 2017 par le premier ministre et la ministre des solidarités et de la santé comporte deux objectifs : remédier aux difficultés d'accès aux soins que connaissent certains territoires (liées pour l'essentiel à la baisse de la démographie des médecins, qui touche d'abord les médecins généralistes, et dont la raison principale est le départ à la retraite des générations nombreuses de médecins formées dans les années 1970) et contribuer à l'évolution du système de santé pour faire face aux demandes de soins dues à la prévalence croissante des maladies chroniques et des pathologies liées à l'âge (le but est de construire une offre de soins de proximité davantage axée sur le travail en équipe, qui favorise le partage des tâches entre médecins et autres professionnels de santé, et qui dispose de ressources pour orienter les patients et assurer la gradation et la pertinence des parcours de santé). Un des grands chantiers du plan est de développer l'exercice pluriprofessionnel et coordonné sous toutes ses formes (équipes de soins primaires, maisons de santé pluridisciplinaires, centres de santé et communautés professionnelles territoriales de santé, CPTS) : l'exercice isolé doit devenir l'exception. Les CPTS, en particulier, sont au cœur de la conduite du plan en permettant d'élaborer des projets de santé portés par les professionnels et fondés sur l'analyse des besoins des territoires.  Le plan d'accès aux soins entend passer d'une logique centrée sur le tout-installation des médecins à une logique de juste présence médicale et soignante dans les territoires. Ces mesures seront complétées notamment en ce qui concerne la formation et l'organisation territoriale des soins lors des chantiers ouverts dans le cadre de la stratégie de transformation du système de santé présentée le 18 septembre 2018 par le Président de la République.

- page 5920

Page mise à jour le